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Sarcelles sous l’occupation, la Libération de la ville

Les frères Bethmont, agriculteurs à l’époque

dimanche 12 novembre 2006, par Frederic Praud

texte Frédéric Praud


TEMOIGNAGE DE LUCIEN ET ANDRE BETHMONT

A Sarcelles, lors du recensement de 1836, sur 1609 habitants, on relève cent trente familles de BETHMONT.

Sarcelles avant-guerre : une terre de cultivateurs

Lucien : Je suis né le 19 janvier 1925 à Sarcelles, au 33 rue du Chaussy, où j’habite toujours.
André : Je suis né le 24 août 1928 au même endroit.
Lucien : J’ai exercé le métier de maraîcher de 1950 jusqu’à la retraite. J’ai repris l’activité de mes parents. Mes grands-parents, mes parents et moi avons habité la même maison où je vis toujours. Ma foi, ce fut un métier assez difficile... Je me suis installé en 1950, mais six ans après, les expropriations ont commencé pour la construction du grand ensemble de Lochères.

A. & L. : Avant la guerre, nos parents, maraîchers, cultivaient une variété de petit pois, le « 42 de Sarcelles », la spécialité et la renommée de Sarcelles. Des gens du pays, du village, venaient cueillir les petits pois au mois de juin pour se faire des petites sommes d’argent. Ils amenaient les enfants, commençaient vers cinq heures du matin, et on allait peser ce qu’ils avaient ramassé vers quatre heures de l’après-midi. C’étaient des « cueilleurs à tâche ». Celui qui avait cueilli cent kilos de pois dans la journée était un as ! Il fallait que ce soit des gros pois ! Les sacs pesaient vingt-cinq ou trente kilos.

Les gens du village mais également des gens du voyage venaient faire la saison. Les petits pois les plus hâtifs commençaient à Stains, puis ça continuait par Pierrefitte, Sarcelles, et ça allait sur Villiers-le-Bel, Le Mesnil-Aubry… La production s’échelonnait comme ça. Le soir, l’entreprise Gillet de Pierrefitte ramassait la cueillette des petits pois.
Lucien : J’ai été l’un des derniers à faire pousser des petits pois à Sarcelles, car nous avons été concurrencés par le pois cueilli en machine pour les conserves. De plus, on ne trouvait plus de cueilleurs !

A. & L. : Avant-guerre, Sarcelles Village ne comptait que 7 000 habitants. Les cultivateurs étaient nombreux. Il y avait vingt-deux cultivateurs rien que dans notre quartier, à Chaussy (auparavant Guillaume Dubois). Ils produisaient du blé, de l’avoine pour les chevaux, de la luzerne et de la culture maraîchère : petits pois, poireaux, salades, laitues, épinards, choux-fleurs, choux verts, céleris raves, pissenlits. Nous faisions des expéditions de pissenlits sur l’Alsace et l’Allemagne, des quantités énormes ! On l’appelait « Le demi blanc de Montmagny »… du pissenlit que l’on butait. On le semait avec le petit semoir entre les rangs de pois. On rechaussait ces derniers pour faire un creux, un sillon, pour qu’il y ait le plus de demi-blancs possible à l’automne. Le pissenlit était l’endive de l’époque même si nous avions également de l’endive, la salade d’hiver. Le pissenlit était une spécialité de Montmagny mais on en cultivait aussi à Sarcelles. Les gens allaient couper le pissenlit sauvage dans les prés. Les produits étaient emmenés aux Halles de Paris. Ils mettaient trois heures pour y aller avec les chevaux, et autant pour le retour. Les patrons allaient souvent vendre la marchandise eux-mêmes.

Lucien : La CD125, la route qui passe devant la sous-préfecture divisait les terres de Sarcelles. Au-dessus du plan d’eau, on trouvait une terre franche où on faisait des légumes. Et vers Lochères, c’était une terre de grosses cultures où on cultivait des betteraves, du blé, de l’avoine et de la luzerne.

A. & L. : Ces cultivateurs embauchaient souvent des gens qui venaient de l’extérieur : des Bretons vers 1930/36, puis des Polonais. Ces ouvriers polonais sont venus travailler la terre, mais pas spécialement les petits pois. D’ailleurs, nous sommes toujours restés en relation avec le fils d’un commis polonais, Jean-Claude Navrotek. On les nourrissait et on les logeait. Peu d’Italiens sont venus travailler la terre à Sarcelles. Il y avait de bons employés et des moins bons.

On s’arrangeait pour garder les bons le plus longtemps possible même si au printemps, quand d’autres exploitants en avaient besoin, ils savaient mettre la rallonge pour venir prendre le bon ouvrier. Ce n’était pas toujours le bon accord entre les exploitants…

Il y avait également beaucoup de Picards à Sarcelles (Ils ont fait souche ici) et d’Arméniens, notamment à Sarcelles village. Eux n’étaient pas dans l’agriculture, mais dans le tissu, la confection. Les enfants et les parents parlaient français. On s’est toujours bien entendu avec eux. La rue Jean-Jacques Rousseau, après l’église, était surnommée la rue des Arméniens. Ils habitaient tous dans ce quartier-là. Nous sommes allés à l’école avec des Manoukian qui parlaient très bien français.

