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Régisseur du Domaine de Chaulnes au temps de Paul Faure

Monsieur Lachaud né à Polignac en 1907 - domaine des Chaulnes

samedi 6 mars 2010, par Frederic Praud

MONSIEUR LACHAUD, AGRICULTEUR À POLIGNAC ; PÈRE RÉGISSEUR À CHAULNES

Pierre Faure, père de Paul Faure, était un homme vif et charmant. Il n’était pas pour les curés aussi faisait-il exprès d’acheter un gigot le Vendredi Saint. Il avait un jour invité mon père au château. Il avait alors demandé à Madame Lhote, « vous allez nous donner un verre de vin blanc à chacun ! » Madame Lhote a attrapé un verre à pied et un verre plat. Le verre plat était pour mon père. Monsieur Faure demande alors à Madame Lhote, « pourquoi me donnez-vous un verre un pied et un verre plat à Lachaud ? » Elle lui avait répondu « parce que vous, vous êtes Monsieur ! » Le vieux n’a plus rien dit mais lui a passé un savon. Monsieur Faure et sa belle soeur se chamaillaient toujours pour des broutilles.

Madame Bossenot, autre belle-sœur, était un peu particulière. Elle mangeait beaucoup. Quand les dames arrivaient au château, elles déjeunaient naturellement ensemble dans la salle à manger. Travaillant de temps à autre au domaine, je mangeais avec les domestiques dans la cuisine. Quand les dames étaient parties, Madame Bossenot venait partager notre repas à la cuisine. Elle me confiait, « vous savez Monsieur Lachaud, on est mieux ici que là-bas » car ses nièces lui disaient tout le temps « tante, vous mangez trop ! » Les domestiques mangeaient la même chose que les patrons car la Léonie faisaient toujours de la cuisine pour six alors que ces messieurs dames étaient quatre.

Mon père est venu à Chaulnes ici bien avant d’être régisseur car il était ami avec « le vieux Faure ». Ils partageaient les mêmes opinions politiques. Mon père n’était jamais allé à l’école et avait appris à lire, et à écrire, tout seul. Je lui disais souvent « que c’est bête votre politique ! » Il y eut, au début du siècle, 80 communistes à Grignols mais les choses ont bien changé. Dans les années 30, on avait bien organisé « un bal politique » pour les communistes mais il n’y avait pas grand monde.

Paul Faure était né ici et ne s’était jamais occupé de la propriété. Il n’y connaissait rien. S’il s’agissait de faire un discours, ça allait. Son grand père avait acheté Chaulnes vers 1880. Monsieur Paul Faure avait été maire de Grignols et quand il devait faire ses discours, mon père l’amenait se promener avec l’âne. Beaucoup de monde votait pour lui car il parlait bien… Monsieur Paul Faure était de l’âge de mon père. Ils se tutoyaient tous deux

Une fois ministre, il a organisé une grande fête dans la cour de Chaulnes. On a bu. On a parlé…A un moment, il s’est levé et a dit « maintenant, je sais ce que vous attendez… Vous voulez un discours ! » Et il s’est mis à parler. J’allais chercher du vin à la cave avec Emile dans la cave voûtée. Ce vin appartenait à Madame Lhote. Elle avait une propriété vers Bordeaux et une fois en arrêt d’activité elle avait fait parvenir beaucoup de bouteilles de vins à Chaulnes

Premier valet

Mon père est né en 1877 à quelques centaines de mètres de Chaulnes. Il en est devenu régisseur à 52 ans. Il habitait Polignac où il est né et où je suis né. Le vieux monsieur Pierre Faure est mort dans les années 25 et il n’y avait plus personne pour diriger la propriété. Mon père a dû commencer sa fonction de régisseur, maître valet, un peu avant 1930 après Elie Charenton qui avait remplacé son frère Guillaume Charenton. Un régisseur a toujours été nécessaire car quand il fallait labourer les vignes Pierre Faure n’aurait jamais couru après les domestiques pour dire « demain, il faut labourer les vignes ! » Il s’entendait avec le maître valet qui répartissait le travail entre les métayers.

Elie Charenton est ensuite allé habiter à Toupy dans la commune de Grignols. Mon père était ami avec les Charenton qui habitaient Chaulnes depuis très longtemps. Henri Charenton, fils de Guillaume Charenton, avait quatre enfants, Louis, Edmond, Marie-Louise et Albert qui est devenu Gendarme. Louis avait une fille de mariée avec Monsieur Mortemousque. Louis était veuf avec deux enfants dont un garçon appelé Jean. En 1998, toute la famille Charenton est venue me voir pour que je leur montre où habitait leur grand père.

