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COMMORES : venir rejoindre son mari ex gendarme en France

Mme Allaouia Saïd Cheik, née en 1961 en Grande Comore, à Itsandradgini

mardi 2 juin 2009, par Frederic Praud

texte Frederic Praud


Mme Allaouia Saïd Cheik

Pour la clarté du récit, les propos de la fille de Madame Allaouia sont retranscrits en italique.

Itsandradjini, ma ville natale

Je suis née en 1961 en Grande Comore, à Itsandradgini. C’est une ville magnifique, située en bord de mer, dans de superbes paysages. Mais ce qui manque là-bas, ce sont les moyens de subsistance… Les maisons sont généralement construites en briques, avec un sol en ciment et un toit en taule, mais certaines sont exclusivement bâties en taule, de bas en haut.

Dans ma maison, il n’y avait pas l’eau courante. Pour avoir de l’eau, il fallait en prendre à la citerne, qui récupérait celle des pluies. Sinon, en l’absence de précipitations, on prenait des jerricans et on allait en chercher plus loin, là où il y avait la pompe. On lavait le linge au même endroit ; pas à la maison. Quand j’étais enfant, j’allais souvent à la plage. On jouait aux gendarmes et aux voleurs, au volley, à pas mal de choses…

Mon père faisait un peu de tout. Il était commerçant et quand il n’était pas à la boutique, il partait à la pêche, il cultivait la terre ou il allait à la chasse. C’est quelqu’un qui bossait vraiment beaucoup et qui bougeait tout le temps… La pêche se faisait sur des pirogues à moteur. Mais, ce n’était pas le métier de mon père ! Il faisait ça pour le plaisir. Il aimait bien la mer… Il ne vendait pas le poisson qu’il prenait. Nous le mangions ou il le donnait à la famille.

L’école

Je suis allée à l’école jusqu’en CM2, c’est-à-dire jusqu’à l’âge de douze ans. J’y suis entrée à huit ans. C’était l’âge auquel on commençait. Mais j’ai auparavant fait l’école coranique. On y apprenait le Coran ainsi qu’à lire et écrire l’arabe. Comme matériel, on disposait d’un cahier et d’un stylo mais auparavant, ce n’était pas aussi moderne ! Les élèves écrivaient sur du bois.

Á l’école, les classes étaient mixtes. Filles et garçons étaient mélangés. Mais, dans
la famille de mon père, on ne voulait pas que les filles soient scolarisées… En fait, c’est grâce à mes grands frères que je j’ai pu étudier. J’étais la petite dernière et ils m’ont mis à l’école de force, contre la volonté de mon père. Quand j’ai eu douze ans, ils voulaient que je continue mais j’ai décidé d’arrêter car on m’avait mis le voile et je ne voulais pas le porter pour aller à l’école… Le port du voile ne concernait pas toutes les Comoriennes ! La famille de mon père était originaire du Yémen et elle en avait gardé les traditions…

Quoiqu’il en soit, arrêter l’école m’a vraiment fait mal au cœur… Plus tard, j’ai regretté d’avoir été aussi têtue… Á partir de là, je suis restée à la maison. Ma mère m’a appris à faire du crochet, à faire à manger, etc. Ensuite, mon père m’a envoyée chez sa sœur et à dix-sept ans, je me suis mariée, puis j’ai eu des enfants… Adolescente, je rêvais de faire beaucoup de choses ! Mais, mon père ne voulait que je sorte dehors… Il ne m’était pas interdit de parler aux garçons ou d’aller au cinéma mais il y avait toujours quelqu’un avec moi, qui m’accompagnait…

Quand j’étais petite, on regardait pas mal de films mais seulement à la maison. Le mari de ma grande sœur en amenait et les projetait sur un drap blanc après avoir éteint la lumière. Ce n’est qu’en 89 ou 90 que nous avons eu la télé.

Indépendance et coups d’Etat

L’Indépendance des Comores date de 1975. Avant, nous pensions qu’elle allait apporter quelque chose à notre pays mais après, on s’est rendu compte que les indépendantistes nous ont mis dans la merde et nous y ont laissés tandis qu’ils sont partis en France avec leurs enfants. Nous sommes restés là à souffrir… Eux ont gardé la nationalité française sans se préoccuper de nous… Ils n’ont pas informé tout le monde ! Nous n’étions au courant de rien… Les personnes plus âgées que nous ont compris ce qui se passait mais pas nous ! On était jeunes et on croyait que les choses seraient différentes… Aujourd’hui, beaucoup de gens regrettent l’Indépendance. Ils voudraient être à nouveau attachés à la France…

