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Mme Dupillier née en 1904

vie familiale Enghein années 1920-1930

lundi 15 février 2010, par Frederic Praud

Je suis née le 18 mars 1904, mais déclarée à la mairie le 20 mars à Henin Liebard dans le Pas de Calais. Le nom du village a depuis changé. Il s’appelle Henin Beaumont. En 1906, mon père étant nommé chef de gare, nous déménagions à Arras. En 1908 nous partons à Amiens, puis en 1910 à la Capelle en Thierache. En 1913, papa est nommé à l’Isle Adam et en 1917 à la gare d’Ermont-Eaubonne.

Mon grand-père maternel, Henri Chatelain, était d’une famille de 14 enfants à Lille. Il avait une marraine à Saint-Laurent Biangy à côté d’Arras. Sa marraine n’ayant pas eu d’enfant a pris avec elle mon grand-père. Elle s’est occupée de lui à Saint-Laurent. Henri Chatelain aimait toujours bricoler, alors elle lui avait acheté des outils. Un jour, chez la marraine, passe un cultivateur avec sa batteuse, et il raconte que sa batteuse était en panne. Il était bien embêté. La marraine dit : « attendez, je vais vous envoyer Henri. Il ira voir et il trouvera peut-être à vous réparer la batteuse ». Alors elle l’a envoyé, c’était un jeune homme. En regardant la batteuse, pour la réparer, il a observé comment c’était fait. Il a ensuite demandé à sa marraine d ‘acheter du bois, et mon grand-père a fabriqué une batteuse beaucoup plus perfectionnée. Il l’a exposé à une exposition agricole à Arras et mon grand-père a eu un premier prix. Il s’est alors installé comme constructeur de batteuses.

Au moment de la guerre de 14, mon grand-père a réuni les gens du village, parce que les allemands arrivaient. Il fallait qu’ils s’en aillent. Monsieur le curé est venu, il leur a demandé : « mais qu’est ce que vous faites encore là ? Vite, vite il faut vous en aller ». Les allemands arrivaient. Tout a été perdu, démoli. Il n’y avait plus rien, plus de souvenir. Quand mes grands-parents sont arrivés, on était à L’Isle Adam à cette époque-là. Ils sont arrivés avec un petit sac, ils se sont sauvés comme ça avec rien. Mon grand-père paternel qui avait fait la guerre de 70, est également venu à Paris, il a mangé des rats…

Quand j’entends chanter ‘l’enfant au tambour’, c’est effrayant ce que ça peut me faire. C’est une jolie chanson, un enfant qui rêve que son père part à la guerre. Dans ma tête, je reviens en 1914, j’étais à L’Isle Adam. Papa était chef de gare à ce moment-là, et j’ai assisté au départ des soldats. J’avais 10 ans. J’étais en bas, tous les soldats s’en allaient, et ils nous embrassaient. On leur disait au revoir, ils chantaient, ils étaient heureux. Les gosses disaient au revoir. A l’église, il y avait des enfants dont leurs papas étaient partis, alors on priait pour eux, pour les papas.

Six mois après, les trains repassaient, mais avec des sanitaires, avec des soldats blessés ou des soldats mourants. Ils venaient à l’hôpital de L’Isle Adam. A ce moment là, on a fait sauter les ponts de la ville, seul le pont du Caboulet existe encore, mais les deux autres ponts c’étaient des passerelles. Pour les loisirs, la plage de l’Isle Adam était noire de monde, en 1914-15-16-17. Les trains arrivaient bondés pour aller à la plage. Il y avait la forêt et une très belle église, alors ça attirait du monde.

Mon père était très, très sévère. Un jour je rentre en retard de l’école. Papa, comme il était souvent de nuit, dormait dans la journée. Un après-midi, maman dit à papa : « Eugénie n’est pas rentrée de l’école. – Oh ben ça ! Pourtant elle devrait être rentrée ! »… J’étais à Amiens. Alors papa me cherche. Il va à l’école. « Non, Eugénie est partie ». Il y avait deux jardins publics, à côté de la gare, papa entend des enfants jouer, alors il regarde. Et moi au lieu de rentrer, j’allais jouer avec ces enfants. Je me suis fait gronder ! Et alors la fessée, j’ai été battue, parce qu’à cette époque-là ça ne riait pas. Papa m’a ramenée. Dans la rue, il y avait un vieux mendiant qu’on connaissait. Il a vu papa qui me grondait. Le lendemain il me dit : « ma pauvre petite, tu pleurais ».

