Sarcelles : Mahéry ANDRIANAIVORALEVOLENA né en 1973
Ainsi j’ai décroché le prix du conservatoire à quatorze ans !
jeune sarcellois que j’étais, je rêvais d’embrasser une carrière de concertiste.
J’ai choisi de rester à Sarcelles. Je m’y sens bien, et j’y suis un peu comme chez moi. Puis, quand je logeais chez mes parents à l’Avenue Paul Herbé, on avait eu des problèmes de voisinage. Les voisins en dessous de nous, avaient l’impression que le piano était dans leur salon tellement le bruit résonnait. Nous avons eu des conflits avec eux. Ils sont montés à plusieurs reprises avec la police, ils hurlaient aussi. Ça a été très violent. Par conséquent nous avons décidé d’insonoriser une pièce afin de réduire les nuisances sonores. C’est ce qui m’a poussé à rester proche de mes parents, afin de pouvoir profiter de la salle et du piano. Or, quand j’ai voulu chercher un appartement, j’ai trouvé une annonce juste en face de leur immeuble. Ma candidature a été retenue, et ce bâtiment se situe à deux ou trois minutes à pied de chez eux. C’est vraiment bien, nous restons très proches.
Mahéry ANDRIANAIVORALEVOLENA
Je suis né le 14 juin 1973 à Paris, dans le 19ème arrondissement. Mes parents sont arrivés un an avant ma naissance. Ils sont venus sur Paris en 1972. Ils ont vécu tous les deux à Madagascar, dans la capitale, à Antananarivo. La plupart des membres de ma famille se trouvent là-bas aujourd’hui. Mes deux parents sont originaires de la Grande Île. Mon père était venu en France auparavant pour y travailler, avant de repartir au pays où il a rencontré ma mère. Puis, ils se sont mariés.
Une culture franco-malgache bien ancrée
Mon père a commencé à travailler en France quelques années avant, dans l’informatique, à Peugeot PSA. Il est né en 1934, et ma mère en 1945. Je suis l’aîné de la famille. Après le mariage, ils ont décidé de venir s’installer en France. Je pense qu’ils ont immigré en France à cause de l’indépendance, puis aussi pour le confort, pour améliorer la vie de leurs enfants : les études, leur avenir. J’ai abordé le sujet avec mes parents. Ma mère avait vécu dans des conditions misérables à ses yeux. Elle ne souhaitait pas que ses enfants traversent les mêmes difficultés. C’est ce qui l’a motivée à s’expatrier. Mon père, lui, travaillait en France et devait partager le même point de vue que ma mère.
Mon père parlait parfaitement le français. Madagascar a longtemps été une colonie française, donc tout le monde parle français et malgache là-bas. Ma mère le maîtrisait très bien aussi avant de venir en France. Certains Malgaches ne connaissent pas la langue. Mais à Tananarive, dans la capitale, toute ma famille s’exprime bien en français. Le plus comique dans tout ça, c’est quand on partait à Madagascar, mes parents nous disaient : « On va aller en vacances à Madagascar. Ce sera l’occasion pour vous de parfaire vos connaissances en malgache. » Or, ils parlaient tout le temps français ! Ils ne nous facilitaient pas la tâche à ce niveau !
Sarcelles, une terre d’adoption
Nous sommes venus à Sarcelles un an après ma naissance, en 1974. Je n’ai vécu qu’une année sur Paris. Je pense que l’on a déménagé à cause des aléas de la vie. J’imagine que Paris n’offrait pas la possibilité d’avoir plus d’espace. Sûrement mes parents espéraient-ils agrandir la famille, et acquérir un plus grand appartement. Je me souviens de notre premier logement à Sarcelles, il se situait Avenue du 8 mai 1945. Après, nous avons déménagé Avenue Marie Blanche. Puis, enfin on s’est définitivement installé Avenue Paul Herbé.
Le plus vieux souvenir que j’ai de Sarcelles remonte à l’école maternelle Marius Delpech. Il y avait des lits, et quand on n’était pas sage, on nous couchait. Je me souviens de salles très sombres, où l’on passait notre temps à dormir. Je n’en garde pas un très bon souvenir.