Depuis années 80s, les Comores ont connu de nombreux coups d’Etat. Chaque fois qu’un nouveau président arrivait, il faisait beaucoup de promesses à la population. Il disait toujours qu’il allait faire quelque chose, qu’il allait ouvrir des usines pour donner du travail, pour mettre tout le monde en activité. Mais en réalité, il ne s’occupait que de sa famille et de ses proches… Quand il y avait un coup d’Etat contre un président, nous étions donc contents ! On se disait qu’il allait être remplacé par un autre qui serait mieux, qui sera bien ! Seulement chaque fois, c’était toujours pareil…Alors maintenant, on en a marre des coups d’Etat ! On n’en veut plus car ça ne signifie rien du tout… C’est toujours la même chose…

J’ai été mariée deux fois. Mon premier mari était dans l’armée et le deuxième gendarme. Nous habitions dans les appartements de la caserne de gendarmerie. Lors du coup d’Etat visant le président Ahmed Abdallah, j’étais toute seule avec les enfants. Mon mari était ici. Mais, il ne nous est rien arrivé… Là-bas, nous étions bien protégés…

Venir en France pour rejoindre mon mari

Je suis arrivée en France en 1993 et mon mari, en 91. Pour moi, ça n’a jamais été un rêve de vivre ici parce qu’avec mon premier époux, j’ai beaucoup voyagé. Je suis allé un peu partout, à la Réunion, à Maurice, etc. Je suis donc venue en France dans l’intention de retourner au pays. Je n’imaginais pas que j’allais rester… Á l’époque, j’avais déjà une demie sœur à Marseille. D’ailleurs, elle est toujours là-bas. Nous avons le même père mais pas la même mère. J’ai également un frère, installé à Paris depuis vingt-cinq ans.

Dans la famille, nous sommes nombreux ! En tout, nous sommes douze mais nous n’avons pas la même mère. Je suis la seule enfant de la mienne et la dernière de mon père. Au maximum, nous avons été quatre ici ! Mais maintenant, nous ne sommes plus que trois, à Marseille et à Paris. Les autres sont tous aux Comores. Par contre, j’ai des cousins à la Réunion.

Avant de venir en France, j’ai eu deux enfants avec mon premier mari et deux autres avec le second, une fille et un garçon qui sont arrivés après moi, en 95. Jusque-là, ils sont restés avec ma mère et ma petite sœur.
- Je suis née en 89.

Aux Comores, j’ai toujours vécu à côté de la mer. Là-bas, la vie n’est pas la même qu’ici. Quand on n’a pas de travail, on ne reçoit aucune aide pour faire vivre sa famille ! Lorsque mon premier mari est parti, il m’a laissée toute seule avec les enfants et j’ai dû vendre ce que j’avais pour pouvoir les élever… Heureusement, mon père et mes frères m’ont aidé. Nous n’avions pas la même mère mais il n’y avait pas vraiment de différence ! Quand je suis née, mon troisième demi frère est venu me prendre chez ma mère mais elle a refusé et il m’a laissée vivre avec elle. Et quand j’ai grandi, je suis retournée…

Adolescente, je ne pouvais pas travailler ! Il n’y avait rien là-bas ! Je ne pouvais pas aller faire le ménage où aider à domicile les personnes âgées. Ce genre de petit boulot n’existait pas… Au CM2, on pouvait faire dactylo, apprendre à taper, mais je ne pouvais pas y aller ! Mon père ne voulait pas que je sorte… Je n’ai donc pas continué… Il n’y avait pas beaucoup de moyens de subsistance ! On possédait des champs mais c’était quelqu’un d’autre qui les cultivaient et quand il y avait beaucoup de bananes, on allait en chercher ou alors, on nous les amenait à la maison. Parfois, je faisais des gâteaux, des trucs, mais je n’en vendais pas beaucoup…

Mon mari était gendarme, c’est-à-dire fonctionnaire, mais il n’avait pas un salaire régulier. Il n’était pas toujours payé ! Il avait souvent des arriérés de quatre ou cinq mois. C’est pour ça qu’a chaque fois, on espère que le nouveau président va changer quelque chose. Mais, c’était toujours pareil… Par exemple, mon frère est instituteur et il n’a pas d’argent… Quand j’appelle ma mère, elle me dit souvent :
« - Hier, nous n’avons rien mangé !
  Et pourquoi ?
  Parce qu’ils n’ont pas payé ! »
C’est malheureux ! Mon frère travaille, il vit avec ma mère mais ils n’ont pas d’argent…

Le problème des papiers

Mon mari est venu en France en 91 parce qu’aux Comores, il n’avait pas de perspectives d’évolution. Il était sergent et comme il n’était pas fils de notable, il ne pouvait espérer aucune évolution. Découragé, il est donc parti en France. Il n’a pas eu de difficultés car il avait la nationalité française. Son père était militaire français à Madagascar. Seulement moi, à l’heure actuelle, je suis toujours comorienne, même si je l’ai épousé. Nous n’avons pas pu faire à ce moment-là les démarches nécessaires auprès du consulat français.