Chaulnes se trouve dans la commune de Grignols et est rattaché au canton de Saint Astier. Avant 1830 Chaulnes était dans le canton de Grignols car la commune avait le statut de canton au début 18ème. En 1830, Monsieur de Valbrune de Saint Astier a alors fait voter les gens. Grignols, Manzac et Jaure désiraient que le chef-lieu de canton reste à Grignols mais les 9 autres communes avaient voté pour que Saint Astier devienne canton, ce qui fut fait. La ligne de chemin de fer est passée peu de temps après et Saint Astier a pris une extension terrible avec les fours à chaux.`

Autrefois, Chaulnes était renommé… On ne peut pas s’imaginer l’allure qu’avait le domaine… Quand on allait à Saint Astier et que la discussion tournait autour de Chaulnes, on parlait alors de quelque chose d’extraordinaire…

Malade, mon père a cessé ses fonctions de régisseur et quitté le domaine en 1937. Il est décédé en 1938. Nous étions deux garçons dans la famille. Mon frère a peu travaillé à Chaulnes. Il venait simplement donner un coup de main aux battages. Je venais également uniquement aux moissons et aux vendanges, quand il fallait sarcler ou faire les foins. Je travaillais avant tout dans notre propriété de Polignac.

Pour les moissons, nous possédions une lieuse alors qu’il n’y en avait pas à Chaulnes. J’étais donc désigné pour venir couper le blé, puis la batteuse arrivait. Le blé était battu près de la plus grande grange qui existe encore plus bas. La batteuse fonctionnait avec un moteur mais tout ça demandait beaucoup de monde, au moins 25 personnes. Chaulnes produisait beaucoup de blé et la « battaison » durait deux jours ici.

Emile et Léonie

À Chaulnes vivaient également Emile et Léonie qui n’avaient pas d’enfants. Emile travaillait à l’entretien du parc et du jardin. La Léonie travaillait au château. Ma mère et ma belle sœur venaient aider la Léonie à faire la cuisine pour tous les « battages ». La cuisine était immense, il y avait trois tables. Je devais bricoler l’électricité dans la cuisine pour mettre un peu plus de lumière pour le repas du soir. Vers l’époque des battages, nous avions souvent des vaches à l’étable, prêtes à vêler. J’étais requis à cette tâche et devais les surveiller aussi je n’ai jamais pu assister complètement au battage.

Le jardin dont s’occupait Emile faisait presqu’un demi-hectare. On y trouvait de tout. Quand la Léonie devait faire sa soupe, elle prenait son panier et allait chercher ce qu’il lui fallait. Quand mon père a commencé à gérer Chaulnes, il manquait des bras. Émile a donc été employé pour moitié par mon père et pour moitié par Monsieur Faure. Les enfants de métayers ne voulaient pas rester à travailler la terre et dès que les usines se sont créées, ils sont partis d’où le manque de main d’œuvre.
50 personnes vivaient à Chaulnes

Dans la famille des métayers Fraigneau, on comptait le père et la mère et leur quatre enfants, un frère célibataire, une sœur veuve de guerre avec une fille et la grand mère qui ne travaillait pas dans les champs. Elle restait à la maison pour faire la cuisine. Près de 50 personnes vivaient à cette époque à Chaulnes,

La famille Fraie n’est pas restée longtemps ici. Martial habitait dans une ferme en bas. Pailler habitait dans la tour de gauche. Ils étaient tous domestiques. Les familles Boudon et Revelen étaient métayères.

Les polonais sont venus dans les années 30. Ils sont partis de Pologne car ils avaient peur d’Hitler. C’étaient de braves gens mais bien pauvres… Le jeune homme, Pierre, âgé d’une vingtaine d’année, avait acheté un accordéon et allait jouer le dimanche pour se faire un peu d’argent. Les deux anciens vivaient avec la famille. La femme était remariée et avait deux enfants du premier mariage et deux enfants du deuxième. Une fille mariée les accompagnait avec ses deux enfants trop jeunes pour travailler. Ils sont restés quatre ou cinq ans comme métayers. Ils sont partis à Bassillac près de Périgueux... Il y eut d’autres polonais à Chaulnes après la guerre.

L’allée

Au bout de l’allée qui mène à Chaulnes en tournant le dos au portail, on retrouve dans les bois la trace de l’allée centrale d’origine. Elle était beaucoup plus petite et n’allait pas jusqu’à la route.

Un fossé était aménagé de chaque côté de l’allée. L’eau venait depuis le haut et coulait du côté gauche (toujours en tournant le dos au portail). Une petite saignée avait été creusée dans l’allée pour diriger l’eau sur le côté droit, dans deux grandes mares situées en face du pavillon où habitaient les maîtres valets. La plus petite se situait au-dessus de l’autre, laquelle faisait plus d’un are. Un chemin et un tuyau permettaient à l’eau de passer entre les deux mares. Je n’ai jamais vu la grande mare tarire. Il n’y avait pas l’eau de ville à l’époque et chaque ferme disposait de sa propre mare. Monsieur Faure les faisait bien entretenir

Il y avait un portail magnifique avec une belle arcade en pierre sculptée… Monsieur Beffara propriétaire dans les années 50 a fait rentrer un camion de paille. Le camion n’a pas pu passer et le meilleur système qu’ils ont trouvé fut de démonter l’arcade en pierre… Cela me fait encore mal au cœur… Je me serais trouvé là, je ne sais pas s’ils l’auraient fait… Tous ceux qui sont passés ici après la famille Faure ont mutilé Chaulnes.