Les premières grèves que j’ai connues, nous étions à Amiens en 1911. J’avais 7 ans. Les employés du chemin de fer, étaient réquisitionnés. On leur mettait un brassard. La police était à cheval. Par la suite on a connu des personnes du chemin de fer qui se sont mis en grève le premier mai. Ils ont été renvoyés. Mes beaux-parents habitaient Sannois et le voisin qu’on connaissait, quelqu’un de très bien, s’est mis en grève un jour. Il a écouté les autres et puis voilà, il a été renvoyé. Papa était au chemin de fer, ce n’était pas le Pérou mais enfin c’était le chemin de fer.

Par la suite, papa était arrivé chef de gare à la Capelle en Thierache. Dans un grand pays de culture, de filature. Pour papa c’était une gare importante. Comme il y avait beaucoup de cultivateurs, on leur donnait souvent toutes sortes de choses pour la maison. Un jour Papa a raconté à la maison qu’un employé ne faisait pas son boulot. Papa racontait ça a maman. Et alors moi, qu’est ce que j’ai fait ? Je suis allé le raconter à sa petite fille à l’école. Je lui ai dit : « oh ! Dis donc, ton père… et bien papa il a dit ça… » J’avais 7 ans. Alors l’employé vient trouver papa, « Dis donc chef ! » ; parce qu’on l’appelait chef, « chef, votre petite fille a raconté ceci … » Oh là, là ! Je me suis fait attraper par mon père ! J’étais à l’école communale.

Papa est allé trouver la directrice. Il a dit ce que j’avais fait, et pour me punir, à midi je ne rentrais pas chez moi. On me donnait un morceau de pain avec un verre d’eau. Alors après je ne racontais plus rien. Papa était sévère, mais il était droit. C’était un homme juste. D’ailleurs la gare d’Ermont à l’époque était une gare très importante. C’était une gare de marchandises où étaient installés les ateliers du chemin de fer.

Religion

J’ai passé mon certificat d’étude à l’Isle Adam. A Enghien, j’étais à l’école religieuse, une école privée catholique. Nous allions deux fois par semaine au catéchisme à l’église, mais pas dans l’école. C’était une école privée qui n’était pas tenue par des religieuses. Mademoiselle Anciot était la directrice. On y travaillait comme les autres écoles. Je ne suis pas allée à la Providence. La Providence, c’était vraiment religieux.

Je fréquentais l’église d’Ermont, parce que mes parents étaient pratiquants. A Ermont, vers mes 11-12 ans, il y avait le patronage avec les sœurs de Saint-Vincent de Paul. C’était bien, parce que rester chez ses parents tout le temps… On jouait, on faisait des rondes, on appelait ça des chandelles.

J’y allais parce que j’étais enfant de Marie, alors forcément j’avais des obligations. Le ruban de Marie c’était un ruban bleu avec une médaille, on ne le mettait qu’à l’église. J’ai fait ma communion à 7 ans, à la cathédrale d’Amiens. Quand je me suis mariée à Ermont, j’avais 18 ans. Toutes les enfants de Marie avaient mis leur voile à l’entrée de l’église et on m’a pris mon ruban d’enfant de Marie. Je leur ai donné. Ce ruban d’enfant de Marie, je l’ai gardé. Les enfants de Marie m’ont également fait cadeau d’un crucifix, il est rangé dans mon armoire avec mon ruban d’enfant de Marie.

Etant enfant de Marie, je rencontrais des jeunes uniquement quand j’allais à la messe, tous les dimanches. Alors nous nous retrouvions toutes ensembles, nous nous racontions des histoires, si certaines fréquentaient un garçon. Il y avait bien un garçon qui quelquefois me ramenait en vélo de l’église d’Ermont jusqu’à la gare. Plutôt, il me suivait en vélo.