Lorsque nous avons voulu faire une demande pour avoir des papiers, il y a eu un souci. Au niveau du ministère des affaires étrangères de Nantes, ils ont retrouvé l’acte de naissance de mon mari mais aucune trace prouvant que son père était français, même s’il a fait l’armée française. Il fallait donc que mon mari fasse faire un certificat de nationalité française et qu’il cherche les papiers là-bas. Or, après le départ des français, toutes les archives ont brûlé…

Jusqu’à maintenant, je suis donc sans statut. Je suis étrangère. Quant à mon mari, on lui a suspendu la nationalité française en attendant et il a rebasculé dans la nationalité comorienne. Il était français et maintenant, il se retrouve étranger avec une carte de séjour renouvelable tous les ans… Quant à mes enfants, jusqu’à présent, ils ne sont ni comoriens ni français…

Aux Comores, les extraits de naissance sont des jugements supplétifs délivrés par des cadis, l’équivalent de nos juges ici, mais il y a beaucoup de corruption : bakchichs et dessous de table… Donc parfois, parmi les Comoriens, deux ou trois mêmes personnes sont nés le même jour dans la même famille ! C’est la raison pour laquelle, les jugements supplétifs sont de moins en moins acceptés et les Comoriens ont de plus en plus de problèmes pour obtenir des papiers.

J’aurais dû rejoindre mon mari en France en temps qu’épouse d’un ressortissant français mais comme nous avons été très mal renseignés dès le début, je suis venue en touriste, avec un visa. Ensuite, je me suis installée et je ne me suis pas posé la question des papiers. Seulement, c’est le jour où il a fallu les refaire qu’il y a eu un problème…

Installation et intégration à Sarcelles

Je suis arrivée à Sarcelles en 93, après avoir passé quelques mois à Sartrouville. Nous avons été hébergés au foyer de jeunes travailleurs qui se trouvait à côté de la nouvelle MJC. Aujourd’hui, il n’existe plus. Normalement, les femmes n’y étaient pas admises mais mon mari a menti et quand il a eu la clé, je suis venue.

En 95, je suis tombée enceinte puis mes enfants sont arrivés, le 11 juin. Á ce moment-là, c’était la campagne pour les élections municipales. Il y avait Strauss Kahn et j’ai parlé directement avec lui. Je lui ai expliqué que j’étais au foyer avec mes enfants et que j’en attendais un autre. Il m’a donc assuré qu’il allait envoyer quelqu’un pour venir me voir là-bas… Entre temps, vers cinq heure et demie six heures, j’ai rencontré Chantal Gourinel. Elle m’a donné des renseignements et m’a conseillé d’aller voir Mme Jannne Haddad pour avoir un logement. En juillet, j’ai accouché de ma fille et en octobre, nous avons obtenu un appartement…. Cest pour cette raison que j’ai donné comme Janine comme deuxième prénom à ma fille.

Nous nous sommes installés à Sarcelles parce que nous y avions de la famille. Mon mari travaillait à Goussainville, comme chauffeur routier. Il n’était plus gendarme ! Lorsqu’il est venu ici, il a fait des demandes et il a réussi les examens mais finalement, on lui a dit qu’il avait des problèmes de vue…

- Je ne me rappelle pas vraiment de notre arrivée à Sarcelles. Je n’ai que quelques flashs ! Je vois ma mère, mon père, quand ils vivaient au foyer. En fait, j’ai d’avantage de souvenirs à partir du moment où nous avons emménagé dans l’appartement. Comme avec mon petit frère, nous étions encore très jeunes, ça n’a pas été trop difficile de s’adapter…

Ce qui m’a fait un peu mal quand les enfants nous ont rejoints, c’est qu’ils étaient encore petits et comme ils avaient vécu plusieurs années loin de nous, avec leur tante et leur grand-mère, ils n’étaient pas très attachés à leurs parents. Mon garçon avait même un peu peur de son papa… Lorsqu’il faisait des bêtises là-bas, ma sœur lui demandait d’arrêter et il lui disait : « Tu n’es pas ma mère ! Je veux ma maman qui est en France ! »

En 96, j’ai trouvé du travail à la mairie de Sarcelles. J’y suis restée jusqu’en 98, date à laquelle je suis retournée aux Comores, pour le décès de mon père. Ensuite, en 99, je suis revenue ici et j’ai repris mon travail à la mairie. Mais en 2000, j’ai eu une grossesse difficile et j’ai accouché d’un enfant mort né… Comme ça n’allait pas bien du tout, je suis restée à la maison, j’ai arrêté de travailler… Á ce moment-là, j’ai beaucoup souffert car entre temps, mon mari est parti faire sa vie avec une autre et m’a laissée seule avec les enfants… J’ai alors entamé un divorce très dur et jusqu’à maintenant, il n’est pas encore fini… Mais, je reste courageuse et je continue à me battre avec mes enfants pour avoir une bonne vie…

