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Ça vient de soi

mardi 4 juin 2013, par FIROUZEH EPHREME

Bonjour,

Je souhaiterais remercier M. LAFEUILLE Francis, le proviseur du lycée Juliot-Curie à Hirson, Mme Élise VANDIN, M. Lionel WIMMELZ, M. Loïc CHEVEREAU, M. Pierre LOISEAU, et tous les élèves des secondes 2 et 6 qui nous ont reçus.

Firouzeh Ephrème

L’acte n’est pas simple. Facile ou plaisant, mais bien périlleux, il exige de la patience, de la sagesse, du courage et beaucoup d’affection de la part de tout parent. Il s’agit de l’éducation.

Ça vient de soi

Il était une fois, en Perse, un roi qui avait un fils prénommé Kian. Le roi plaçait tous ses espoirs en lui pour reprendre les rênes du royaume. Depuis sa plus tendre enfance, le prince possédait tous les objets qu’il pouvait désirer, et bénéficiait de la meilleure éducation dispensée dans le pays. Hélas ! à l’heure de la chasse, au lieu de viser le gibier, le prince tirait dans les arbres. La nuit venue, durant le cours d’astronomie, en cherchant désespérément l’étoile du berger, il ne trouvait que le papillon de nuit qui venait de s’échouer sur son genou. Son orthographe et sa grammaire étaient un désastre, et sa rhétorique inexistante.

Les années se succédaient. Le roi vieillissait, le prince avait grandi et allait bientôt fêter ses 16 ans. Un jour, le roi demanda l’avis de son conseiller, un homme sage.

– Donnez-moi votre avis le plus sincère. Que pensez-vous du prince ? Est-il prêt ?

– Mon roi, vous me demandez ce que je pense, et je vais vous le dire : il n’est pas prêt. À peine le placerions-nous sur le trône que le royaume tout entier s’effondrerait.

– Comment le préparer ? s’enquit le roi.

– Jusque-là, les moyens n’ont jamais manqué pour forger son éducation. Cela doit venir de lui.

En entendant ces mots, l’espoir du roi fondit comme neige au soleil.

– À travers le pays, des milliers de soldats sont placés sous mon commandement, les gens me réclament, et mon fils… mon fils… je ne sais même pas à quoi il pense. Pourtant, je vois bien que c’est un garçon affectueux, mais où ai-je failli dans son éducation ?

Songeur, le conseiller répondit dans un murmure :

– Et si l’enfant décide de suivre une autre voie et que nous devions respecter son choix ? Mais que faire d’autre ? L’époque a bien changé.

Le roi ignorait que le conseiller lui-même cherchait des réponses. Il rétorqua :

– Avez-vous de la fièvre, conseiller ?! Vos paroles me surprennent, car si mon fils avait un but ou une passion, n’importe quel esprit sensé me recommanderait de respecter ses choix, sauf que ce n’est pas le cas. Vous me parlez de changement d’époque, et moi, je parle de passion, cette petite flamme qui défie la raison, qui pousse un homme à accomplir l’impossible, à se battre, à construire et à aimer. L’homme n’est pas né hier, et l’époque n’y est pour rien... Je désire rester seul un moment.

Le conseiller sortit de la pièce en silence.

I – Le guignol

Plus tard dans la journée, le roi quitta le palais. Sur la grande place, un jeune poète animait un spectacle. Ainsi le roi pouvait entendre :

Les voix de mes vers sont le cri d’une vie,

Des légendes en éclosent, des mots, des récits,

Des histoires d’amours perdus ou trahis,

Des destins de rois, des aventures de bandits,

La vie de gens hors pair, souvent ordinaires,

Des bruissements d’arbres et de rivières,

J’entends tout, préservés dans mon cœur,

Je vous raconterai tout, au rythme des battements de mon cœur.

Le roi ordonna qu’on arrête sa voiture et qu’on récompense le poète.

– Que peut attendre la terre du ciel, sinon sa générosité habituelle ? s’exclama le jeune poète.

– Et si tu en avais la possibilité, que demanderais-tu ? lui demanda le roi.

– Mon souhait de toujours : longue vie au roi, s’écria-t-il.

Dans un enthousiasme communicatif, les spectateurs répétèrent la phrase après lui.

– Quel âge as-tu, mon garçon, et d’où viens-tu ?

– C’est ce palais qui abrite mon cœur. D’aussi loin que je me souvienne, je venais avec mon père, et nous nous promenions dans ce beau jardin. Je me rappelle aussi une discussion avec vous le jour où vous m’avez offert le Livre des rois. Je suis Pouya, le fils du conseiller.

– Ton père doit être fier de toi ! s’exclama le roi.

– Je n’en suis pas certain. Les rêves ne sont pas faits pour être partagés.

– Viens avec moi, mon garçon, l’invita le roi.

Pendant ce temps, le conseiller marchait de long en large chez lui. Sa fille, Kimia, était sur la terrasse et peignait un tableau.