Quand nous arrivions presque à la gare, je lui disais qu’il fallait qu’il s’en aille, parce que si papa avait vu qu’un garçon m’accompagnait… Ca aurait fait un drame. C’en était à ce point là. Je ne fréquentais personne. Certaines enfants de Marie fréquentaient un jeune homme. Mon dieu, pourvu qu’elles se marient avec… J’en ai connu qui fréquentaient des garçons et puis le curé leur posait des questions drôles…

Les prêtres nous demandaient notre vie privée à confesse. Etant enfant de Marie, tous les mois, il y avait une réunion de confesse. Je connaissais le curé à cette époque là, parce que sa sœur était directrice d’école à L’Isle Adam. Et voilà qu‘il est nommé à Ermont. A confesse il m’avait dit : « je t’ai vue avec un garçon. Tu es sérieuse. Tu es sage ? Fais attention… » Mais c’est tout, ça n’allait pas plus loin.

Quand je me suis mariée, comme l’abbé Contour était toujours à Ermont, nous nous sommes trouvés un jour réunis à la maison avec mon mari lors d’un repas. Ils avaient invité l’abbé. Nous le connaissions bien. Un jour, il vient pour me dire bonjour. J’habitais alors au rez-de-chaussée d’une maison et la propriétaire habitait au-dessus. Il sonne à la grille. Comme elle n’était pas du tout croyante et puis qu’elle n’aimait pas tout ça, elle lui demande : « Qu’est ce que vous voulez ? » L’abbé lui dit : « je viens pour voir Eugénie ». Elle lui a répondu : « il n’y a pas d’Eugènie ici, allez-vous-en ! ».

Mon père comme ma mère n’étaient pas tellement pratiquants, parce que maman n’avait pas le temps et puis papa travaillait. Quand papa a pris sa retraite de la gare d’Ermont, ils se sont retirés à Champagne sur Oise. Papa s’occupait alors de tous les comptes de monsieur le curé de Champagne sur Oise. Il y a une très belle église là-bas. Papa est décédé à Saint Jean Dieu à 75 ans. Il est tombé malade. Il était soigné par un moine.

Après mon brevet, j’aidais beaucoup maman. Elle travaillait beaucoup. Je l’aidais à faire le ménage et tout. J’aimais beaucoup la couture. Je suis allée dans une école d’apprentissage de coupe à Paris, devant les galeries Lafayette. J’ai eu mon diplôme de coupe et je me suis mariée.
Mariage

Avant de me marier, on m’a prêté quelquefois des livres. Je les lisais alors au clair de lune, car je n’avais pas le droit de lire. Maman disait qu’il n’y avait que les paresseux qui lisaient. Il fallait travailler. Je n’avais pas 10 ans, et dès que je rentrais de l’école, elle avait laissé les mouchoirs et les torchons à repasser. Je faisais le ménage et elle passait son doigt dans les coins de la cheminée. « Il y a encore de la poussière ». Un jour où elle a rouspété, j’ai répondu : « dis-moi tout ce que tu veux, mais ne m’appelle surtout pas fainéante », alors quand papa est arrivé, j’ai encore été battue. Je lavais par terre avec une brosse, à genoux, avec deux seaux, un pour rincer et un avec du savon. Les maisons des chemins de fer étaient grandes. Il fallait frotter.

Je ne sortais pas. Maman ne voulait pas que je sorte. Je me suis mariée à 18 ans, alors je n’ai pas eu le temps de sortir. Mais j’allais nulle part. Maman ne voulait pas. Mes parents avaient des amis à Ermont dont leur fils se mariait. Quand leur fils s’est marié, ils ont dit à mes parents : on va inviter Eugénie comme demoiselle d’honneur. On va la mettre avec un camarade du marié, qui habitait Sannois, Charles Dupillier. On va les mettre tous les deux ensembles, et puis voilà. Après les parents se sont entendus ensemble sans moi… parce que moi je connaissais un jeune homme, mais pas comme maintenant... Oh là, là ! Papa n’aurait jamais voulu. Ils ont dit : "mais pourquoi ne marierait-on pas Eugénie avec Charles Dupillier ? ". Il avait 7 ans de plus que moi. Il était très, très bien. Il sortait premier de l’école commerciale de Paris. A ce point de vue là il était parfait.