A. & L. : Des copains venaient du Haut du Roy ou du Mont de Gif à pied par le chemin des prés, le long du Petit Rhône. Ils ciraient leurs chaussures mais en marchant dans la terre, elles se salissaient. Ils venaient à pied de là-bas ! Il n’y avait pas de moyens de transport, mais nous les jeunes, cela ne nous empêchait pas d’aller, au mois d’octobre, à la fête de Saint-Denis, à pied quand on n’avait plus de sous ! L’autobus était à Pierrefitte. On allait à la fête de Saint-Denis et on revenait à pied après avoir tout dépensé !

Le début de la guerre

Lucien : Nous nous sommes rendu compte de la guerre en juin 1940, quand il a fallu que l’on fasse l’exode, quand nous sommes partis. Avant, c’était toujours R.A.S., « rien à signaler »…

André : Avant même l’exode, il y avait eu les accords de Munich, entre Chamberlain, Daladier et Hitler. On disait « ça va » mais on sentait bien qu’il y avait quelque chose.

Lucien : Mais ce jour du mois de juin 1940, il a fallu que l’on parte en exode avec les chevaux attelés à la voiture. La guerre s’est déclarée au mois de septembre 1939, mais jusqu’au mois de juin 1940, ça ne bougeait pas.
Avant la guerre, on parlait toujours de la 5ème colonne. Il n’y avait pas le téléphone, mais des bruits couraient vite grâces à des espions. On entendait : « Méfiez-vous », mais toujours pour nous annoncer de fausses nouvelles.

André : Puis, fin mai… en sortant de l’école, j’ai vu les Belges évacuer avec des belles voitures en nous disant : « On ne les arrêtera pas ».

A. & L. : Nous commentions, « Il y a la ligne Maginot. On est paré. Ils ne viendront pas ici ». Entre-deux, on allait passer notre certificat d’études à Ecouen : à pied ! Le conseil de révision : à pied !

André : J’ai passé mon certificat d’études en 1940. Les voitures nous ont emmenés à l’école à Ecouen. Les maîtresses nous avaient emmenés dans le bois nous détendre avant l’après-midi pour l’oral. On avait fait l’écrit le matin. Mais dans le bois d’Ecouen : pan, pan, pan ! La D.C.A. tire. Des junkers qarrivaient après avoir été bombarder Gonesse et le Bourget. Les maîtresses s’étaient faites attraper parce qu’elles n’avaient pas le droit de nous emmener dans le bois. Nous entendions les éclats d’obus tomber. Un de nos oncles était au fort d’Ecouen. Comme D.C.A. (Défense contre avion), ils avaient mis les 75 en l’air, pour tirer dessus. Le 75 était le canon français de la guerre 1914.

A Lochères, nous n’avions pas de D.C.A. mais des écouteurs installés dans un petit bois. Des soldats français écoutaient pour savoir si les avions arrivaient, bien avant l’exode ! Les Anglais avaient le radar et nous, des écouteurs dans la plaine de Lochères, entre Sarcelles et Pierrefitte.

Sarcelles était construit sur des sources aussi des abris avaient bien été aménagés pour la population mais en surface. Les abris étaient hors terre pour ne pas être inondés. Ça faisait une butte. Ils en avaient fait au centre du pays, sur la place où étaient les anciennes écoles.

A l’école, monsieur Chaudet qui s’occupait du cimetière devait nous expliquer comment enfiler les masques mais il était barbu. J’aime autant vous dire la rigolade. Tout marchait bien quand il enfilait le haut, mais ensuite il prenait le bouc.... On le regardait et on commentait : « Ça ne rentrera pas ! Ça ne rentrera pas ! »

L’EXODE

Lucien : Avant l’exode, les Français avaient réquisitionné les chevaux… et les bons chevaux, les chevaux hongres (les chevaux coupés). Nous sommes partis avec le cheval qui nous restait, un nommé Loulou, une brave bête. On a mis du foin, de l’avoine, un tonneau, dans la charrette et il n’y avait plus de place pour le chien. On l’a donc attaché à la jambe de force de la voiture à ressorts. Nous avions deux sortes de véhicule : la voiture à ressorts pour aller aux Halles et le tombereau pour aller aux champs. Nous n’avions pas pris le tombereau. Arrivés sur Paris, la pauvre bête était fatiguée. Je suis parti à vélo devant, pour indiquer le chemin. Mais dans la cohue, à la porte d’Italie, je n’ai pas retrouvé ma famille et suis parti en vélo jusqu’en Sologne, à Brinon sur Sauldre, par Etampes.
Nous devions aller chez des cousins. La plupart des cultivateurs de Sarcelles s’étaient donné rendez-vous à Brinon sur Sauldre. M. Henri Fouquet avait une ferme là-bas.