« Le monde est loin d’être parfait. Si l’un des deux garçons était comme elle, j’aurais moins de soucis à me faire. Pourquoi le monde n’est-il pas comme nous l’espérons ? » se demandait le conseiller.

– Père, vous m’entendez ?… Tout va bien ? demanda Kimia.

– Oui. Qu’y a-t-il ?

– Je voulais connaître votre avis sur ce tableau.

– Oui, c’est bien, murmura-t-il.

– Vous ne l’avez même pas regardé. Qu’est-ce qu’il y a, père ? Peut-être que je pourrais vous aider.

– Qu’as-tu décidé pour ton avenir, ma fille ?

– Si une parole peut attiser les moqueries, alors se taire est la meilleure solution, dit-elle.

– Où est passé ton franc-parler ?

– Nous en discuterons un autre jour, mais dites-moi, à quoi songiez-vous ?

– Ton frère ne prend pas mes conseils au sérieux, et il a décidé d’intégrer une bande de guignols et le prince qui… qui…

– Qui fait l’imbécile, rit-elle.

– Oui. Mais toi, tu es ma Kimia, sage et gentille.

– Attention, père, pas trop de compliments : ils risquent de faire perdre la tête à n’importe qui.

– N’empêche que si l’un des deux garçons était comme toi, mes jours seraient bien meilleurs.

– Vous n’êtes pas juste envers Pouya. C’est depuis son enfance qu’il écrit et joue ses textes. Vous devriez l’entendre. Mais qu’y a-t-il de mal à cela ?

– Qu’y a-t-il de mal à cela ! N’empêche que tous ces comédiens, ces danseurs, ces je-ne-sais-quoi font partie d’une bande de guignols. Voilà le problème. Sais-tu au moins comment ça se passe dans la réalité ? Crois-tu qu’ils seront tous applaudis et qu’ils mangeront tous les jours à leur faim ? Non, ma fille. Ils sont des centaines et des centaines qui attendent leur heure de gloire, qui n’arrivera jamais.

– Ils ne sont pas tous pareils, rétorqua-t-elle. C’est comme si vous disiez que tous les conseillers sont bons. Vous devriez lui accorder une chance...

– Il n’en est pas question. Plutôt mourir que lui accorder ma bénédiction ! Et le jour où il aura faim ? Qui courra à son secours ? Toi ?! Seras-tu en mesure de lui rendre ces années perdues ? Attention, on affronte la vie comme la mort en solitaire, et les conseillers sont des mauvais payeurs : c’est pourquoi ils sont si peu nombreux à être efficaces. Je ne veux pas que mon fils regrette ses choix un jour.

– Quoi que nous fassions, notre vie ne sera jamais parfaite. Le regret fait partie de nous, et c’est tant mieux, puisque c’est ainsi que nous avançons. Père, je vous en prie, je ne veux pas que nous nous disputions.

– Et pourquoi consens-tu à te bagarrer avec ton vieux père ?

– C’est vous qui m’avez appris à défendre les causes justes, dit-elle.

– Oui, mais je t’ai également enseigné que chaque expérience a son prix, et que lorsque le prix est trop élevé, l’expérience n’en vaut pas la peine. Pourquoi heurter sa tête contre une pierre pour savoir que ça fait mal ?! Mais personne ne songe à mener une vie tranquille ! Que peut-on attendre d’un peuple lorsque son prince et le fils de son conseiller agissent de la sorte ? La Perse est fichue. Mais où se trouve la solution ? Que dois-je faire pour que le prince se ressaisisse ?

– Mettez-le face à ses responsabilités, répondit Pouya. Bonjour, père.

– Bonjour. Il y a longtemps que tu es là ? demanda le conseiller.

– Je suis rentré plus tôt dans l’espoir de vous parler. Ah ! Père, je sais ce que j’ai envie de faire de ma vie. Si simplement vous compreniez ce que je ressens !

– Et moi donc. Je me demande quel est imbécile qui t’a mis des idées pareilles en tête !

D’un pas déterminé, Pouya s’approcha de son père.

– Père, je vous propose un marché : je réussirai à faire réagir le prince, et vous m’accorderez ma chance. Sommes-nous d’accord ?

– D’accord. Si tu réussis à me convaincre, je te suivrai les yeux fermés, accepta le conseiller.

Jusque tard dans la nuit, le frère et la sœur se concertèrent avant de consulter le conseiller, leur père. Kimia et Pouya émirent le désir de passer quelques jours au palais de manière anonyme.

Tour à tour, la vie de chacun s’organisa autour du prince. Le roi aimait désespérément son fils, le conseiller avait ses raisons, et Pouya cherchait l’approbation de son père tandis que Kimia avait envie d’aider son frère. Chacun suivait son propre but pour réaliser ses rêves ou pour aider celui qui était cher à ses yeux. Ils étaient les maillons d’une chaîne, chacun attaché à l’autre.

II – La chance d’une vie

Quelques jours plus tard, le conseiller vint voir le roi et lui fit part de son plan.