Quand j’étais petit, mon père travaillait Avenue de la Grande Armée, au siège de Peugeot, à côté des Champs Elysées. Il a ensuite été muté dans un atelier de recherche à la Défense. En rentrant de l’école, le soir, je retrouvais mes parents. J’étais bien.
Des origines malgaches en arrière-plan
Être d’origine malgache au quotidien, revenait à évoluer dans un environnement où les parents essayaient de communiquer en malgache avec nous. Ils discutaient souvent dans cette langue entre eux. C’est par ce biais que l’on a réussi à le comprendre, mais pas forcément à le parler. Ainsi, on s’imprégnait de la culture malgache. Ils nous emmenaient souvent au temple protestant. On y allait et on pratiquait des activités.
Je faisais et je continue aujourd’hui à faire de la musique. Si bien que je participais au concert de Noël et aux activités musicales qu’ils proposaient. Cela se déroulait à Montrouge, dans un édifice malgache. On y venait tous les quinze jours, et on n’y retrouvait que des Malgaches. C’était un moyen de rester en contact avec notre communauté. Entre enfants, on parlait français. À présent on a encore du mal à parler notre langue, parce qu’on n’a pas fait d’efforts. D’ailleurs, avec les fidèles, on discutait en français, et entre nous aussi. A cause de cela, les amis que l’on avait dans notre entourage étaient pour la plupart Français.
Mes parents n’étaient pas exigeants envers nous. Ils ne se fâchaient pas quand on ne leur répondait pas en malgache. On n’a pas été très assidu dans l’apprentissage de la langue, ce qui fait qu’aujourd’hui, on a encore du mal à bien s’exprimer en malgache. Dans la famille, nous étions quatre enfants, mes deux parents, et ma grand-mère maternelle. Elle me parlait français, donc on communiquait ensemble dans les deux langues.
La première fois que je suis retourné à Madagascar, j’avais douze ans. A Sarcelles, on n’était pas différent des autres adolescents, sauf qu’on allait au temple. A l’école, on trouvait de nombreux enfants qui appartenaient à des origines très variées, or on n’évoquait pas du tout cette particularité entre nous. On était bien trop occupé à jouer.
Notre différence se manifestait surtout quand on recevait des convives. On leur faisait découvrir la nourriture de chez nous quand ils venaient manger à la maison. Le riz est la base de notre alimentation à Madagascar. On mangeait, et on mange encore du riz tous les jours, depuis notre naissance. C’est notre seule différence. C’est devenu tellement naturel de manger du riz à tous les repas, que je n’y prête plus attention. Dans la décoration de notre intérieur, on ressent aussi cette influence malgache. On avait disposé des bibelots ethniques un peu partout dans l’appartement. Néanmoins, on ne montrait pas trop notre appartenance, nos différences.
Mes parents avaient des amis malgaches. Ils habitent d’ailleurs dans les alentours, à Villiers-le-Bel… Puis, ils côtoyaient la communauté malgache basée sur Paris. Sinon, je n’ai pas rencontré beaucoup de Malgaches à Sarcelles.
Un retour aux sources initiatique…
Avant notre voyage à Madagascar, mes parents m’ont décrit le pays. Ils m’ont mis en garde quant à la pauvreté dans laquelle se trouvait l’île. Ils m’ont expliqué que je serais certainement confronté à une misère très apparente qui pourrait me choquer. Alors je m’étais un peu préparé à cette éventualité.
En dépit de cette mise en garde, j’ai quand même était frappé par la misère qui régnait là-bas, quand j’y suis allé, à l’âge de douze ans. J’ai découvert un pays au climat chaud, ceci même en hiver. J’ai vu des infrastructures différentes de celles que l’on trouve en France. Les routes n’étaient pas achevées, il y avait beaucoup de bosses, de trous.
Ce qui m’a marqué le plus, ce sont les nombreuses personnes marchant pieds nus dans les marchés, ou en toute occasion. D’autre part, les gens sont moins individualistes qu’en France. Rencontrer et connaître un peu mieux ma famille m’a fait énormément plaisir. Les Malgaches sont toujours très hospitaliers, très gentils, sympathiques, en toutes circonstances.