André : On a perdu mon frère sur son vélo dès le premier jour de l’exode. Il nous attendait à la porte d’Orléans mais on nous a fait bifurquer sur la porte d’Italie. Ma mère était en pleurs. On l’a perdu le premier jour et il n’est revenu que quinze jours après, le premier jour après notre retour de l’exode…

Lucien : Nous avons été mitraillés sur la route. A Jargeau, ça pilonnait dur ! Les Italiens venaient nous chatouiller… Des hommes, des femmes ont été tués, des chevaux… C’était vraiment un carnage. Toute une caravane se suivait. On ne pouvait que se coucher dans les fossés. C’est tout ! Il n’y avait pas de dégagements. Je suis quand même passé au travers. Dans la nuit, je m’étais assoupi quand quelqu’un a voulu me prendre mon vélo mais là, je me suis défendu.
Certains voisins étaient déjà arrivés à Brinon. J’ai été bien accueilli. Ils me connaissaient bien, mais je ne voyais toujours pas arriver mes parents. Je commençais à me faire du mouron… Il n’y avait qu’une seule vache pour le lait. Il fallait donc aller à la ferme d’à côté chercher le lait pour le veau. Nous n’en avions pas assez. C’était la débâcle complète.

Nous avons vu les Allemands arriver, sans dégâts, sans rien. Ils sont passés à la ferme, ont pris de l’eau. La ferme avait une source qui fournissait de l’électricité aussi les Allemands venaient-ils écouter la radio. Une fois les Allemands partis, je suis revenu à la maison par le même chemin mais après ma famille.

André : Nous n’avons pas pu rejoindre les autres agriculteurs de Sarcelles. Comme nous avions bifurqué par la porte d’Italie, nous sommes passés par Etampes (ça bombardait !) puis à dix-sept kilomètres après Pithiviers, à Atray, une petite bourgade.
J’étais installé derrière la voiture de mes parents quand, je me retourne d’un seul coup. Je viens devant mon père et ma mère et je leur dis :
« Il y a les Allemands derrière.
 Veux-tu te taire ! »
Je revois toujours le side-car avec quatre mitrailleuses dessus... Comme notre voiture était bâchée, ils ne nous voyaient pas dans le fond. Ils suivaient et d’un seul coup un feldgendarme avec son bout de bois a dit : « Allez ! Garez ! Garez ! » Ils sont passés et on est arrivé. Il y avait des Belges dans le petit village. Ils les ont arrêtés, ont attrapé leurs fusils par le canon et ont cassé les crosses sur le trottoir. Nous sommes restés dans une ferme peut-être une journée ou deux.

Un jour, un monsieur rentre. Mon père lui demande : « Qu’est-ce que vous voulez Monsieur ?
 Vous êtes chez moi.
 Excusez-nous. On est en exode…
 Je suis content que vous soyez là parce qu’ils ont pillé toute la maison de mon frère à côté, où il n’y avait personne. »
Dans le fond, on avait protégé sa maison…

Autre anecdote. On voit un Allemand et entendons … « Paf ! »
« Oh ! Les vaches ! Ils se tapent le champagne !
 Non. »
Mon père avait emmené du cidre bouché. Ils avaient bu une de nos bouteilles de cidre bouché !

Nous avons dû partir douze ou treize jours. « Retour Paris ! Retour Paris ! » Mais avec le cheval, vous pensez, ça mettait du temps… A Atray, nous n’avons pas retrouvé les autres personnes de Sarcelles à part un cousin avec sa mère, Lucien Ancelin, et son camion. Son père était mobilisé. Il avait peut-être quatorze, quinze ans. Il était venu avec le camion mais il n’avait plus d’essence. Les Allemands lui en ont alors remis pour « Retour Paris ». On s’est tous retrouvé après à Sarcelles.

La débrouille

Des affiches en 1939 avertissaient : « Taisez-vous. Des oreilles ennemies vous écoutent. » Elles étaient placardées partout. D’autres annonçaient : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts ».

En 1940 avant les Allemands, avant-guerre, un tas de ferraille énorme était installé à la gare de Sarcelles Saint Brice. Là, ils récupéraient toute la ferraille. Il y en avait des tonnes ! Je ne sais pas où ça passait : pour faire des canons, des munitions…
Ils récoltaient la ferraille, les boîtes de ferraille, pour faire des cartouches, des choses comme ça.

On ne trouvait plus de chambre à air pour les vélos, alors on mettait deux pneus. Un nommé, Fauvarque, en face le cimetière avait dit : « Mon gars, hop ! On va mettre deux pneus… » Je ne sais pas comment il arrivait à mettre deux pneus l’un sur l’autre sans chambre à air ! Et on roulait avec ça, ou avec des tuyaux d’arrosage, quand on en trouvait.