– Je n’ai jamais entendu des propos aussi farfelus. Mais c’est terrible, ce que vous dites, s’exclama le roi.

– J’ai peur qu’il n’y ait pas d’alternative, répondit le conseiller. L’homme est tout sauf raisonnable, et la vie est une guerre impitoyable qui cache bien son jeu. Tout individu a besoin de faire ses propres expériences. On se révolte facilement face à ses parents, mais face au quotidien, c’est une autre paire de manches. Laissons-les une petite semaine. Que chacun se débrouille, assume ses actes et affronte ses démons. Pour apprendre à vivre, la vie est la meilleure école.

– Ce soir, j’en parlerai avec Kian, accepta le roi.

Le conseiller quitta la pièce afin de tout organiser.

« Diable, que la vie est compliquée, que la nature de l’homme l’est encore plus. Grandir est un voyage hasardeux qui a l’opportunité de conduire à la naissance d’un homme ou d’une femme », murmura-t-il en partant.

Au même moment, au palais, un garde vint voir le prince.

– Le peintre vous attend.

– Dites-lui que j’arrive, répondit le prince.

Il sortit de sa chambre, descendit l’escalier et croisa quelques personnalités qui discutaient. Absorbé par leur débat, le prince les suivit d’une marche assurée mais inconsciente jusqu’à l’extérieur du palais où il perdit leur trace.

« Que fais-je ici ? » se demanda-t-il, soudain.

Pour la énième fois, il constatait que sa rêverie lui jouait des tours. Il revint au château et se précipita pour se rendre à son rendez-vous, mais le peintre avait pris congé. Alors le prince regagna sa chambre, se dirigea vers la fenêtre et observa l’extérieur. Depuis quelque temps, la fille du jardinier venait aider son père. Un beau matin, dans le coin d’une allée du jardin, elle avait fait un trou, et y avait laissé tomber quelque chose qu’elle avait soigneusement recouvert de terre. Depuis, tous les jours, elle se rendait dans le même coin.

Ce jour-là, dans la cour du palais, le prince fut témoin d’un autre événement : une domestique qui ne retenait pas sa rage contre un jeune garçon. Le prince, qui avait néanmoins le sens de la justice, se précipita.

– Arrêtez ! Lâchez cet enfant tout de suite, ordonna-t-il.

– C’est mon petit frère, se lamenta-t-elle. Il vient de casser un objet précieux.

– Ce n’est rien, dit le prince.

– Vous ne demandez pas quel était l’objet en question ?

– Quelle importance ? Il est cassé, ce n’est plus la peine d’en parler.

– C’était un vase de grande valeur, continua la domestique.

– Et alors ! Ce n’est pas une raison pour vous comporter ainsi.

– Vous êtes gentil, mais imaginez un instant, si les astres n’en faisaient qu’à leur tête ou si tout le monde faisait n’importe quoi, que deviendraient les autres ?!

– Depuis quand êtes-vous devenue philosophe ? demanda le prince, ébahi.

– Oui, depuis quand ? ajouta le garçonnet.
Furieuse, la jeune fille fixa son frère.

– Depuis le jour où l’avenir de mon frère en dépend ! dit-elle.

– En attendant, apprenez à vous contrôler.

– Et qui lui apprendra à vivre ?! demanda-t-elle en croisant les bras.

– Tout se passera mieux avec de la douceur. Inutile de vous emporter.

– Je ne demande qu’à voir ! lança-t-elle en s’éloignant.

– Quelle insolence ! rétorqua le prince, médusé.

Le lendemain, à son réveil, le prince découvrit son armoire vide. On aurait dit que le palais avait été cambriolé durant la nuit et qu’il ne manquait que ses affaires. Quant à ses nouveaux habits, les manches de sa veste étaient cousues, les pieds de son pantalon étaient si étroits qu’il avait du mal à l’enfiler, et sa nouvelle chemise était d’une taille ridicule. Entre-temps, le jeune garçon de la veille entra dans la chambre du prince en poussant le chariot du petit déjeuner.

– Bonjour, sire. C’est une belle matinée, n’est-ce pas ?!

Le jeune garçon était de si bonne humeur que le prince se dit : « Il ne s’agit que d’un incident sans gravité. Avec un peu de patience, le couturier réparera ses fautes, on trouvera mes vêtements, et tout rentrera dans l’ordre. »

– Je ne vois pas ta sœur, dit-il. Elle n’est pas là pour veiller sur toi ? Elle s’est calmée, j’espère !

– À l’heure qu’il est, elle a tant de choses à faire qu’elle ne sait pas où donner de la tête. Hier, vous l’avez mise dans une telle colère que je crains le pire.

– En tout cas, tu ne risques rien, ici. Comment t’appelles-tu ?

– Pouya, sire.

– Et quel est le prénom de ta sœur ?

– Kimia.

– C’est joli. On a du mal à croire que vos parents soient de simples…

– De simples domestiques, vous voulez dire ?!

– Je ne voulais pas t’offenser.