Ce voyage a laissé des traces dans mon esprit. Quand je suis revenu en France, j’ai eu « un coup de cafard ». J’ai ramené un peu de Madagascar à Sarcelles. J’en ai gardé un excellent souvenir. On s’est beaucoup amusé là-bas avec tous nos cousins et cousines. On a visité les moindres recoins. Ce fut un séjour trépidant, très intéressant et sympathique. J’avais un peu le mal du pays à mon retour en France. Ce sentiment a sûrement été accentué par la rentrée, par le temps maussade.
Quand je suis allé là-bas, ma famille m’a protégé des critiques, des railleries sur ma différence, sur le fait d’être né dans un pays européen, et non pas à Madagascar. Cependant, les citadins le remarquaient et disaient que l’on se démarquait du reste de la population par nos vêtements, notre comportement, notre langue. A posteriori, j’avais l’impression d’être un Français en vacances, plus qu’un Malgache de retour au pays. Ce voyage a changé certaines choses. J’étais content d’avoir vu mon pays d’origine pour la première fois. Après, le quotidien a repris le pas.
La musique, une révélation
En 1986, j’avais treize ans. J’étais adolescent. J’allais au collège Evariste Gallois, à Sarcelles. On a changé plusieurs fois d’écoles dans ma famille. J’ai connu l’école maternelle Jean Jaurès, l’école élémentaire Jean Macé, avant d’aller au collège. Ensuite, la situation s’est stabilisée.
A cette époque, la musique commençait à prendre une part importante dans ma vie. Je faisais des concerts et des auditions au conservatoire. Je suis pianiste classique. Je dois beaucoup à mon professeur Jacqueline Chevany. Elle m’a énormément apporté, c’est grâce à elle que j’ai découvert et apprécié la musique classique.
Mes parents m’ont raconté une anecdote. Un jour, quand j’étais petit, ma mère est venue me chercher. J’ai entendu quelqu’un jouer du piano dans le hall de l’école. A mon jeune âge, je m’amusais déjà à reconstituer des airs rien qu’à l’oreille, des contines comme Frère Jacques ou Au clair de la lune. En me voyant attiré par la musique, elle s’est dit « le petit a de l’oreille, pourquoi ne pas essayer de l’inscrire au conservatoire ? ». Ensuite, on m’a inscrit au conservatoire, et je me suis aperçu que j’aimais bien cela. J’avais sept ans et demi.
Ma passion s’est accrue au fil des années. Ainsi, j’ai obtenu le prix du conservatoire à quatorze ans. Je passais de nombreuses heures à apprendre la musique, là-bas. J’avais un professeur pour le solfège, et un pour le piano. Je participais à d’autres activités extrascolaires. Je suivais les cours au conservatoire, et je m’entraînais au piano à la maison, si bien que l’apprentissage me prenait beaucoup de temps.
Pianiste classique, un parcours atypique
Quand j’avais dix-sept, dix-huit ans, des courants musicaux tels que le rap étaient en vogue à Sarcelles. Mais, j’étais bien éloigné de toute cette agitation car je me trouvais dans un lycée parisien. J’avais pris cette décision en concertation avec mes parents, après avoir entendu parler du lycée Jean Racine, qui proposait un mi-temps musique. On suivait les cours uniquement le matin, de huit à treize heures. L’après-midi, on était libre de faire de la musique.
Quand j’étais à Paris, les autres lycéens me parlaient de Sarcelles. Pour eux c’était à l’autre bout du monde, très loin, car la plupart habitaient dans la capitale. Certains avaient une mauvaise image de Sarcelles, véhiculée en grande partie par les médias.
Parfois, quand je sortais le soir, je ressentais une certaine tension. D’une manière générale, quand on allait à des concerts et que l’on rentrait tard à la maison, il fallait toujours faire attention. Aujourd’hui, il me semble que cette mauvaise image de Sarcelles a un peu évolué. Peut être y fais-je moins attention aussi… Puis, on apprend à se forger soi-même une carapace, on s’accommode à ce climat.