Dans la cour intérieure, on découvrait des grands arbres… Il y avait du Laurentin en haies qu’il fallait régulièrement tailler. Ces haies avaient des formes arrondies. Les pieds de Laurentin étaient travaillés par Emile pour qu’il n’y pousse pas d’herbe, ni de ronces. Une bande d’herbe large d’un mètre était aménagée devant les haies près des allées sablées. C’était magnifique... On trouvait également de grands massifs de lauriers et de thé, très joli car il fleurit blanc. Le massif de thé se situait près du puits. Quand nous arrivions à Chaulnes avec nos sabots plein de terre, nous ne serions jamais entrés dans le parc sans les essuyer tellement c’était propre.

Les vendanges

Madame Faure promenait Monsieur Pierre Faure alors qu’il n’y voyait plus grand-chose. Les vendanges étaient proches et ils descendaient le long de la chapelle. Un carré de vigne allait jusqu’au chemin et Monsieur Faure demandait à sa femme d’aller au dixième pied du cinquième rang et « porte moi une grappe ». Avec ça il pouvait dire si la vendange était proche ou pouvait encore attendre.

La vigne était plantée de chaque côté de l’allée et que des bons cépages… que des Français ! Du Merlot, du Cabernay, du Côte Rouge… Des rangées de châtaigniers avaient été plantées juste en bas des vignes, en bordure de bois. Personne au domaine n’avait le temps de ramasser les châtaignes. Une femme qui habitait un village à côté, « la Juliette » se chargeait de cela. Quand elle en avait ramassé cinq sacs, elle en gardait trois et en donnait deux au patron.

Monsieur Faure avait un petit coin planté de Noa. Il ne se voyait pas de l’allée. On pressait ce Noa et on le mélangeait avec l’autre vendange. C’est inimaginable ce que cela tenait le vin et lui donnait du goût. À Polignac, nous produisions également du vin blanc avec du Noa. Il fallait le presser rapidement. Si on le pressait pas immédiatement, on disait que cela rendait les gens fous.

J’ai toujours un pied de Noa devant ma porte. Je le garde pour le raisin. Un docteur est un jour venu me rendre visite et m’a demandé « quelle est cette vigne ? » Je lui ai répondu « c’est du Noa. » « Ah le vin qui rendait les gens fous ! » J’ai alors dit, « il n’y a plus de Noa et les gens sont encore plus fous qu’avant ! »….

Pour sulfater, les domestiques utilisaient des sulfateuses à bras. La sulfateuse à traction conduite par un cheval est venue bien plus tard. On voyait sept ou huit paires de bœufs attelés quand il fallait labourer les 13 hectares de vignes. Ils avaient tous des charrues à deux manches avec les montants en bois. Ils ont eu plus tard des petites charrues en fer bien plus solides. Certains cépages de vignes ne supportaient pas le soufre. Une vieille fille domestique qui connaissait les pieds à ne pas soufrer, était chargée de ce travail.

Une main d’œuvre nombreuse

Il fallait de la main d’œuvre pour vendanger. C’était en général des jeunes filles des villages environnants et quelques femmes mariées. La vendange pouvait durer une quinzaine de jours. La Léonie faisait à manger pour tout le monde et à midi elle sonnait la cloche (qui existe toujours) pour avertir les vendangeurs. Elle portait également à la vigne, un casse-croûte le matin et un l’après midi.

Il fallait parfois s’arrêter au bout de huit jours car les cuves étaient pleines. Il fallait alors attendre de soutirer le vin pour continuer à vendanger. Les porteurs utilisaient des vasques munies d’anses en fer. Ils passaient un bout de bois dedans pour les porter. Le Emile et d’autres domestiques passaient dans la vigne pour ramasser le raisin. La jument attendait au bout avec la carriole pour emmener le raisin au bâtiment.

Ils emmenaient la vendange dans le château par le portail. À droite, dans la chapelle, on pouvait alors voir de grandes dalles et les anciens disaient que l’on trouvait un souterrain dessous, et que l’autel avait été déplacé à l’église de Bruc. La chapelle n’a jamais été utilisée comme telle.