– Pas de souci, sire. Je ne vais pas trop tarder au palais. J’ai d’autres projets pour mon avenir.

– Comme quoi ?

– J’aime rassembler les gens, monter des spectacles…

– … Tu veux devenir clown ? demanda le prince.

– Détrompez-vous, sire, faire rire les gens est très difficile. J’aime surtout la poésie.

– Alors, je viendrai te voir.

– Même si je me moque de ceux de votre rang ? demanda Pouya.

– La tolérance est la base même de la liberté, et on prend ses sources d’inspiration où on peut. Je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour t’aider. Prépare-toi, je désire me rendre en ville.

– Bien, répondit Pouya, mais soudain, il s’arrêta brusquement : Mais vous ne pouvez pas quitter le palais en pyjama. Je peux demander conseil à ma sœur. Elle a toujours une solution à tout.

– On va voir ! dit le prince.

– Bien, sire.

Quelques minutes plus tard, Pouya était de retour.

– Ces vêtements ne sont pas comparables aux vôtres, mais vu les circonstances, c’est mieux que rien.

En ville, le prince et son serviteur se rendirent dans une boutique. Le prince demanda à essayer divers costumes et malgré leur apparence peu soignée, le vendeur s’exécuta. Pouya observait le commerçant qui, d’un air méfiant, attendait d’être payé.

– Envoyez la note au palais, je vous prie, s’exclama le prince.

– Mais je ne vous connais pas. Vous prenez quelque chose, vous le payez.

– Savez-vous à qui vous vous adressez ? demanda le prince.

– Et vous, comprenez-vous ce que je vous dis avant que j’appelle les gendarmes ?

– Excusez-moi, monsieur. Je m’appelle Pouya, et je suis au service de…

– C’est bon. J’ai la situation en main, le coupa le prince qui poursuivit en se retournant vers le vendeur : Je suis le prince.

Il fit signe à Pouya d’aller voir le chauffeur, le temps de régler le malentendu, pendant que la stupéfaction se dessinait sur le visage du commerçant.

– Ah, on aime bien faire les guignols, hein ! dit le commerçant.
Il leva la main mais plus rapide, le prince saisit le poignet de l’homme et arrêta son geste.

– Autant je pouvais te pardonner de ne pas me reconnaître, autant ta conduite me révolte, dit-il.

– À l’assassin ! À l’aide. Il y a un fou qui veut me tuer, s’écria l’homme.
Ils s’engagèrent alors dans un corps à corps. En peu de temps, une foule s’assembla et bientôt, une bagarre générale éclata à l’intérieur de la boutique, puis s’étendit dans la rue pendant que quelques malfrats qui profitaient de la situation pour piller le magasin. Les gendarmes arrivèrent et ceux qui étaient en état de marcher déguerpirent. Pouya entra dans le magasin, où il trouva le prince essoufflé et l’homme aplati sur le sol.

– Qu’est-ce qui s’est passé ? Vous n’avez rien ?

– Non, ça va. Il était coriace.

– Partons avant que ça chauffe.

– Comment ça ? Il était arrogant, et je n’ai fait que me défendre.

– Avez-vous une pièce d’identité ou des gardes à vos côtés pour vous défendre ?

– Qu’insinues-tu ?

– Que les gendarmes verront un pauvre malheureux à moitié mort par terre, et un gaillard debout. Croyez-moi, il vaut mieux s’éclipser.

– Mais où est ton sens de l’honneur ?

– Croyez-moi sur parole, ce n’est pas le moment.

Le temps de raisonner le prince, les gendarmes se trouvaient sur place. Ils emmenèrent tout le monde en prison, y compris le prince. Ce dernier exigea de voir leur chef, et raisonna face aux gardiens, mais rien n’y fit. Quelques heures plus tard, un gardien vint voir le prince.

– Hé, prince, tu peux t’en aller. Ta sœur vient de verser ta caution.

– Quelle sœur ? Je n’ai pas de sœur.

– Alors, tu veux rester en notre compagnie ?

À sa sortie de la prison, Pouya l’attendait sur le trottoir, et Kimia se trouvait déjà loin.

Dans la matinée, le prince, qui espérait croiser Kimia, la vit traverser la cour. Il s’empressa de la saluer.

– Bonjour, s’exclama-t-il.

– Bonjour, sire.

– Que faites-vous ?

– Rien de précis, sire. J’ai le reste de la journée libre, et j’avais envie de découvrir le lieu.

– Venez avec moi. C’est la moindre des choses pour vous montrer ma gratitude.

Le prince raconta l’histoire du palais, ses invités de marque et ses journées chargées.

– Cela doit être excitant, s’exclama-t-elle.

– Cela dépend pour qui !

– À l’instant, que désirez-vous, sire ? demanda-t-elle.

– Que la journée continue. Il fait beau, et l’endroit est magnifique. Vous ne trouvez pas ?

– Oui, convint-elle en riant, mais aimeriez-vous un jour participer à la vie du palais ?

– Je ne sais pas. Il existe tant d’interrogations pour les hommes que nous sommes.