Dans les années 1990, jeune sarcellois que j’étais, je rêvais d’embrasser une carrière de concertiste. Je crois que j’étais en décalage avec les autres jeunes à Sarcelles. Mes goûts étaient sensiblement décalés par rapport à mes amis ou aux autres adolescents. Maintenant, je donne de nombreux concerts et j’enseigne.
Après le lycée, je suis entré au Conservatoire National de Musique de Paris. J’ai fait du piano à outrance durant quatre années. Pendant ce temps, j’accumulais les concerts. J’ai passé aussi des concours nationaux, ensuite des concours internationaux. J’étais vraiment dans mon élément. Autour de moi, les autres qui passaient les examens pleuraient. Je me demandais bien pour quelle raison ? J’ai compris après que c’était parce qu’ils passaient avant ou après moi. Pour moi, ces épreuves se sont toujours relativement bien déroulées.
Au Conservatoire de Sarcelles, mon professeur me donnait constamment plus de morceaux à préparer que le nombre demandé. Je les ai tous passés deux par deux dans la foulée. Ainsi j’ai décroché le prix du conservatoire à quatorze ans ! A l’époque, on organisait des concerts au forum des Cholettes. Quand c’était mon tour de passer, tout le monde applaudissait dans la salle. Je me retournais et faisais semblant de regarder vers une autre direction, cela me mettait mal à l’aise. Et, finalement j’allais sur scène me produire. Je me suis rendu compte de ma notoriété. Mon professeur m’a dit plus tard qu’il avait décelé chez moi un grand talent.
Durant un certain temps, j’ai beaucoup joué du piano. Je me suis rendu compte que je menais une vie très stressante. Être constamment en déplacement, ce n’est pas très évident. Finalement, je me suis découvert très tôt, à l’âge de quinze ans, une passion pour l’enseignement qui s’est confirmée ultérieurement. D’où mon souhait de garder un équilibre entre les cours que je donne et les concerts que je fais. Un rythme que je pense arriver à préserver aujourd’hui. Et, j’en suis très content. Je viens de m’inscrire cette année au Club des Belles Images. Néanmoins, j’ai toujours vécu à Sarcelles, parce que j’aime bien la ville, et pour des raisons de commodité. En ce moment, je travaille à Sarcelles ainsi qu’à Villetaneuse qui se trouve à côté.
Le choix de Sarcelles
Nous sommes quatre enfants dans la famille. Le cadet vient de fêter ses vingt ans, et il habite toujours à Sarcelles. Un de mes frère qui a deux ans de moins que moi, est resté dans la ville jusqu’à il y a deux ans. Il vivait avec moi. J’ai d’ailleurs acheté une maison. Cela fait deux ans que je suis propriétaire.
J’ai choisi de rester à Sarcelles. Je m’y sens bien, et j’y suis un peu comme chez moi. Puis, quand je logeais chez mes parents à l’Avenue Paul Herbé, on avait eu des problèmes de voisinage. Les voisins en dessous de nous, avaient l’impression que le piano était dans leur salon tellement le bruit résonnait. Nous avons eu des conflits avec eux. Ils sont montés à plusieurs reprises avec la police, ils hurlaient aussi. Ça a été très violent. Par conséquent nous avons décidé d’insonoriser une pièce afin de réduire les nuisances sonores. C’est ce qui m’a poussé à rester proche de mes parents, afin de pouvoir profiter de la salle et du piano. Or, quand j’ai voulu chercher un appartement, j’ai trouvé une annonce juste en face de leur immeuble. Ma candidature a été retenue, et ce bâtiment se situe à deux ou trois minutes à pied de chez eux. C’est vraiment bien, nous restons très proches.
Un métissage culturel, riche en couleurs !
Ce qui fait la richesse de Sarcelles, c’est sa mixité, la présence d’autant de personnes d’origines différentes vivant dans une même ville et cohabitant ensemble. Au conservatoire, on trouve des personnes de milieux et d’origines divers, ce qui ne nous empêche pas de jouer de la musique tous ensemble !