Le cuvier était installé sur la gauche de la chapelle. Dans une de ces trois ou quatre grandes cuves, on soutirait jusqu’à 35 barriques de vins fins. C’était immense. Le bâtiment est surélevé et pour entrer à l’étage, il fallait prendre un petit pont incliné afin de monter la vendange. Là-haut, se trouvait « la fouleuse » où l’on foulait la vendange à la machine. Ne foulait avec les pieds que celui qui produisait une seule barrique de vin.

On amenait la fouleuse à côté d’une cuve. Sous la fouleuse, on trouvait une dalle en fer. Pour ne pas faire tomber toute la vendange à la même place, le plafond de ce grenier était muni de trappes situées au-dessus des cuves.

Dans la cave installée à côté du cuvier, on pouvait compter 37 tonneaux les uns sur les autres avec parfois des barriques par-dessus. Il fallait mouiller les barriques et l’on n’y voyait rien dans cette cave. Il n’y avait pas d’électricité. Ils utilisaient un petit arrosoir plat qui contenait quatre ou cinq litres, muni d’une grande canule et un porte bougie soudé à l’extrémité. Quand ils voulaient mouiller les barriques, ils allumaient la bougie et pouvaient ainsi également vérifier si le vin arrivait jusqu’à la bonde.

On trouvait dans la cave une énorme cuve en ciment. Elle descendait dans la terre. Le haut servait pour mettre le vin et le bas pour ramasser de l’eau avec les dalles et nettoyer la futaille. C’était bien équipé.

Mon père possédait un alambic mais l’eau-de-vie devait se faire à une certaine période fixée administrativement. L’alambic était scellé par un bouchon mais comme c’était assez large, on l’enlevait et l’on faisait de l’eau-de-vie en cachette. Monsieur Faure faisait son eau de vie chez mon père. Il ne faisait pas brûler les vendanges mais amenait des barriques de vin. Quand mon père a laissé Chaulnes en 1937, les vignes étaient en mauvais état. Il n’y avait plus que 80 barriques de vin et deux barriques d’eau-de-vie. Pour son départ, il avait ramené à la maison 40 barriques de vin et une barrique d’eau-de-vie.

Le vin, très réputé, se vendait partout dans la région, dans les restaurants. Tout le monde venait s’approvisionner à Chaulnes. Une année où il avait fait beaucoup de soleil et où beaucoup de raisins avaient brûlé, le vin est arrivé à 12°. Pour « la battaison », il fallait souvent ramener les vieux chez eux… Le vieux Monsieur Faure disait « pour qu’un rôti soit bon, il faut un peu de brûlé. Alors si le vin est un peu brûlé ce sera le signe qu’il a fait chaud et que le vin sera bon… »

Le vin était vendu à la barrique et le régisseur s’occupait de cette vente. À la foire de Grignols, on ne pouvait pas passer tellement il y avait de bœufs. Quand Les paysans achetaient ou vendaient des bœufs, on appelait ça « un vinage ». Ils allaient boire du vin. Chaulnes vendait deux barriques de vin pour cette seule journée, à Monsieur Mirabel aubergiste.

Chaulnes de l’aile gauche à l’aile droite

Dans la pièce à côté de la cave, un peu plus bas, on mettait toujours les pommes de terre. Tout le monde se ravitaillait sur ces pommes de terre. Les domestiques qui n’avaient qu’un petit carré de terrain pour eux venaient piocher là-dedans.

La voiture à cheval était installée dans le garage qui suivait, à côté de l’écurie. Le pavillon qui faisait le coin avait été démoli par Monsieur Beffara. Dans les années 20, ce pavillon avait un toit plat car il avait, paraît-il, brûlé… Un grand portail fixé à ce pavillon donnait sur la cour. On mettait les fagots en chêne dans ce pavillon sans électricité. Le bâtiment à côté du portail était une maison d’habitation ou vivait un menuisier célibataire. On l’appelait « Panel ». Il travaillait à Chaulnes. Madame Faure avait fait refaire les planchers mais quand il n’avait pas assez de travail à Chaulnes, il allait travailler chez les gens…

Dans la maison à côté de Panel étaient entreposés des rouleaux de fil de fer, des piquets. Venait ensuite une pièce cailloutée, le même type de cailloux que l’on trouve dans la chapelle. Quand la Léonie faisait le cochon, elle utilisait bien sûr de la graisse. Elle s’installait donc dans cette pièce dotée d’une cheminée pour ne pas salir la cuisine de l’aile gauche.

Un grand salon (de trois fenêtres de chaque côté) venait ensuite, puis la chambre de Madame Lhote et un petit salon avant la salle à manger. Un évier pour se nettoyer les mains, avait été installé dans un coin de la salle à manger. Il était seulement utilisé quand ils recevaient des gens biens...