– Alors, ne réfléchissez pas. La vie est bien trop courte, dit-elle.

– C’est ce que vous faites ? l’interrogea le prince.

– On dit que les conseillers sont de mauvais payeurs, c’est pourquoi ils sont si peu nombreux à être efficaces.

– Alors, il nous faut du courage pour bien mener à terme notre vie, dit-il, puis il ajouta après un moment de silence : Cela peut vous paraître ridicule, mais racontez-moi quelque chose, ce que vous voulez, je vous en prie.

Kimia lui parla des employés et s’amusa de lui parce qu’il cherchait une raison à tout. Lorsqu’ils se séparèrent tard dans la soirée, ils se promirent de se revoir le lendemain.

Ce jour-là, ils se retrouvèrent dans les montagnes, loin de la ville. Il faisait chaud, et le prince avait soif. Alors la jeune fille descendit de sa monture, ramassa un caillou et conseilla au prince de le mettre dans sa bouche.

– Il atténuera votre soif, dit-elle.

– Vraiment ?

– Oui, sire, affirma Kimia en secouant la tête.
Bientôt, des liens se créèrent entre les deux. Tandis que le prince rejetait toutes les évidences et cherchait à comprendre, elle restait calme et l’écoutait.

– En écartant la notion du bien et du mal que l’on nous a enseignée, qui peut nous dire ce qui est bon au mauvais ? demanda le prince.
Assise sous un arbre, elle prit une cuisse de poulet.

– Comment peut-on savoir que cette cuisse de poulet est délicieuse ? demanda-t-elle en mordant dedans : Moi, parce que je viens de la manger. Les conséquences de nos actes en déterminent la beauté ou la gravité.

– Comment peut-on en être certain ? demanda-t-il.

– Parce que l’on vit. C’est comme ça. On juge. Le jugement est dans la nature profonde de l’être humain, répondit-elle.

– Alors, il se peut que l’on se trompe !

– Cela nous mène à un autre sujet, sire, dit-elle en lui tendant la main pour l’aider à se lever.

– Vous êtes épatante, murmura-t-il en la retenant près de lui.
Kimia avait envie de dévoiler son identité, mais elle ne dit rien à ce sujet.

– On peut toujours discuter du bien et du mal mais pour être honnête, nous sommes seuls à connaître nos terribles défauts et nos torts sans oser les révéler. Merci pour le repas, dit-elle.

Et elle s’en alla.

Le lendemain matin, le prince et son serviteur se rendirent au bord de la rivière et mirent une petite embarcation à l’eau. Le prince contemplait le paysage quand soudain, Pouya se redressa, pris de panique.

– On a oublié les rames, dit-il.

Il enfonça ses mains dans l’eau en guise de rames afin de regagner le rivage, mais le bateau, ballotté par les vagues, avançait inexorablement. Sur la rive, Kimia, qui venait d’arriver, les observait, impuissante. Aux alentours, il n’y avait personne à part un écuyer et ses chevaux.

– Quel est le plus rapide ? lui demanda-t-elle.

– Celui-ci. Pourquoi ?

– Pour venir en aide à ces deux malheureux, expliqua-t-elle en montant sur le cheval désigné.

Elle fit galoper la bête en direction du village le plus proche, où elle demanda à voir le responsable.

– Qui le demande ? l’interrogea un vieil homme.

– Je suis Kimia. Allez au palais, et exigez de voir le chef des gardes. Dites-lui que c’est la fille du conseiller qui vous envoie. Dépêchez-vous,
le prince et son accompagnateur sont en danger.

– Vous aurez plus de chance de stopper le bateau au prochain village, dit le chef avant d’appeler un de ses hommes pour accompagner la jeune fille. Il connaît les raccourcis.

Les deux cavaliers traversèrent la région en suivant les méandres de la rivière, galopant sur la rive, à travers les bois ou sur un terrain rocheux. Pendant ce temps, l’embarcation était soumise aux caprices de la rivière, et le paysage défilait devant les yeux des deux jeunes matelots.

– On va mourir, répétait Pouya. On n’a aucune chance avec le nouveau projet en cours.

Le prince tentait de remonter le moral de son malheureux serviteur qui, à son sens, commençait à divaguer. À l’approche du barrage, le rythme de la rivière s’accélérait. Les courants devenaient plus forts, engloutissant tout sur leur passage. Sur la rive, dans un coin et à l’écart de tous, un homme échangea quelques mots avec les chefs des villages avant de revenir voir les autres.

– Je vous préviens, le premier qui me dénonce aura affaire à moi, menaça-t-il.

Avec un sifflet, l’homme appela ses acolytes qui se jetèrent à l’eau et remontèrent le filet.

– Amenez des couvertures, et réchauffez ces malheureux, ordonna leur chef.

– Merci, murmura Kimia.

– J’ai bien cru qu’on allait mourir, dit Pouya en frissonnant.
– Tu ne crois pas si bien dire, le barrage n’est pas très loin, souffla sa sœur.