Madagascar aujourd’hui
J’ai l’occasion de retourner quelques fois à Madagascar, et à chaque fois je suis content d’y aller. Souvent, je me suis demandé s’il m’était possible de vivre, de m’établir et de travailler là-bas. J’ai rapidement trouvé la réponse à ma question. J’ai essayé autant que j’ai pu de développer la musique classique au pays, mais à cause du manque de structures, il est difficile d’en vivre là-bas.
A l’époque, Didier Ratsiraka était le président de la République malgache. Maintenant, Marc Ravalomanana lui a succédé, et la situation s’est légèrement améliorée. La misère est moins apparente. Des actions plus nombreuses qu’auparavant ont été entreprises pour redresser le pays ; bien que des erreurs, dues apparemment à son manque d’expérience, aient été commises. Par exemple, Ravalomanana a voulu goudronner les routes, et ceci a mené à une augmentation du kilo de riz. Il a aussi entrepris d’élargir les bus, ce qui a entravé la circulation car les routes étaient trop petites, etc. Néanmoins ce sont des tentatives qui partent d’une bonne intention ! On se demande si cela va porter ses fruits. A mon avis, il ne pourra pas être plus mauvais que son prédécesseur. Je n’ai pas la double nationalité, de même que mes frères et sœurs non plus. On n’a jamais voté à Madagascar. On se sentait davantage vivre et évoluer en France.
Sarcelles victime de son image ?
Un incident m’est arrivé, il y a deux ans de cela. J’ai été victime d’une agression. Je rentrais de la gare, je mettais mes rollers dans un endroit un peu trop sombre et isolé, et des jeunes m’ont agressé. A cet instant, je me suis dit, c’est le revers de la médaille ! J’avais même envisagé de vendre mon appartement et déménager. Puis finalement, j’y ai renoncé. J’ai été attaqué gratuitement. Ils ont essayé de me voler. Il faisait noir, je n’ai pas vraiment pu les apercevoir, d’autant qu’ils portaient des capuches sur la tête. Je n’ai absolument pas pu les identifier, mais ils étaient bien cinq au total. Ils m’ont tapé, ils m’ont agressé. En dépit de cela, je me sens bien où je suis ; toutefois, si j’ai la possibilité de partir à Annecy ou ailleurs ce sera volontiers. A mon avis, les jeunes que je côtoie maintenant ne risquent plus rien.
Je pense que j’ai changé par rapport à avant. Pour moi, on est acteur de sa destinée. Je me suis aperçu tout jeune, que j’avais envie d’évoluer dans la musique. Et, je me suis entièrement consacré à cela. Finalement, je suis content d’habiter à Sarcelles, mais je ne suis pas plus proche du terrain que cela. En dehors du conservatoire je ne suis pas souvent là. Je travaille à Villetaneuse, mes concerts se déroulent en province ou à l’étranger, et j’ai beaucoup d’amis qui vivent en-dehors de Sarcelles.
Etre Sarcellois c’est tout d’abord vivre à Sarcelles. Beaucoup de personnes souhaitent mettre en avant leurs origines, mais j’ai une philosophie différente de celle-là. Peut être parce que je suis musicien. Quelque part, Sarcelles est ma terre d’accueil, mais j’aurais habité ailleurs, je m’en serais accommodé tout autant. En France, de nombreux Malgaches aiment se regrouper. D’ailleurs, il y a un foyer de Malgaches à Cachan. A Sarcelles, à l’époque où mes parents sont arrivés les Malgaches n’étaient pas très nombreux dans la ville.
Apparemment, je ressens moins que les autres Sarcellois la mauvaise réputation dont souffre notre ville quand je me déplace à l’extérieur. Ce qui intéresse avant tout les gens dans le milieu artistique c’est la musique, et non pas la ville ou le milieu auquel vous appartenez. Ils ne se focalisent pas sur ces détails !
Message aux jeunes
Avoir une passion peut servir de moteur pour avancer dans la vie. C’est motivant ! Souvent, cela permet de s’élever, de s’accomplir et d’être en harmonie avec soi-même. Ça aide beaucoup, et c’est très enrichissant.