Lucien : Comme j’étais dans les plus anciens, ils m’avaient nommé cycliste à la défense passive de Sarcelles. M. René Guinot, un maître d’école, en était le chef. J’avais donc droit à un vélo, des pneus et du ravitaillement. On se réunissait aux écoles, place de Verdun : au cas où… mais il n’y a jamais rien eu. J’avais passé mon certificat d’études primaires en juin 1939. A mes quatorze ans, je suis parti travailler à Paris dans l’imprimerie. Même si je n’étais pas resté dans l’agriculture, pendant l’occupation, j’étais bien content de revenir chez mes parents en tant qu’agriculteur pour éviter d’être déporté.

André : Il fallait déclarer une culture, ne serait-ce que d’un hectare, pour lui… afin de lui éviter de partir en Allemagne. En effet, ils sont venus chercher des jeunes cultivateurs classe 43 et 44 dans les champs à Sarcelles et les ont déportés en Allemagne pour travailler au STO (service de travail obligatoire).

Lucien : J’étais de la classe 45, mais certains de la classe 1944 sont partis au STO ! Les deux classes qui n’ont pas fait de service après la guerre sont d’ailleurs la 44 et la 45. Ils ont passé le conseil de révision mais ils n’ont pas fait leur service militaire.

L’occupation à Sarcelles

Lucien : Il n’y avait pas de kommandantur à Sarcelles. Elle devait être à Enghien ou à Ecouen. Ici, nous n’en avions pas connaissance…

André : On voyait des camions allemands passer.
Lucien : Un Allemand est venu frapper à la grande porte, un petit (boche) officier allemand avec sa casquette blanche et son poignard. Il est rentré en force avec ses acolytes à côtés. On se demandait ce qu’il voulait. Il voulait un camion. On lui a fait voir qu’on n’en avait pas mais il nous a fait peur…
André : Papa avait dû revendre son vieux Panhard et peut-être croyaient-ils que nous l’avions encore.
Lucien : Certaines personnes ont dû dire : « Allez-là, ils en ont » !
Il fallait bien qu’on se débrouille pour manger pendant la guerre. On élevait un cochon, mais comme il nous fallait déclarer sa mort, ce cochon n’a officiellement jamais été tué ! On le remplaçait par un autre… Il ne grossissait pas !
Un jour ou l’on venait donc de tuer un cochon et alors que nous étions en train de casser la croûte d’un seul coup : pan, pan, pan ! C’étaient les gendarmes :
« Qu’est-ce qui se passe ?
 Vite ! Vite ! »
Ils se ramènent avec une lettre comme quoi nous avions tué un cochon. Forcément, quand on tue un cochon, on le saigne et on le brûle. C’était signé P.L.V. J’avais déduit que cela venait des voisins.
Les gendarmes nous demandent : « Vous avez un cochon ?
 On va aller voir. Il est toujours là, mais il ne grossit pas ! »

Sarcelles comptait deux marchands de cochons, Marouby et Charlot. Nous étions informés dès qu’ils recevaient un wagon de cochons. Chacun se passait le mot. « Ah ! Mais il ne faut pas venir le chercher tout de suite ». Ils les gavaient avec je ne sais quoi, mais quand on tuait le cochon deux, trois jours après, il n’y avait plus besoin du boyau pour faire le boudin. C’était tout noir dans les boyaux !
Je ne sais pas ce qu’ils leur donnaient à manger, mais les cochons gagnaient du kilo… et comme ils nous les vendaient au poids…

André : Sur la route, on voyait parfois des vélos avec des petits sacs. Ça remuait ! Certainement un gars qui venait de chercher des petits cochons…

Un marchand de cochons, Charles Izigue, était installé vers la gare de Garges Sarcelles, de l’autre côté du pont. Il s’est fait tuer au bombardement de Dugny. Il a reçu un pavé sur la tête qui l’a assommé et tué. Il recevait des wagons de cochons de Bretagne pour les charcutiers. Il vendait ça à tout un pays.

Lucien : Deux épiciers dans la rue de Chaussy nous avaient demandés : « Si vous allez chercher un cochon, vous m’en ramenez un ! » On mettait les cochons, sans les attacher, dans le tombereau avec des ridelles assez hautes et hue cocotte ! D’un seul coup, en revenant sur la route de Garges, CD 125, hop, un cochon s’est fait la valise. Le voilà parti dans les champs. Le père qui suivait en vélo courait après. Il le rattrape par la queue. Il s’était pris dans un arbre, et « Viens vite ! » On l’a remis dedans. Je reviens dans la rue de Chaussy. Je devais en déposer chez l’un, chez l’autre. L’épicier me fait signe. Je continue alors à avancer. Je regarde derrière moi et vois deux gars…. On aurait cru qu’ils suivaient un enterrement. C’étaient deux inspecteurs du contrôle économique ! Heureusement que les cochons n’ont pas gueulé ! Nous sommes rentrés dans la cour et les épiciers sont venus les chercher après.

Etant agriculteurs, nous avons moins souffert de la faim que certains. On faisait notre pain, du cidre…

André : On cultivait des petits pois. On en avait rempli toute la voiture et il nous fallait les livrer pour le ravitaillement à Pierrefitte. On revient chez nous avec la voiture quand nous voyons deux cents personnes attendre devant la maison ! Ils voulaient des petits pois ! On a presque tout vendu. Il restait juste deux sacs pour le ravitaillement. Mon père les a livrés…. Fernand Letrillard, lui, avait tout vendu à la population.