La salle à manger donnait dans le pavillon de gauche où couchait Monsieur Faure. Il dormait en bas. Il y avait une grande chambre en bas, une en haut et une petite sur le côté. Il fallait passer dans la grande chambre pour accéder à la petite car du temps des seigneurs, ils tenaient leurs filles pour qu’elles n’aillent pas coucher avec les « Gouyats ». Le grand salon était en terre battue sous Monsieur Faure. Monsieur Peulevey l’avait fait carreler et aménager avec de belles boiseries tout autour. Ces boiseries ont fini au feu sous Monsieur Beffara.

En remontant sur l’aile gauche on trouvait la cuisine. Beffara avait fait démonter la grande cheminée pour en faire installer un semblant. Un petit banc était dressé en biais, de chaque côté de la cheminée. Madame Faure s’y asseyait. Une pièce pour mettre les ustensiles de cuisine, la souillarde, était aménagée à côté de la cuisine. On y trouvait toujours une demie barrique de vin que l’on remplissait au chai, une fois vide. Émile et Léonie couchaient dans une des chambres qui suivaient cette pièce, à côté de deux ou trois chambre pour les enfants. Deux fours à pain avaient été installés dans la pièce suivante. On y rangeait également les bûches de chêne. Un des fours fut détruit pour que les demoiselles Eloire installent des toilettes. L’étable des vaches et bœufs venait ensuite. Les bêtes étaient installées sur deux rangées. On circulait au milieu pour arriver à l’étable aux cochons au bout. Il en partait souvent en caisse pour Paris, chez Monsieur Paul Faure, quand Léonie avait fait le confis.

Le maître valet Elie Charenton habitait le pavillon qui suit. Le grenier à blé se trouvait alors à l’étage mais je ne l’ai pas connu. On remarque sur le bâtiment un encorbellement en pierre situé entre le rez-de-chaussée et le premier étage. Il est destiné à empêcher les rats de monter par le mur pour atteindre les grains. Les rats ne peuvent pas prendre le tournant et rebroussement chemin. On trouve cet artifice sur un grand nombre de pigeonniers du pays.

Le bâtiment à l’extérieur donnait sur un pré. Sur l’extérieur de l’aile droite depuis le grand arbre qui existe toujours jusqu’au bout de l’aile se trouvait le jardin d’Emile. Il y avait également des arbres fruitiers, poiriers, pommiers qui allaient jusqu’au chemin. Cet ensemble était clos. On entreposait les fruits pour l’hiver dans une grande cage dans le grenier. À l’intérieur de la clôture aux poules, on trouvait également des charmes de deux ou trois mètres de haut très bien taillés et des sapinettes plantées en rond, avec une au milieu. C’était magnifique.

Le lavoir se situait près des fontaines dans le bas-fond, près de la route Saint Astier-Manzac. Derrière le jardin, près du chemin, on trouvait la ferme d’un domestique. Il avait des bœufs et des vaches. Il disposait d’une fontaine qui coule très lentement d’un rocher, presqu’au goutte à goutte. Cette famille avait deux seaux et les mettait en alternance.

Le travail à Chaulnes

Il y avait 150 hectares. Dans toutes les grandes propriétés environnantes, il y a toujours eu sept métairies mais je n’en ai connu que six à Chaulnes.

Pierre Faure avait fait construire une grande pelle en bois tirée par les bœufs pour transporter la terre. La pelle était carrée et le devant en ferraille. Quand la pelle était pleine, on arrêtait et on la soulevait avec une chaîne. La terre que les eaux avaient transportée dans le fond du coteau était ainsi remontée vers le haut. Cette pelle abîmée avait besoin de réparation mais Madame Faure n’avait pas accepté de la payer. Mon père l’a gardée. Elle a fini ses jours chez nous mais nous ne nous en sommes pas beaucoup servis.

Dans les années 30, il y avait seulement deux métayers et des domestiques répartis dans le reste des fermes. Les domestiques étaient payés à l’heure. Ils travaillaient de telle heure à telle heure sauf pendant les grands travaux, la paille où un temps qui menace pour rentrer le foin… Une année Monsieur Pierre Faure avait voulu faire arranger un chemin en plein hiver. Il faisait froid et les domestiques avaient fait du feu. Ils ne s’attendaient pas à voir le Monsieur arriver. Il leur a ordonné, « vous n’avez qu’à piocher… vous vous réchaufferez ! »

Pierre Faure marchait à l’heure ancienne et les domestiques à l’heure nouvelle. Il venait manger à une heure et les domestiques à midi. Il pouvait donc observer l’embauche de ses domestiques. Un jour qu’il faisait chaud, les femmes, devant faire des fagots, s’étaient couchées. Le vieux Monsieur Faure l’a vu. Il ne se fâchait pas après elles mais le disait à sa femme « les femmes étaient couchées au lieu de faire les travaux ! » Madame Faure leur confiait plus tard « quand il fait chaud et que vous voulez vous coucher, couchez vous où le Monsieur ne vous verra pas ! »

Pierre Faure alors qu’il était presque aveugle achetait du nitrate de soude (de l’engrais) du Chili. Il demandait toujours « apportez-le moi pour que je le goûte car ils pourraient me vendre du sel ». Il disait alors aux domestiques « répandez le bien car ça se connaîtra si c’est mal répandu ». Les domestiques commentaient « mais il ne le verra pas ! »

Les métayers étaient à moitié bénéfice et moitié dépense. Ils n’avaient pas d’argent pour acheter les bœufs que l’on mettait en attelage pour tirer la charrue. Les patrons devaient donc s’en charger. On ne disait pas que « le patron a acheté les bœufs » mais « le patron a attelé le métayer ».