Mes deux grands garçons, ceux que j’ai eus avec mon premier mari, ne sont pas venus en France. Je ne les ai pas revus depuis 2000… Il y en a un qui a eu son Bac et qui fait actuellement des études de droit au Mali. Mais actuellement, je souffre parce qu’il veut faire son mémoire et souhaite que je lui envoie de l’argent. Seulement, comme je n’ai pas de travail, je ne peux pas…Quant à l’autre, il est toujours aux Comores mais je n’ai pas les moyens de l’amener ici…

Lorsque je suis arrivée à Sarcelles, m’intégrer n’a pas été facile… Ici, c’est dur d’aller voir les gens pour leur dire : « J’ai un problème », car ils ne peuvent pas le garder pour eux. Il faut qu’ils le disent aux autres… C’est donc difficile de trouver quelqu’un à qui parler, en qui l’on peut avoir confiance ! J’aimerais bien que l’on puisse enlever tout ça de notre tête… Je ne dis pas ça que pour les Comoriens mais pour tout le monde ! Aujourd’hui, je peux compter sur Nouria pour m’aider mais jusqu’ici, je n’avais trouvé personne… Depuis que je suis en France, j’ai eu beaucoup de problèmes et j’aurais bien voulu avoir quelqu’un pour au moins en discuté…

Jusqu’à présent, je n’avais jamais vraiment raconté mon histoire à mes enfants, même si je leur ai parlé un petit peu de la façon dont j’ai grandi, dont j’ai vécu, etc. Par exemple, j’ai dit à ma fille,qui a maintenant dix sept ans, qu’à son âge, j’avais déjà eu un enfant ! Des chose comme ça… Et puis, je leur répète tout le temps qu’il faut bien suivre leurs études car les copains et les copines, c’est bien, mais il ne faut pas laisser passer sa chance. Sinon après, c’est trop tard…

Actuellement, j’ai beaucoup de problèmes avec leur père mais je leur demande de rester en dehors de nos histoires de couple, de ne pas rentrer là-dedans… Je leur dis toujours : « Qu’il fasse bien ou qu’il fasse mal, il reste votre père… »

Avec mes enfants, j’ai toujours parlé comorien.
- En fait, à la maison, on parle français et comorien. Quand elle nous parle en français, on lui répond en français et quand elle nous parle en comorien, on lui répond en comorien. Mais, le plus souvent, elle s’adresse à nous en comorien. Cela nous permet de ne pas oublier la langue ! Si on va là-bas et qu’on ne comprend aucun mot, c’est vraiment dur car les gens se moquent de nous ! C’est quand même honteux de ne savoir parler sa langue…

Pour moi, la ville de Sarcelles n’est pas aussi belle qu’elle pourrait l’être. Je crois que le problème, c’est que les quartiers ne s’acceptent pas très bien entre eux. Les jeunes veulent montrer qu’ils sont supérieurs les uns aux autres et pour ça, ils passent par la violence…

Depuis que je suis à Sarcelles, je n’ai jamais rencontré de difficultés par rapport à mes origines. Mais, je trouve que la ville a changé. Avant, je ne craignais pas de sortir ! Alors que maintenant, tous les trucs que je vois avec les jeunes, ça me fait vraiment peur… J’habite actuellement un petit F4 à Sarcelles Village, avec mes enfants, et je préfère rester là-bas plutôt que de venir ici, car c’est beaucoup moins chaud…
- Je ressens la même chose ! Ici, je vois plus de jeunes dehors qui font n’importe quoi, qui embêtent les gens, leur prennent leur portable, alors qu’au Village, c’est plus calme…
 Nous y sommes tranquilles avec les enfants…

Message aux jeunes

Il faut qu’ils suivent le bon exemple. Ils ne doivent se laisser influencer par les manières qu’ils voient dehors ! Avant, je fumais des cigarettes. Et bien, quand mes enfants m’ont dit : « Maman, arrête ! Cela entraîne des maladies ! », je les ai écoutés !

Il faut que les jeunes aillent à l’école, qu’ils suivent bien leurs études et qu’ils acceptent l’éducation qu’on leur donne. Ils doivent ouvrir les yeux pour distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais…

récit collecté par :

frederic.praud@wanadoo.fr

parolesdhommesetdefemmes@orange.fr


Voir en ligne : La Bande Dessinée : Les Migrants

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