Or, il y avait le contrôle économique avec des personnes qui venaient vérifier si on avait bien livré les marchandises. Mon père n’avait pas tout vendu. Il leur a dit : « Qu’est-ce que vous voulez ? J’ai deux sacs de pois. » Mais, ils ont donné une amende à l’autre cultivateur qui avait tout vendu. La production devait aller au ravitaillement avant d’aller aux gens de Sarcelles.

Lucien : Souvent dans les restaurants, il fallait donner des tickets de ravitaillement pour payer. Certaines personnes allaient contrôler les restaurateurs…. Un inspecteur du contrôle économique habitait à côté du Saint Rosaire. On le connaissait très bien. Un jour, j’ai surpris sa conversation avec l’un de ses collègues : « T’inquiète pas. On va bien se taper la cloche chez lui. Au moment de payer, on va le coincer ! » C’était leur boulot…

Pendant la guerre, le coiffeur de la rue du Chaussy, Paul Debry venait faire sécher les cheveux des femmes chez nos parents ! A la maison, le secteur pour le courant électrique était le même que celui de la rue des Noyers qui alimentait aussi l’hôpital de Gonesse. Nous n’avons jamais eu de coupures de courant. Quand le coiffeur mettait le séchoir sur les femmes, parfois, pof une panne d’électricité, alors il venait à la maison…

Les bombardements

André : Quand on était dans les champs et que la D.C.A. tirait, on entendait tomber les éclats d’obus et on se mettait sous la voiture. Je ne sais pas si elle aurait protégé grand-chose !

Lucien : Ils sont venus bombarder plusieurs fois le Bourget mais cela tombait parfois sur Dugny, tout à côté. Un beau jour, alors qu’une forteresse volante est passée au-dessus, entre le Haut du Roy et Sarcelles, elle a lâché là les bombes qui lui restaient. Trois bombes sont tombées dans nos terrains entre le Haut du Roy et le Village, au-dessus du plan d’eau actuel.

André : Nous sommes allés voir le bombardement à Dugny avec mon frère. J’étais gosse. J’avais vu une vache éventrée avec ses boyaux sortis de son ventre. Enfant, on ne sait pas ce que c’est la guerre ! …

Les cueilleurs se mettaient en ligne pour ramasser les petits pois. A Gonesse, un avion anglais ou américain les a mitraillés parce qu’il croyait que c’était une troupe.

A Saint-Denis, une usine sortait des petits chars en 1940 pour l’armée française. Elle n’a jamais été bombardée pendant la guerre.

Les cultures pendant la guerre

On continuait à embaucher de la main d’œuvre pendant la guerre. Nous avions un commis au mois et des cueilleurs pendant toute la saison des petits pois. Ils faisaient ensuite les vendanges ou restaient parfois pour faire des binages. Il n’y avait pas de résistants parmi ces gens : c’étaient surtout des femmes et des gosses… Les gens du voyage n’étaient pas là pendant la guerre.

On continuait à envoyer des choux-fleurs et autres légumes sur Paris par camions à gazogène… des montagnes de choux-fleurs ! Les camions étaient à bandage : sur des chaînes, avec des bandages à l’arrière et des pneus à l’avant. Ça faisait : « Bzz ! Bzz ! Bzz ! » Ils étaient remplis de pyramides de choux-fleurs, pas de cageots ! Les gars avaient le coup pour tasser ça. On ramenait les choux à la maison dans les voitures à chevaux puis ils les reprenaient pour les mettre dans les camions et les déchargeaient aux Halles où ils refaisaient des pyramides.

Des travaux étaient engagés dans la rue des Noyers, une tranchée, et un jour, pouf ! Camille est tombé dedans avec son camion. Ils en ont bavé pour le sortir. Il transportait des légumes. Camille était un chauffeur de la maison Cardon. Ils habitaient Pierrefitte et avaient un dépôt au coin d’anciennement la rue de Garges. Ils emmenaient ça de Garges aux Halles où ils fournissaient l’assistance publique...

Les bals clandestins

Lucien : André Vassor, avant qu’il ne parte dans le maquis, était l’un de nos copains. Il avait un an de plus que moi. Nous fêtions le 14 juillet ensemble à la maison avec le drapeau bleu, blanc, rouge. On faisait un petit repas avant d’aller danser au Haut du Roy à la Scalaville … devant le lac du Haut du Roy. Avant-guerre, ils organisaient des bals, une guinguette. La patronne du café s’appelait madame Oscar.
Dans notre équipe, un beau jour en 1944, au Haut du Roy, quelqu’un qui s’était mêlé à nous est parti sans que l’on s’en aperçoive. Il est allé prévenir la police. Ils sont venus nous arrêter chez la mère Oscar, revolver au poing. C’était un bal clandestin.