Un des métayers n’avait pas de vin mais Monsieur Faure lui en donnait. Il y avait 13 hectares de vignes à Chaulnes et au moment de labourer les vignes, ce métayer installé dans la ferme face aux bâtiment s’en chargeait. Les vignes se labouraient quatre ou cinq fois dans l’année. Il y avait deux paires de bœufs chez les métayers et deux paires de bœufs au château. Les domestiques installés dans une des fermes abritaient également des bœufs et des vaches.

L’autre métayer, Dufraix, avait un statut un peu différent car il avait ses propres vignes et faisait son vin. Il donnait donc la moitié de son vin à Monsieur Faure. Il n’avait donc pas besoin de labourer les vignes. Sa sœur était mariée avec Elie Charenton. La famille Dufraix était présente à Chaulnes depuis longtemps.

Dufraix possédait avait une truie et par superstition, il était défendu de compter le nombre de petits avant huit jours. Si une personne était allée chez eux, qu’elle soit rentrée dans l’étable, il se peut que la truie ait arrêté d’allaiter. Nous avions de nombreuses superstitions comme celles-ci.

Les domestiques étaient payés pour s’occuper des bœufs et le maître valet était chargé de vendre leur production. Les domestiques, déjà payés en tant que tels, ne touchaient rien sur les ventes mais, malgré tout, si nous vendions des bœufs ou un veau, Madame Faure leur donnait une pièce. Quand elle la leur donnait, elle disait toujours « ne le dîtes pas à l’autre ! » et chacun croyait qu’il était le seul à en avoir.

La taille des vignes était effectuée par le maître valet et les quelques domestiques qui savaient tailler. Les sarments étaient ramassés par les domestiques et métayers puis utilisés pour faire du feu, notamment pour faire la cuisine de cochon.

Les domestiques et les métayers coupaient du bois de châtaignier pour se chauffer, uniquement là où le patron l’autorisait. Le maître valet leur annonçait alors, « vous couperez du bois à cet endroit-là ! » On coupait le bois de châtaignier car il pouvait repousser. Quand il était de la taille voulue, les domestiques et le maître valet en faisaient des piquets. Le métayer ne s’en occupait pas. On coupait uniquement du bois de chêne pour Monsieur Faure. Le bois était coupé en hiver et mis dans un tas, sur place. On le ramenait en septembre/octobre de l’année suivante. La bruyère était également coupée pour faire la litière des bêtes.

Comme culture à Chaulnes, on produisait du blé, de l’avoine, des céréales, des pommes de terre et betteraves. Avant mon père, Elie Charenton le maître valet logé à Chaulnes, élevait deux cochons ; un pour lui et un pour le patron. Quand on battait le blé chez les métayers, sur les 100 sacs de blé produits, le patron n’en prenait naturellement pas 50. Il fallait d’abord en prélever pour la semence. Comme le métayer élevait toujours un ou deux cochons dont la moitié reviendrait au patron, il fallait également un ou deux sacs de blé à faire moudre pour disposer de la farine nécessaire à la nourriture des cochons, de la même manière avec le grain pour nourrir les poulets.

Avant ma naissance, le moulin de Grignols appartenait à Chaulnes et ils allaient faire moudre là-bas. Quand le meunier avait moulu 10 livres de grain, il en gardait une livre moulue pour se payer.

Pendant les battages pour Chaulnes on mangeait bien au château mais quand il s’agissait de battre le blé des métayers… on mangeait chez eux et ce n’était plus pareil… Ils n’avaient pas les mêmes moyens. Les pommes de terre devaient souvent revenir dans leurs menus et… pas souvent frites. Ils avaient tous un jardin et arrivaient à faire venir quelques légumes. Tout ce qui avait été produit dans les jardins des domestiques et métayers leur revenait. Avec leur grand jardin, les patrons n’avaient pas besoin des légumes des métayers… Ils auraient même pu en donner… ce qui arrivait parfois ! Tout le long des allées, on trouvait de l’oseille. On nous disait « , « vous pourrez en prendre quand vous voudrez ! » alors nous en prenions quelquefois. Il ne fallait pas les ramasser feuille par feuille mais les couper, car l’oseille repoussait par derrière.