J’étais une bonne femme de ménage. Je savais travailler. Je savais astiquer. Je savais coudre, j’étais bien. Je savais bien faire la cuisine. Maman me faisait boulonner, c’est le cas de le dire. J’étais parfaite. J’aurais su tenir une maison. Depuis ses 10 ans, Charles Dupillier avait une mère infirme, alors c’est lui qui faisait tout, avec son père. C’étaient des petits ouvriers. Il n’y avait pas de femme pour entretenir. Il n’y avait personne. Alors des amis disaient : « oh ! Eugénie se marie avec Charles Dupillier, la mère est infirme, on ne sait jamais »…enfin des histoires de l’ancien temps. Pour finir, on me dit : « ça te plairait de te marier avec Charles Dupillier ? » Alors moi, j’ai conclu : « celui-là ou un autre ».

Vie de couple

J’avais 18 ans, je ne sortais pas. J’étais vraiment calfeutré. Je n’allais à aucun bal. J’allais nulle part. Je n’avais pas le droit de sortir. J’étais la jeune fille qu’on garde à la maison. J’étais élevée très, très sévèrement. J’ai eu de la chance dans cet environnement parce que je suis tombée sur un mari très gentil, travailleur, très travailleur. Il avait été habitué avec une mère malade. Je savais coudre alors j’habillais ma belle-mère. Comme elle était infirme, il fallait lui faire des robes courtes devant et longues derrière.

Je me suis mariée avec lui, et j’ai eu ma fille un an après. Mon beau-père était un saint, il s’occupait de la mère de mon mari. Il a tout fait, le ménage. Il avait un jardin. Quand mon mari a commencé à travailler, à la sortie de l’école, il a bien sûr donné ce qu’il gagnait à ses parents, mais quand on s’est marié, il a payé une femme de ménage à mon beau-père. Un après-midi par semaine, la femme de ménage aidait mon beau-père pour qu’il en fasse un peu moins. C’était en 1922. Il n’y avait aucune aide, rien.

A la naissance de mes enfants nous étions sur Eaubonne et après je suis venue à Enghien. Ma fille et mon fils sont allés à l’école à Paris. Sortis de l’école communale, il n’y avait pas de grandes écoles alors il fallait qu’ils prennent le train tous les jours. Ma fille est allée à Jules Ferry et mon fils est allé avenue Trudaine. Ils ont passé leur bac et ils ont continué.

Charles Dupillier, inventeur

En 1936, quand on a donné le samedi après-midi, la semaine anglaise, c’était formidable, tout le monde était heureux, enfin on a la semaine anglaise ! On avait le samedi après-midi. Moi je ne l’avais pas parce que mon mari travaillait. A sa sortie de l’école commerciale, il est rentré aux aciéries du Saut du Tarn. Il est allé à Albi. Il était représentant, il était à son compte. Il travaillait alors presque jours et nuits puisqu’il était payé à la commission. Il n’était pas payé au mois. Il l’était aux clients qu’il rapportait. Après Albi, en voyant tous les clients qu’on lui avait donnés, il s’est mis représentant à son compte. Et c’est là qu’il a lancé ses pneus.

Mon mari, visitant des ateliers pour vendre des outils, il a travaillé chez un petit artisan, pour monter les voitures agricoles sur autre chose que des roues en fer. Alors mon mari a étudié à son idée. Il travaillait au Saut du Tarn et comme il visitait beaucoup de cultivateurs il a remarqué que les roues en fer abîmaient les cultures, les terres. Il a travaillé jusqu’à des minuits. C’est là qu’avec des cultivateurs ils se sont entendus, comme mon mari travaillait déjà avec Michelin pour des voitures, il a monté les voitures agricoles sur pneu. Mais pour débuter, il a fallu en monter plusieurs. Il a commencé par les brouettes sur pneu. Puis après c’était les voitures dans la culture. Même les camions sur route fonctionnaient avec des pneus remplis. C’était déjà Michelin qui faisait ça. Ce n’étaient pas des pneus, mais de la grosse gomme.