André : Le copain avec son accordéon a voulu sauter par-dessus le bar, pour se sauver ! Nous, on voulait se tirer par une porte où il y avait un petit cagibi… Seulement il ne fallait pas tirer mais pousser !
Lucien : Non, c’est le contraire. On poussait alors qu’il fallait tirer ! Certains étaient cachés sous la table et pointaient la tête ! On ne savait pas si c’était la police ou les Allemands ! On a su plus tard que le plus vieux des deux frères C., était un L.V.F. en civil. On ne s’en doutait pas. C’était lui qui était allé prévenir.
André : On ne se doutait pas de ça. Heureusement que ce n’était pas les Allemands, sinon on partait…

A. & L. : Un gars de notre âge, A., s’était également engagé dans la L.V.F. Le curé de Sarcelles en était même outré car il venait à la messe et s’asseyait à la première chaise ! L’abbé Fort était rouge de le voir là, habillé en LVF… On ne l’a plus revu.

Lucien : Il n’y avait pas beaucoup de bals clandestins à Sarcelles. En tout cas, nous en organisions ! Entre copains… Nous avions un bon accordéoniste. Il y avait de l’ambiance ! Cette dame qui touchait des rations pour son café nous versait en principe un jus de fruit. Mais en fait, c’était du Porto ! Ils appelaient ça du 100% ! L’apéritif de la guerre était du 100%. Il y en avait d’autres comme le Saint-Raphaël… Elle nous versait ce soi-disant jus de fruits dans des demis. Cela nous semblait bien bon, mais quand on avait bu, ça mettait de l’ambiance ! On dansait bien !

André : La patronne a réagi à un moment, « Ah ! Vous savez, il va falloir que je vous compte plus cher parce que c’était de l’apéritif.
 Ah ! Mais vous nous avez dit que c’était de la boisson normale… »

Il n’y avait pas beaucoup de sorties à part le cinéma. Chez nous, nous avions un bâtiment assez retiré dans le fond où nous organisions une fête au jour de l’an. Nous étions une douzaine à peu près. On mettait le drapeau bleu, blanc, rouge. On disait : « Tiens, on les emmerde. » On faisait la cuisine sur ce qu’on appelle un poêle à lessiveuse.

André Vassor et André Gruning

Lucien : André Vassor était de notre âge. Un beau jour, on n’a plus entendu parler de lui. On a appris qu’il était parti dans le maquis et qu’il avait été tué. Il ne nous avait pas prévenus qu’il partait dans le maquis.
André : Il était dans une ferme quand il a vu les Allemands rentrer. Il a dit : « Ça y est. Ils viennent m’arrêter ». Il s’est sauvé mais les Allemands lui ont tiré dessus. Roger Plisson m’avait dit ça.

Lucien : Je suis aussi allé à l’école avec André Gruning. Il habitait Chauffour. Je ne l’ai connu qu’à l’école.
André : Il a été martyrisé dans le bois d’Ecouen,

L’avant Libération

On trouvait des feuilles de la R.A.F dans la plaine de Sarcelles, des tracts que les Anglais avaient certainement jetés pour Paris, mais avec le vent… Il y en avait un peu partout.

Il n’y avait pas de changement dans Sarcelles avant la Libération. C’était très discret. On ne savait pas... On savait qu’ils avaient débarqué mais ça ne bougeait pas trop. Monsieur Meyer, le maire de l’époque à Sarcelles, possédait une scierie. Il avait été déporté : arrêté et emmené à Compiègne, quelques jours avant la libération.
Il a subi le supplice de la baignoire, il avait donc beaucoup de mal à parler après. Il a réussi à revenir et notre père l’a fait rentrer chez nous avant la libération pour qu’il ne se fasse pas arrêter. Notre père l’a ainsi protégé une fois qu’il s’est évadé de Compiègne.

Lucien : En se levant un matin, on a entrebâillé les volets : il y avait trois Allemands au coin de la rue avec une mitrailleuse ! Nous avons vite tiré les volets de bois en nous disant : « Ce n’est pas le moment de mettre son nez dehors ! »

La Libération

André : Le père Bécourt partait aux champs avec sa voiture et ses chevaux. Les Allemands l’ont arrêté au coin de la rue des Noyers, ils sont montés dans la voiture et ils sont partis. Avec le cheval, ça n’allait pourtant pas vite ! Je ne sais pas s’ils pensaient retourner en Allemagne avec ça. Je me disais : « Qu’est-ce qu’il a besoin de sortir ? » Tout le monde se planquait. On avait laissé les portes ouvertes. Ils avaient le droit de rentrer dans toutes les maisons. Il ne fallait pas fermer les portes à clé. Et, je vois le père Bécourt partir. Son fils, Marcel Bécourt, était à en Prusse orientale. Ils l’avaient emmené au STO. Le père partait aux champs avec sa voiture ! Ils l’ont arrêté et sont partis.