Les métayers installés à Chaulnes n’avaient pas à se disputer comme à la campagne, car ailleurs, tout le monde possédait un bout de terrain devant les portes des autres et cela entraînait toujours des disputes… Tes poules ont mangé mon blé, fait ceci ou cela…

Polignac

Nous faisions également de la Polyculture dans notre propriété. Mon père s’est marié en 1901 et a été métayer jusqu’en 1926, chez Monsieur et Madame Martin… un gendarme de l’Aude. Ils n’avaient pas d’enfant. Mes parents leur plaisaient bien et ils les ont fait héritier. Madame Martin avait sa maison à part de notre domicile. Elle me l’avait léguée. Monsieur Martin a pris sa retraite en 1870 et est mort en 1920. Selon ses propres propos, il a dû coûter cher à l’Etat. Mon père leur donnait du blé, du vin mais Madame Martin en revendait une grande partie. Ils donnaient du blé au boulanger qui leur ramenait du pain. On leur donnait des poulets, de l’huile de noix, la moitié d’un cochon, des oies. Ils étaient très riches pour l’époque. Ils pouvaient acheter des cubis de rhum.

Il n’y avait pas de braconnage du temps de Monsieur Pierre Faure. On comptait seulement trois chasseurs dans la commune et chacun chassait sur ses propriétés. Monsieur Chapouille, horloger, chassait chez lui comme Monsieur Martin. Ce dernier avait un livre qu’il utilisait pour chasser. « Aujourd’hui… à la toussaint, le vent vient de là. Le lièvre est donc à tel endroit. » Il y allait et tirait les lièvres mais jamais au gîte, seulement quand il était parti. Ils en ont mangé des civets de lièvres…

Même en étant métayers, nous avions un espoir d’être un jour chez nous. Nous n’avons donc pas fait comme la plupart des enfants de métayers… partir travailler en usine. Il y avait alors du travail aux fours à chaux. Ils embauchaient.

Certificat d’Etudes ou pas… C’était pareil !

Fils de cultivateur, je devais aller garder les moutons le matin avant d’aller à l’école, en attendant que ma mère vienne me remplacer. Quand je rentrais de l’école, j’avais intérêt à prendre mon temps car je devais retourner garder les moutons. Des enfants dont les parents n’avaient pas de propriété venaient parfois s’amuser avec nous quand nous gardions les moutons. On pouvait alors jouer à la cachette mais il fallait toujours avoir un œil sur les moutons, surtout quand on les gardait sur les bords de vigne. Il n’y avait pas de champs, pas de barrière.

Après carnaval, il était défendu d’emmener les moutons dans les prés car ils mangeaient l’herbe qui devait pousser pour faire le foin. Quand on avait coupé le bois de châtaignier l’hiver, on ne pouvait pas y amener les moutons au printemps car ils auraient mangé les jeunes tiges.

Les enfants de métayer allaient à l’école comme tout le monde. Le frère de ma femme apprenait très bien. L’instituteur voulait qu’il continue plus loin. Il est allé voir mes beaux-parents qui lui ont répondu, « on a besoin de lui à la ferme ». On nous sortait de l’école à 12 ans. Si on avait obtenu le certificat d’études c’était bien. Si on ne l’avait pas, c’était presque pareil… Il n’y avait pas besoin de certificat d’études pour pousser la brouette sur la route. À 12 ans, on va sarcler, vendanger, garder les moutons.

Nous allions à l’école avec notre musette et un bout de pain dedans. Quand il faisait trop froid, les filles mangeaient dans l’école et nous dehors. Le soir, il nous fallait balayer la classe. Nous n’aimions pas beaucoup l’instituteur, monsieur Ménéchal car il était méchant, sévère mais il était bon instituteur. Nous avons commencé à la petite école avec Mademoiselle Desgraupes, tante de Monsieur Pierre Desgraupes de la télévision. Ils étaient de Saint Léon. Elle était méchante. Oh lala… Elle faisait mettre les mains sur la table et tapait avec la règle… Le lendemain, nous n’étions pas très contents de revenir à l’école.

Je partais à l’école avec les enfants de Chaulnes qui, le soir, sortaient à trois heures et demie de l’école au lieu de quatre heures, parce qu’ils habitaient loin, à quatre kilomètres. On les retrouvait sur les chemins. Nous n’aimions pas suivre la route parce qu’on pouvait y rencontrer les gendarmes à cheval. Les poteaux de téléphone avaient des verres aux sommets et certains jeunes, adroits, arrivaient à les casser. Je ne savais pas tirer droit mais les gendarmes pouvaient très bien me blâmer pour avoir cassé des verres, aussi je me cachais dans les bois.

Au premier janvier, nous allions chez les voisins leur souhaiter la bonne année et nous recevions des pièces en cuivre de dix centimes. Quand nous en avions cinq ou six nous étions contents. Nous avions parfois une orange.