– De quoi parlez-vous ? demanda le prince.

– Vous ne savez rien au sujet du barrage ?! demanda Pouya. Cela vous arrive de descendre de votre nuage et de regarder ce que font les autres ?

– Il se trouve qu’un barrage est en construction pas très loin d’ici, expliqua Kimia avant d’éclater en sanglots. Désolée, c’est au-dessus de mes forces. J’ai le même âge que vous, et je n’ai plus envie d’être constamment sur mes gardes parce que vous êtes totalement immatures. Ne comptez plus sur moi pour veiller sur vous. Je n’ai pas envie de grandir avant l’âge et par obligation.

Escortés par les gardes, ils regagnèrent le palais. Le lendemain, on informa le prince du départ de son serviteur et de sa sœur dont la rencontre l’avait marqué.

Le conseiller accueillit ses enfants. Depuis leur retour, le frère et la sœur n’avaient pas prononcé un mot. Agité, Pouya ne tenait pas en place ; quant à Kimia, elle restait sur la terrasse, absorbée et silencieuse, son écharpe enroulée autour d’elle.

– J’ai bien peur que notre séjour ait été un échec, reconnut Pouya.

– Et toi, ma fille, as-tu envie d’ajouter quelque chose ? demanda le conseiller.

– Ça a été dur. Je me suis sentie désabusée... Je suis fatiguée, père.

– Tout est de ma faute, murmura Pouya.

– J’avoue que je m’attendais plus ou moins à ce résultat. Néanmoins… commença le conseiller.

Kimia se mêla à la discussion sur un ton mécanique.

– On peut toujours inculquer l’éducation aux individus car sans cela, ils seraient la pire espèce que la terre ait jamais connue, même si certains l’utiliseraient pour abuser, voler et mentir à leurs semblables. Quant à l’intelligence, comme une rage de vivre, on ne peut ni la donner ni la reprendre à quiconque. L’homme est une énigme pour lui-même. L’eau dévale la pente, le froid gèle tout sur son passage, les bêtes sont dotées d’un instinct, mais l’homme a besoin de comprendre avant d’agir. Le prince doit trouver ses réponses lui-même. C’est le prix à payer pour trouver la paix. Quant à moi, ces quelques jours m’ont permis de me remettre en question. J’ai failli lui causer du tort et lui faire mal. Avec le recul, j’ai découvert qu’en l’absence de lois et de règles de vie, on est capable de faire tout et n’importe quoi, en allant jusqu’à commettre des atrocités. C’est terrible. Je ne sais plus où j’en suis. J’ai besoin de me retrouver seule. Bonne nuit.

Plus tard, dans la soirée, Pouya vint voir sa sœur.

– Je suis désolé, dit-il. Allez, on fait la paix ?

– Tu te rends compte que vous avez frôlé la mort ! souffla-t-elle. On devait surveiller Kian, et on n’avait pas pensé à quelqu’un pour veiller sur nous. Tu trouves ça drôle !

– Depuis quand appelles-tu le prince par son prénom ?

– Cela n’a rien à voir, et puis, il est tard…

– Tu es amoureuse ?!

– Ah, Pouya, si tu savais. Il est si gentil, si spontané et si…

– Et si brut de décoffrage. Il aurait mieux valu qu’il n’ait plus la tête sur les épaules. Cela aurait arrangé tout le monde.

– Et c’est toi qui dis ça ? demanda-t-elle, heurtée.

– Je sais. Je n’ai pas assuré, murmura-t-il.

– Je n’ai pas été à la hauteur non plus.
Et la jeune fille s’abandonna dans les bras de son frère en fondant en larmes.

III – Confidence pour confidence

Quelques jours plus tard, le roi rendit visite à son fils.

– Comment vas-tu ? lui demanda-t-il.

– Bien.

– On m’a mis au courant de tes mésaventures.

– Peut-être que je ne suis pas le fils dont vous rêviez. Et j’aimerais que vous sachiez que je ne vois aucun intérêt à écouter les maîtres qui répètent des leçons sans cesse et durant des heures. À quoi cela sert-il, si rien de ce que j’apprends ne répond aux questions que je me pose sur moi et sur le monde qui m’entoure ? Vous savez, père, parfois, la vie me semble sans intérêt, et d’autres fois, une soif de vivre emplit mon être. Et je suis là sans trouver ma voie, sans savoir ce que je dois faire ou ce que je désire. Le plus amusant dans l’histoire, c’est qu’il m’arrive d’être impressionné par ceux qui doivent normalement m’obéir. Je ne souhaite qu’une chose, c’est qu’on me laisse tranquille, seul dans mon coin. Je comprends que vous soyez déçu, et c’est votre droit. Peut-être que je ne suis pas fait pour être le roi. Je vous dis les choses telles que je les ressens… Encore un dernier point, je ne suis pas votre cheval, Gahramen, dont vous êtes si fier ! Désolé.