A. & L. : Les Allemands étant partis, nous étions entre deux feux. Les chars de Leclerc étaient sur la route de Garges, alignés, sur le CD125. Un bruit court : « Les Allemands redescendent d’Ecouen ! » Le mot s’est passé comme une traînée de poudre. Nous voilà tous partis sur l’ancienne rue de Paris, vers Pierrefitte. On était du monde ! Tous les hommes… Puis d’un seul coup, nous nous sommes dit : « Il ne faut peut-être pas rester sur la route d’Ecouen ». C’était en ligne droite jusqu’à Paris. Nous avons bifurqué sur Lochères et sommes arrivés à Pierrefitte, presque tous ou une bonne partie, à la maison Cardon qui ramassait ses choux-fleurs, ses légumes. Un tas de monde s’est trouvé dans la cour ! Nous avions peur parce que le bruit avait couru que les Allemands revenaient et qu’ils fusillaient les hommes. La plupart des femmes et des enfants étaient restés dans les maisons. Seul papa était resté avec notre mère.

Nous avons été surpris en arrivant à la maison Cardon. On savait qu’étant dans le ravitaillement de la région, cette maison collaborait avec les Allemands. La patronne a marié son fils à la butte Pinson pendant la guerre, en invitant tous les exploitants agricoles. Les gens nous demandaient : « Des tickets ! Des tickets ! ». Dans l’assistance, il y avait même deux Allemands en civil ; mais, en arrivant ce jour-là à la maison Cardon, nous avons vu le fils avec le brassard FFI ! On ne comprenait plus…

Nous nous sommes dit : « On ne reste pas là. » Nous sommes allés chez des cousins qui habitaient place de Liège, en face la mairie de Pierrefitte. Nous avons couché là. Il n’y avait plus de place dans la cave alors il nous a dit : « Montez dans le grenier ! » Les obus ne passaient pas loin de nous. On descend le matin. On regarde sur Paris, l’avenue Nationale : rien. On ne comprenait plus. Ah ! D’un seul coup ! L’infanterie suivait les arbres avec les chars dans le milieu. Nous sommes revenus à Sarcelles avec l’armée américaine.

Les Allemands en partant, avaient fait sauter la route en face le cimetière, en face le restaurant « Le Chanteclerc » à Sarcelles. Tous les chars sont donc passés par la petite rue du cimetière. Ils remontaient sur les bordures de trottoir avec les chenilles parce que la route n’était pas assez large ! En revenant à pied, nous avons vu des Américains arriver en face la route de Garges, rue Théodore Bullier. C’était le cantonnement des FFI. Il y en avait plusieurs… Les Américains avec leur jeep ont demandé des volontaires pour monter sur Ecouen. Ils étaient bien FFI mais… pas très volontaires ! On n’en a vu qu’un seul monter dedans : René Fontaine, le coiffeur. Lui fut tout de suite volontaire. Certains ont été tués en haut de la côte d’Ecouen.

Les Américains étaient passés sur la RN1. Comme les Allemands avait fait sauter le pont du chemin de fer, les chars ne pouvaient pas passer pour aller sur la route de Beauvais. L’infanterie passait donc sur la RN1 et les chars venaient sur la 16, sur Sarcelles.

Revenus le matin, nous avons voulu aller faire un tour en plaine, l’après-midi, la plaine Le Perreux, la fosse Guérin. Il y avait là des cadavres d’Allemands un peu partout. Ils avaient creusé des trous individuels. Près d’un pylône, il ne restait plus que les jambes et le bas du torse d’un soldat. L’obus avait dû lui arriver en plein dedans. Il y en avait jusqu’au bas du Mont de Gif ! Ils les ont récupérés par la suite. Ce qui nous a fait drôle, c’est que certains avaient récupéré les bottes et leur avaient coupé les doigts pour faucher les alliances ou les bagues.

Les Allemands avaient tué quatre soldats de la division Leclerc sur la route de Garges. C’est pourquoi les Leclerc avaient tiré avec leur canon, et peut-être leurs mitrailleuses. Vingt-deux Allemands ont dû être enterrés dans une fosse commune, un trou au Haut du Roy, sans signalisation, rien du tout.

André : Ils sont venus relever les corps je ne sais pas combien d’années plus tard. J’étais en train de travailler pas très loin. Ils m’ont demandé de leur signaler l’emplacement. Ils les ont trouvés et les ont relevés mais il n’y avait plus que des ossements et des ceinturons.

Lucien : En 1940, quand les Allemands arrivaient, ma cousine avait enterré un lieutenant français agent de liaison en moto qui s’était fait tuer en montant la côte d’Ecouen : le lieutenant de Reton.

Nous étions chez nous quand les Leclerc sont arrivés. Ils étaient encore là quand un bruit a couru que les Allemands descendaient. Nous avons donc traversé la route de Garges pour monter sur Pierrefitte. Les Leclerc étaient encore là avec leurs chars, à tirer. Ils nous ont dit : « C’est partout pareil. Ils disent ça pour créer la panique ». Cela avait effectivement créé une vraie panique. Le mot d’ordre s’était passé avec une rapidité !