Nous n’allions pas à la messe de minuit car mon père n’était pas pratiquant. Il était même contre la religion. Quand j’ai eu 20 ans, il m’a dit « tu es maintenant libre et tu pourras faire ce que tu voudras. » Pour me marier, j’ai confié au curé, « mon père, il faut que je vous dise. Je n’ai pas fait mes devoirs envers l’église. » Il m’a répondu, « Oh si vous saviez comme c’est grave… Il faut que j’écrive à Rome et ça coûte 80 francs » Il était malin ce curé. Je lui ai donné 100 francs et il est allé s’acheter un beefsteak…C’était fini.

Mon père est parti à la guerre 14 mais comme il était myope, il est resté à Saint Astier. Ma mère, jeune fille, allait à la messe régulièrement et elle disait souvent « si tu avais vu tout ce monde de Chaulnes, tous ces hommes qui rentraient à l’église ». Il y avait alors un petit cagibi où l’on trouvait des chaises qu’il fallait payer deux sous. Les gens de Chaulnes retapaient leurs chaises et arrivaient à l’église la chaise à la main.

Dans les années 30, les gens de Saint Astier, de Coursac, Manzac venaient danser à Grignols. On y donnait des bals importants où les garçons pouvaient faire des connaissances. Les mères accompagnaient les filles le soir. Quand une fille avait dansé toute la soirée avec un jeune, c’est la mère qui lui disait « , « il me plait ou il ne me plait pas ! »

J’ai fait 18 mois de service en 1927. Je suis allé à Coblence en Allemagne. J’étais bien content car jamais je ne me serais payé un tel voyage. J’ai été rappelé en 1939 et, un beau jour, on m’a annoncé, « il paraît que nous sommes prisonniers ! » J’ai été envoyé en Allemagne.

L’électricité est arrivé en 1935 en Polignac et à Chaulnes. Les parents de ma belle sœur étaient venus à la maison la première fois que l’ampoule s’est allumée. On a alors pu voir… les toiles d’araignées que l’on ne voyait pas avant… On s’éclairait avec des lampes à carbure et beaucoup d’autres avec des lampes à pétrole.

Après guerre

Je venais également à Chaulnes du temps de Monsieur Beffara. Je n’avais pas encore de tracteur à l’époque. Il me prêtait le sien et je venais donner un coup de main pour vendanger, faire les foins et la moisson avec ma lieuse. Il faisait également venir des ouvriers de son usine pour les grands travaux. Il avait fait installer des porcheries dans l’aile gauche du domaine. Il y avait 150 hectares sous Paul Faure et il y en a maintenant 160 car Monsieur Beffara avait acheté des friches sur le coteau qui touche la route de Saint Astier à Manzac.

Vers 1960, Monsieur Maigne un marchand de biens de Saint Astier avait vendu la propriété aux demoiselles Eloire. Il avait fait valoir à Monsieur Beffara qu’il avait enlevé toute la beauté de Chaulnes et monsieur Beffara n’en avait pas obtenu ce qu’il en voulait. Il s’est réservé le droit de chasse pendant 30 ans à Chaulnes. Il était le seul avec sa famille, à venir y chasser…

Les sœurs Eloire étaient catholiques pratiquantes. Elles allaient à la messe à Grignols. Elles avaient un solex. Une partait avec le solex et l’autre à pied. Celle qui avait le solex le déposait à tel endroit et s’en allait à pied. L’autre arrivait, elle prenait le solex et dépassait sa sœur et ainsi de suite… Elles avaient une voiture qui avançait quand elle voulait. Elles se déplaçaient à Saint Astier en tracteur mais devaient le laisser dans la pente car il ne voulait également pas démarrer.

Elles avaient fait venir une moissonneuse batteuse et quelques personnes pour les aider. À quatre heures, elles ont voulu nous préparer à manger. Nous avons bien mangé comme il faut avec du vin mais aussi de l’eau… chaude comme si elle était sortie du fourneau.

Elles ont vendu le domaine à des anglais mais Monsieur Mirabelle, Maire de Grignols a fait annuler cette vente au profit du Lycée Agricole.


Ces de la bastide n’étaient pas natifs de Chaulnes. Ils avaient récupéré le domaine par un mariage un veuvage et il avait hérité de Chaulnes.

Monsieur Peulevey était alors propriétaire de Chaulnes. Je me souviens qu’il possédait un coffre dans la salle à manger où il avait un poste émetteur. Il possédait une voiture à cheval avec de beaux chevaux.




Vous pouvez retrouver l’intégralité des témoignages sur le domaine de Chaulnes dans un ouvrage pdf à cette adresse internet :
http://www.lettresetmemoires.net/domaine-chaulnes-histoire-perigord.htm


Voir en ligne : Ouvrage Domaine de Chaulnes

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