Tranche de vie dans un quartier populaire de Marseille
"Les Contes de l’Estaque", l’adaption BD de l’univers marseillais de Robert Guédiguian
Emmanuel Proust éditions.
Cette fiche fait partie du répertoire de la bande dessinée migrante créé par Paroles d’Hommes et de Femmes. Ce répertoire est destiné aux enseignants, éducateurs, associations, collectivités qui souhaitent utiliser la BD ayant pour thèmes la migration, l’altérité, l’intégration, comme une source de lien social et d’action éducative
Les Contes de l’Estaque
Auteur : Robert Guédiguian
Adaptation BD : Sylvain Dorange
éditeur : Emmanuel Proust
3 tomes.
Thématiques : crise économique, solidarité, pauvreté, amour, humour. Marseille et ses quartiers.
Tome 1 : à l’attaque 2004
« Deux scénaristes composent sous nos yeux un conte marseillais aux personnages hauts en couleurs et confrontés aux difficultés de la crise économique : le garage qui les fait vivre est en difficulté financière suite aux retards de paiement de son principal client. Parviendront-ils à amadouer le banquier qui menace de leur couper les crédits ?
Retranscrire en BD l’univers de Robert Guédiguian n’était pas un pari gagné à l’avance. Et plaire à la critique encore moins. Car l’initiative d’Emmanuel Proust de lancer Ciné9 une collection mêlant cinéma et BD paraissait a priori un pari davantage commercial qu’artistique. Pourtant le jeune Sylvain Dorange, fraîchement diplômé des Arts déco de Strasbourg, a réussi à ne pas se faire piéger par les risques de l’exercice : il s’est approprié l’histoire, a recréé une galerie de personnages “à sa main” sans pour autant trahir les acteurs du film. Il faut dire que son graphisme – même s’il peut encore mûrir – colle parfaitement à cet univers marseillais dont il épouse la gouaille.
Adapter un film ne comporte pas les mêmes difficultés qu’adapter un roman. Mais il en cache d’autres : pas de difficulté à ciseler le texte en dialogues, à se libérer du verbe… mais nécessité de ne pas coller aux images du film, de ne pas tomber dans la copie servile, de ne pas user de dessins trop réalistes ou trop caricaturaux. Sylvain a su manœuvrer au mieux, tirant comme un vieux pro les ficelles de son art.
Il ne manque plus que l’accent marseillais à sa BD pour qu’on se croie à l’Estaque ! A croire que la Bonne Mère a veillé sur son travail ! »
Chronique de Vincent, 09 Juin 2004 tirée de : www.bdselection.com
Tome 2 : L’Argent fait le bonheur 2005
Quartiers nord de Marseille, la cité est coupée en deux par une ligne de démarcation. Interdiction à quiconque de la franchir sous peine de représailles ! Dans ce contexte de haine, comment les Roméo et Juliette de la cité parviendront-ils à s’aimer ?
Le curé, qui résiste à la connerie ambiante, réunit les femmes. Ensemble, ils décident de redonner un peu de fierté à tous les habitants en adoptant la morale suivante : " ne soyez pas mendiants, soyez voleurs ! ".
Adapté du film L’Argent fait le bonheur de Robert Guédiguian, ce conte social devient, en bande dessinée, une comédie optimiste sur la vie.
Tome 3 : Marius et Jeannette 2006
À l’Estaque, quartier populaire de Marseille, Marius, gardien dérisoire d’une cimenterie vouée à l’abandon, surprend Jeannette à voler deux malheureux pots de peinture. Entre ces deux cœurs blessés, l’échange devient vite explosif ! Mais bientôt Jeannette comme Marius ne pourront plus se passer l’un de l’autre...
Pour clore les contes de l’Estaque, l’adaptation en BD du film de Robert Guédiguian qui a connu un immense succès public, avec 3 millions d’entrées, lors de sa sortie en salle.
Source : Emmanuel Proust Editions et www.bdgest.com
Avis de Lionel :
Cette série permet un double travail d’analyse, sur le fond et la forme. Ce qui est dit dans l’histoire et comment cela est dit. Quelles sont les différences entre les films et les Bandes dessinées ? C’est avec ce travail comparatif que la Bande Dessinée prend tout son sens.