Les armes avaient été réquisitionnées du temps des Allemands. Comme mon père était chasseur, il fallait emmener les fusils à la mairie. Mais il avait gardé son revolver qu’il avait ramené de l’armée et s’était mis dans la cave avec, prêt à tirer. « S’ils montent, je les descends ! Ils me descendront mais j’en descendrai un avant ! »

Lucien : Je ne crois pas qu’il y a eu des fêtes particulières pour la Libération. Madame Plisson est photographiée sur un char, mais enfin ce n’était pas une fête. C’était la joie d’être libérés, c’est tout.

Les obus

Lucien : Trois obus sont tombés chez nous, un dans le grenier, deux dans la cour. Des cousines de Paris étaient venues se mettre un peu à l’abri chez nous. Elles n’avaient pas peur. Elles étaient en train de déjeuner quand les obus sont tombés dans la cour. Les tuyaux de poêle ont sauté. Ça a ramoné la cheminée ! Ils étaient tous noirs.
André : Je voulais me sauver, mais ils m’ont retenu.
Lucien : Je l’ai rattrapé et lui ai dit : « Reste là ». Heureusement…
André : J’étais assis dans le coin du buffet. Ça fait drôle… On se faisait tout petits dans le coin de la cuisine. On voyait la suie qui sortait. Un obus était tombé dans un grenier mais comme il y avait du foin, ça l’avait bloqué. L’obus a éclaté le mur mais n’a pas pénétré.

Message aux jeunes

Lucien : Qu’il n’y ait plus jamais de guerre ! Que l’on ne connaisse plus toutes ces horreurs ! Malheureusement, il en existe encore à l’heure actuelle, ce que l’on ne comprend pas. Je voudrais que cela n’existe plus. Il faut éviter que cette chose se reproduise.

André : Je me rappelle qu’à la Libération, ils ont dit : « La guerre se termine mais la politique en recommence une autre ». Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il faudrait quand même tous s’entendre, parce que la politique est sujette à la guerre, bien souvent. Plus jamais de guerre pour les générations futures… Qu’ils vivent en paix ! Qu’il n’y ait pas toujours cette peur, toutes ces choses qui peuvent exister ! Il y a assez de la vie. Que les jeunes en profitent ! Plus jamais de guerre ! C’est affreux, dans n’importe quel pays…


Voir en ligne : La Bande Dessinée : Les Migrants

Messages

  • Allons, en 1793, sur le recencement visible aux AD95, sur 1 445 habitants, il y a 53 Bethmont.

    Fichier Excel disponible sur demande.

  • J’ai plusieurs BETHMONT dans ma généalogie MIGNON, dont le berceau familial est Sarcelles.
    Je suis très intéressée par tout ce qui touche à cette ville et aux familles MIGNON, BETHMONT, FREMONT, PORTA, BONNEL, ainsi qu’à l’histoire des vignerons de Sarcelles.
    Merci beaucoup pour ce merveilleux récit.

    • Bonjour,
      Je suis la petite fille de Léontine BETHMONT, petite nièce de Marie BETHMONT,
      je sais qu’elles avaient une soeur qui s’appelait Georgette qui est décédée suite à une pneumonie qu’elle avait eu en sortant d’un bal. c’est pour cela que mon deuxième prénom est Georgette.
      Toutes mes vacances scolaires je les passais à sarcelles "Sentier du Petit Merisier" et rue du Chaussy.
      Je suis née en 1954, je m’appelle Jocelyne.
      J’ai très bien connu Jean Claude Navrotek, sa maman Anna et son papa Etienne. J’étais ravi d’aller chez eux lorsque j’étais petite.
      La famille MIGNON me dit aussi quelque chose.
      Vous pouvez m’écrire par l’intermédiaire de ce site.

    • usy
      je suis une fille bethmont nicole ma maman etait bethmont renee nee a sarcelles le 14 07 1928 fille de Georges et de julie bethmont j ’ai ete placer a
      dass a l’age de 3 ans j’aurai avoir des renseignement sur ma famille

  • Bonjour,
    ma mére BETHMONT Simone Angéle est née a Sarcelles,c’est tout ce que je sais ayant était élevé a la ddass, je recherche des membres de ma famille, je sais que quelque part j’ai des fréres, des soeurs,des oncles, des tantes, des cousins..... ayant eu une lettre de ma mére a sa mort me disant que j’avais une grande famille.
    Je suis né le 30 décembre a PARIS dans le 18éme.
    Merçi beaucoup.
    marc.bethmont@yahoo.fr

  • Bonjour,
    J’habite à Sarcelles depuis tout gamin je suis né en 1973.
    J’aime beaucoup l’histoire de cette commune et d’autres récits ou commentaires tel que celui-ci, où on nous raconte des choses qui ont eu lieux il y a fort longtemps.
    J’ai une question :
     Qui est André Gruning ?
     Est-ce que les rue portant sont nom, le sont parce-qu’il a été martyrisé au Bois d’Ecouen ? ou y’a-t-il d’autres raisons ? sur Google impossible de trouver des réponses.
    Bien cordialement,
    Bernard-
    bernard.pandou@gmail.com

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