Mon mari a inventé la transformation des roues de matériel agricole sur pneu. A ses débuts, à Enghien, il avait demandé une voiture Bernot comme modèle pour changer les pneus. Mon mari leur avait demandé un plateau pour mettre ses nouvelles roues. Il a été ensuite décoré par le Ministre de l’agriculture.

Enghien – 1920

Au début du siècle, je me rappelle de l’octroi tout de suite après le petit pont des chemins de fer, on appelait ça la douane. Il y avait beaucoup de boutiques à Enghien. Dans la grande rue, vous aviez une boutique où l’on réparait les parapluies et les poupées, une petite épicerie en montant avec devant le magasin des paniers, des pots de confiture vides, des choses comme ça. Avant en descendant, il y avait un vieux menuisier et un marchand de charbon, Bernot. Le charbon était dehors. Les voitures de charbon, de grandes plates-formes avec des sacs de charbon, tirées par un cheval, remontaient par la grande rue. J’avais un cousin directeur chez Bernot, car toute ma famille du Nord s’est réfugiée ici en 14.

Il y avait un marchand de chaussures, un petit plus haut, chez Bally. Il existait déjà quand je me suis mariée en 1922. C’est là que maman est venue m’acheter mes chaussures. Le grand bijoutier qui est là, existait déjà. On trouvait également une maison qui vendait des petits vers pour aller à la pêche et un café où tous les employés du casino venaient pour discuter sur le casino, sur le jeu.

La chorale et la musique d’Enghien venaient jouer tous les dimanches. C’était en 1920, et il y avait du monde pour écouter. A la place du restaurant actuel sur le lac, c’était un salon de thé et l’après-midi ça dansait. Etant jeunes filles, beaucoup y sont allées danser. La renommée d’Enghien, c’était son casino et son lac. Etant jeune homme mon mari venait à pied de Sannois voir le lac pour faire des photos sur plaques de verre. Je ne le connaissais pas encore. Le lac était joli avec de belles propriétés autour. Les gens louaient un bateau. Ma fille est allée à la nautique un petit peu. Les vieilles voitures s’exposaient sur la jetée. Il fallait que les personnes qui accompagnaient celui qui conduisait soient bien habillées, parce que ça défilait sur la jetée.

Au casino, on organisait de grandes soirées habillées, de grandes réceptions. Ils arrivaient en voiture. Je connaissais des gens qui y travaillaient. Devant le casino, en 1919/1920, il y avait des petites boutiques sur le trottoir, notamment des bijoutiers. Ils s’étaient installés ici pour satisfaire les gens qui revendaient leurs bijoux afin de récupérer de l’argent pour le jouer à nouveau au casino.

Nous avons toujours connu le champ de course et papa nous disait : « C’est plutôt le champ de course d’Ermont qu’on devrait l’appeler », parce que tous les trains de courses allaient se ranger dans la gare de marchandise d’Ermont. « On a tout le boulot et ce n’est pas nous qui donnons le nom ». Papa était contre les paris bien sûr, parce qu’il n’était pas joueur. Certains employés à la gare jouaient aux courses notamment un surveillant à la gare d’Ermont. On ne gagnait pas lourd aux chemins de fer et certains employés, au moment de leur paye, ne pouvaient pas toucher d’argent parce qu’ils avaient des dettes de course. Ils n’avaient plus de sous et ils ne touchaient pas leur mois. Papa les réprimandait. Alors la femme faisait du ménage ou le bonhomme faisait du jardin en dehors.

Nous avons quitté Eaubonne pour venir habiter Enghien, à la résidence du Lac quand ça s’est construit. Toutes les voitures se rangeaient là devant le Casino. Je voyais ça de ma fenêtre. Ce qui m’amusait le plus, c’étaient les vieilles dames avec des jeunes. On voit plus rien maintenant puisqu’il y a le garage. A cette époque là c’était amusant, on voyait des petites vieilles avec des petits jeunes qui conduisaient la voiture.

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