Après une courte pause, le roi prit une profonde respiration, puis se lança :

– Néanmoins, mon fils est franc. C’est une qualité bien rare, qui m’oblige à l’être tout autant. Lorsque tu étais enfant et que tu courais, je te regardais avec bonheur. J’étais le plus heureux des pères. Je voulais que tu sois libre comme le vent, épanoui comme un beau champ de blé, et fier comme le sommet le plus haut d’une montagne car je savais que, plus tard, tu aurais besoin de toutes tes forces pour affronter l’avenir. Tout parent est un jardinier qui a le devoir de veiller sur sa jeune pousse. Et j’admets volontiers que l’insouciance fait partie de la jeunesse, mais ne ferme pas les yeux pour ne pas voir. À vrai dire, il n’y a pas de quoi être fier à jouer les naïfs, ce qui constitue un acte impardonnable envers soi avant toute chose. Ai-je été un bon père ? Je ne le sais pas, mais toi, que peux-tu dire pour ta défense ? Aujourd’hui, si tout était à refaire, je t’apprendrais à dire « non ». Je t’obligerais à observer, à examiner, à comprendre avant d’agir pour ne pas te sentir impressionné. Je peux me remettre en question mais sans ignorer les responsabilités qui te concernent. Alors, ne me dis surtout pas que tu veux rester tranquille. Ceci est le souhait de tout homme. Pèse tes mots, mon fils, avant de parler, et pardonne-moi. J’en suis bien navré, navré pour tous les deux.

– Je ne voulais pas vous offenser, répondit le prince.

– Non, ce sont mes propres conclusions, dit le roi. Bonne ou mauvaise, il vaut mieux voir la vérité en face.

– Aurai-je encore le droit à votre amour et à votre respect ?

– Tu es toujours mon fils, un fils aimant, plein d’attention et sincère, mais à quoi ces nobles sentiments pourront-ils te servir si tu n’as pas la rage de vivre ?! Ce soir, j’irai me promener dans le parc. Tu pourras me rejoindre si tu en as envie.

Depuis lors, tous les soirs, on pouvait voir le roi accompagné de son fils pour de longues promenades dont aucun ne se lassait. Ils discutaient de tout et de rien. Le prince se montrait plus confiant, et le roi, plutôt en forme, riait des rêveries de son fils.

Le prince découvrait son père, et celui-ci prenait plaisir à écouter son fils. Pour apprécier une personne, il faut connaître ses forces mais surtout ses faiblesses : tous deux commençaient à se connaître. Leurs discussions prenaient parfois une allure si intense qu’on pouvait se demander quel était l’objet extraordinaire de ce débat. Quelquefois, le roi se rendait à l’écurie voir Gahramen.

– Je vous cherchais partout, dit le prince. Vous l’aimez beaucoup, ce Gahramen.

– Il mérite de vieillir paisiblement. Savais-tu que c’était le plus paresseux ? se souvint le roi en riant.

– Non, je ne le savais pas. Père, c’est quoi, la vie, pour vous ?

– C’est mon amour pour toi et pour ce qui m’entoure, mais la vie est aussi ce merveilleux cheval de couleur grise, cet endroit, ces arbres, ces milliers de gens qui vivent ici et ailleurs. C’est l’air que nous respirons, le soleil du matin et les étoiles du soir. Le monde est si vaste, et il y a tant de choses à voir. Avec l’âge, je crois que l’homme est la bête qui gaspille le plus son temps et son énergie.

– Venez, père, murmura le prince.

IV – La naissance d’une plante

Bientôt, l’hiver arriva. La fille du jardinier persistait, revenant tous les matins, sans qu’il y n’ait aucun légume ni fruit à cueillir, et malgré la neige, le froid, la pluie ou le vent. Le prince avait pris l’habitude de l’observer mais sans qu’il puisse comprendre le sens de sa démarche. Elle portait une attention particulière à un coin du jardin en tapissant la terre d’une couche de paille pour protéger quelque chose du gel. Malgré la distance, le prince pouvait voir les joues et les mains délicates de la jeune fille rougis par le froid. Puis, un jour de printemps, un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle se pencha, et ses mains entourèrent une jeune pousse qui sortait de la terre.

Le prince resta un instant immobile à regarder tout autour, à penser en lui-même à ces pauvres êtres au regard impuissant, et à un tas de choses sans importance à ses yeux. Sous les yeux du prince, tout prenait sens. Il rejoignit le roi et ses conseillers.

– Expliquez-moi brièvement l’affaire en cours. Je vous écoute, dit-il à l’attention d’un conseiller.

– L’affaire dont nous parlons est bien compliquée. La résumer prendrait plusieurs heures, murmura-t-il.

– Vous avez dix minutes avant que l’on s’occupe de l’affaire suivante. Je voudrais tout savoir.

Le prince assistait maintenant à toutes les séances, voulait comprendre et s’intéressait à tout ce qui l’entourait, des simples tâches accomplies aux affaires d’État. Ce jour-là, en pleine séance, le prince crut voir deux visages familiers qui traversaient le jardin. Entre-temps, le conseiller demanda de l’excuser et sortit de la pièce.

