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José Jover, El Tartamudo

mardi 16 mars 2010, par PHF

"Cette fiche fait partie du répertoire de la bande dessinée migrante créé par Paroles d’Hommes et de Femmes. Ce répertoire est destiné aux enseignants, éducateurs, associations, collectivités qui souhaitent utiliser la BD ayant pour thèmes la migration, l’altérité, l’intégration, comme une source de lien social et d’action éducative"


José Jover, El Tartamudo éditions.

José Jover a grandi dans un quartier populaire de Toulon où les livres avaient beaucoup d’importance. Il dévorait tous ce qu’il lui passait sous les yeux et tout imprimés qui pouvait lui tomber entre les mains, il avait « soif de mots et de lettres » . Quelques années plus tard, son frère l’incite à tenter le Concours des Beaux Arts de Paris. José prépare cette épreuve nationale, aux Beaux Arts de Toulon, dans des bâtiments en préfabriqués coincés entre deux bretelles d’autoroute. Mais dans ces lieux, grâce à la chance de la rencontre avec d’un maître graveur âgé à l’époque de 70 ans, il va progresser énormément dans ses connaissances sur l’Art. En juin 1975, il réussit le Concours avec mention et commence les cours et son cursus Universitaire la même année. Cette année là, est également l’année de sa naturalisation Française. La famille de José est espagnole, c’est un enfant issu de l’immigration, un primo arrivant.

En parallèle de ses études d’Art et de sa carrière d’auteur et dessinateur débutante, José doit gagner sa vie, pour cela il devient d’abord animateur à Epinay sur Seine (95) avec les Francas dans un Centre aéré permanent. Il découvre alors qu’il aime faire passer les choses tel un missionnaire de la pédagogie de la lecture et de l’Art. Il s’oriente dans l’animation, et se spécialise plutôt comme intervenant BD et sportif, au service et engagé par des comités d’entreprises. D’abord à la BNP et son centre aéré permanent puis au CE de la Banque de France. Au bout de 5 années, il a réalisé un grand parcours avec sa carrière d’animateur et passe son BAFD avec les CEMEA. C’est alors qu’il décide d’arrêter en 1982. Il ne peut pas être animateur et auteur de BD. « La BD ou l’animation avec des enfants ou des ados, soit tu le fais à fond, soit tu le fais pas du tout. Il faut choisir. »

En 1980, Farid Boudjellal, un de ses amis d’enfance, monte à Paris. Farid est le précurseur de la BD liée à l’immigration et à sa problématique. Il a publié « les soirée d’Abdulah » et « L’Oud » au cours de la fin des années 1970 et le début des années 1980, pour les magazine « Charlie mensuel » et « Circus ». Des bandes dessinées qui deviendront des albums aux éditions Futuropolis. C’est à l’époque et dès l’arrivée de Farid à Paris, que José à l’idée de créer un studio de communication par la BD et de fabrication de bandes dessinées pour la presse BD qui avait de nombreux titres à l’époque. Le Studio de productions graphiques va s’appeler Anita Comix, composé de trois dessinateurs et scénaristes, Roland Monpierre, ami des Beaux arts de Paris de José et Antillais d’origine et de son vieux complice et ami d’enfance Farid Boudjellal, d’origine Maghrébine, bien sûr avec José, d’origine espagnole. C’est la naissance du concept qui connaîtra un succès retentissant dans les Médias : Black, Blanc, Beur. José et ses deux copains n’avaient pas conscience de l’importance de ce qu’ils faisaient à l’époque ni de la dimension qu’allait prendre l’expression Black, Blanc, Beur dans le langage populaire et dans les Médias.

Les trois compères participent au début de SOS Racisme , ils y réalisent de nombreuses affiches, mais s’en éloignent car le carriérisme de certains fondateurs ne les intéressent pas autant que ces professionnels de la Politique !... Ils agissent par conviction et non pas par intérêt personnel. « Ce n’est pas la politique politicienne qui nous animait mais bien une éthique et des valeurs ». Ils continuent à publier pour des magazines tel que « Métal Hurlant », « Charlie Mensuel », « Pilote », « Révolution » ou « l’Humanité » entre nombreux autres titres.

Puis vient le grand rassemblement en mobylette des Beurs depuis toute la France, couvert par tous les mass médias, en 1984 « convergence 84 », avec ce fameux slogan : « La France c’est comme une mobylette pour avancer il lui faut du mélange ! » et devinez qui en dessine l’affiche ? Les « Black, blanc, Beur d’Anita Comix ! ». Cette même année, un polar BD « Sale temps » de José Jover est le premier album BD professionnel publié par lui, aux éditions Glénat. Le tome 1 de la série « L’Oud » de Farid Boudjellal sort en album chez Futuropolis et Roland Monpierre scénarise et dessine « Repas antillais » publié par Futuropolis également. Les journalistes commencent à s’intéresser à eux. En 1985, ils exposent des dessins, des planches de BD et des peintures au Musée Georges Pompidou, sous l’égide du Ministre de la Culture de l’époque Jack Lang, dans une expo internationale qui va parcourir l’Europe, intitulée « Les Enfants de l’Immigration ».

Pour José, Farid et Roland, l’alphabétisation par l’image et grâce à la BD, l’apprentissage de la lecture et de la narration et encore plus l’apprentissage de la lecture de l’image, sont des sujets qui leurs tiennent grandement à cœur. Grâce à son background d’animateur José crée un projet pédagogique autour de ces thématiques pédagogiques. Dès 1983, ils mettent en place les premiers ateliers de création et d’initiation par la BD à la narration. De façon très sporadique dans leur début en 1983 (2-3 ateliers BD par an), ces actions vont se développer et prendre de la vitesse dès le départ de ces activités, notamment grâce à un partenariat avec la médiathèque des Ulis. Le bouche à oreille se met en marche et bientôt José va intervenir dans des école, Collèges, Lycées, Villes, Centres Sociaux, Hôpitaux et Prisons. De ces deux métiers, intervenant BD et dessinateur et scénariste professionnel dans la bande dessinée, il ne va en faire qu’un seul.

José crée en 1999 les éditions Tartamudo. Tartamudo veut dire le bègue en espagnol, car pour José amoureux des livres et de la lecture, on ne bégaie pas avec les yeux. Il lutte contre l’illettrisme au travers des ateliers de création BD qu’il continue de proposer partout en France et dans tout l’espace francophone.

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