– Un instant, je vous prie, dit le prince, qui coupa court à la réunion et demanda à voir le conseiller et ses invités.

– Bonjour, dit Kimia, qui entrait en compagnie de son père et de Pouya.

– Ravi de vous revoir, prononça le jeune garçon avec un sourire timide.

– Qui êtes-vous ? Que faites-vous là ?

– Permettez-moi de vous présenter mes enfants… Mais vous les connaissez déjà ! poursuivit le conseiller à voix basse.

– Quel âge as-tu ? demanda le prince au jeune garçon.

– Je ne suis pas beaucoup plus vieux que vous. J’ai toujours été menu.
Le prince se retourna vers la jeune fille :

– Et quel était votre rôle dans ce jeu macabre ?

– Pas macabre, amusant… Enfin, à certains moments et avant que tout n’échappe à mon contrôle. Sachez que je n’ai aucun regret. Mon frère a du talent, j’en suis convaincue. La preuve, c’est que si sa petite mise en scène a su attirer votre attention, alors il plaira aux autres.

– Et que penseront les gens lorsque votre frère jouera avec leur vie en se moquant d’eux ?

– Les uns vont rire, et pour les autres, ces récits seront des sujets de réflexion.

– Et qu’avez-vous pensé en me ridiculisant ?

– J’ai grandi. Avouez que face à deux personnes immatures, il m’était difficile de faire autrement. Je trouvais la situation injuste à mon égard. C’est une expérience que je ne suis pas prête à revivre, mais qui m’a aidée à y voir plus clair, pas vous ?

– Tout est de ma faute, intervint le conseiller. Kimia est une jeune fille délicieuse, elle ne voulait faire de tort à personne.

– J’entends bien, dit le prince sans quitter la jeune fille des yeux. Quelle est votre passion, à part vous battre pour les causes des autres ? demanda-t-il.

– Intégrer cette assemblée, répondit-elle. Et je suis désolée d’avoir jeté de l’huile sur les marches.

– Vous auriez pu me tuer !

– Je m’en veux terriblement. Croyez-moi.

– Bien.

– Néanmoins, mes enfants ont-ils réussi ?! demanda le conseiller. Vous n’avez jamais évoqué la raison de ce changement !

– Vous ne me croirez jamais. Occupons-nous d’abord des affaires urgentes, décida le prince, puis s’adressant à Kimia : Prenez place. On va voir si vous êtes aussi futée en ce lieu. En fait, vous êtes-vous jamais demandé pourquoi nous devons apprendre de nos ennemis ?

– Non, mais j’aimerais le savoir. Et pardonnez-moi pour les chiens, murmura-t-elle.

– Comment ?! se retourna le prince, ébahi.

Le prince et Kimia prirent l’habitude de discuter et de se promener ensemble.

– Après votre départ, je me suis rendu dans la petite province dont vous m’avez dit être originaire. Quand je prononçais votre prénom, les gens me parlaient de la fille du conseiller, la seule Kimia qu’ils connaissaient. Ils ne comprenaient pas et moi, encore moins, raconta le prince.

– Et aujourd’hui ? demanda Kimia.

– Je suis heureux de vous retrouver. Quel royaume peut se passer d’une fille de cuisine si sage ?

– En êtes-vous certain ? demanda-t-elle.

– J’ai beau être un rêveur, je fais confiance à mon jugement. J’envisage volontiers mon avenir à vos côtés.

– Un sentiment bien partagé, murmura-t-elle.

Quelque temps plus tard, le prince remplaça son père, désormais rassuré.

Fin


Bonjour à tous,

J’aimerais vous remercier pour vos lettres. Chaque groupe, classe et établissement a son ambiance, et après la lecture de vos lettres, j’ai ressenti de la sympathie de votre part.

J’ai écrit plusieurs nouvelles et textes divers comme Les chants des cygnes, L’Amérique, La petite goutte d’eau et l’océan, La pomme, Le paradis, et voici Ça vient de soi que je dédie à tous les élèves du lycée Joliot-Curie, mais surtout aux secondes 2 et 6. Ce récit aborde le thème de l’éducation et évoque les orientations prises par chacun des personnages. Tous ces récits possèdent leur propre état d’âme, ainsi que celui des élèves pour une partie.

Dans une partie du dialogue, le roi raconte à son fils l’histoire d’une fourmi qui, pour la conclusion, nous renvoie à la persévérance. C’était mon père qui nous racontait cette histoire en parlant d’Alexandre...

Je tiens à remercier Joseph Jan, Apolline Revue, Gaël Oger, Estelle Guillenette, Lauryne Servien, Charlotte Regnault, Julie Bulty, Julie Hemrelle, Marine Zeclef, Martin Lena, Joséphine Locquet, Sammuel Delhé, Lenny Robert, Romane Binet, Mangin Raphaël, Mélanie, Céline, et je souhaite adresser un grand merci à Éloïse.

Firouzeh Ephrème

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