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L’histoire de Boudejellal Enfant

"Le petit Polio" : sous le soleil de Toulon

Futuropolis

mardi 6 juillet 2010, par PHF Rédacteur

"Cette fiche fait partie du répertoire de la bande dessinée migrante créé par Paroles d’Hommes et de Femmes. Ce répertoire est destiné aux enseignants, éducateurs, associations, collectivités qui souhaitent utiliser la BD ayant pour thèmes la migration, l’altérité, l’intégration, comme une source de lien social et d’action éducative"


Auteur : Boudjellal, Farid

Éditeur : Futuropolis

Parution : 09/1998

Résumé : Farid Boudjellal s’est souvenu de sa propre enfance toulonnaise pour écrire les récits de Petit Polio. On y retrouve les joies et les peines d’un enfant, la solidarité familiale, la douleur du deuil et le handicap, qui occupe une place prépondérante mais non centrale du récit.


Tome 1

Planches : 50

Parution : 09/1998

Tome 2

Planches : 52

Parution : 10/1999

Résumé : Continuant sur sa lancée, Futuropolis a décidé, une fois n’est pas coutume, de rééditer en un seul livre les deux tomes de Petit Polio initialement parus chez Soleil. En choisissant ce petit format cartonné et au papier de qualité, l’éditeur rend ainsi hommage à Farid Boudjellal et à ses superbes aquarelles.

Petit Polio, c’est Mahmoud, toulonnais de 6 ans d’origine algérienne surnommé ainsi parce qu’il a attrapé la maladie tout petit. En ce mois de juillet 1958, il passe ses vacances sur la plage en compagnie des ses sœurs et de sa mère, alors qu’au pays la guerre fait rage. Son seul réel souci étant de savoir comment il va se procurer le nouveau « Kiwi », il mène une vie paisible, loin des tracas des adultes et des heures troubles du conflit.

Mettre en scène la situation délicate des Algériens vivant en France dans les années 50 n’était pas une tâche commode. Plutôt que de le faire de manière sombre, Boudjellal a préféré utiliser le regard du jeune Mahmoud, pour qui la guerre d’Algérie est tout sauf une préoccupation. Doté d’un bon coup de crayon, le môme en profite même pour croquer le Général lors de sa visite à Toulon. La vie s’écoule donc lentement et sans souci jusqu’au jour où il assiste au passage à tabac d’un Arabe qui avait pris le trolley sans ticket. Lentement le gamin se rend compte de sa situation et réagit violemment. Ces faits divers sont toujours traités avec justesse et sensibilité par l’auteur, aidé dans cette tâche par un dessin splendide et des couleurs douces. De même lorsqu’on assiste au comportement exacerbé d’un jeune soldat français revenant du front, Boudjellal sait utiliser les mots justes pour ne pas verser dans le mélo, et conserver la dimension humaine de la situation.

Malgré la gravité du sujet, Petit Polio constitue un savoureux moment de lecture, à l’humour léger et aux répliques percutantes. Le tout est accommodé d’un vocabulaire typique, heureusement traduit d’amusante façon par l’auteur dans un lexique en fin d’album, et servi par un dessin dépouillé mais touchant. Enchanté par cette excellente initiative de Futuropolis
J. Léger

Source : http://www.bdgest.com/chronique-1373-BD-Petit-Polio-Les-annees-1958-1959.html


Tome 3 Mémé d’Arménie

Planches : 49

Parution : 04/2002

Résumé : A Toulon, Mahmoud - surnommé Petit Polio en raison de ses chaussures orthopédiques - est toujours aussi copain avec le petit Rémy. Mais celui-ci va devoir partir chez ses grands-parents à Marseille, son père ne parvenant plus à l’élever seul. Une séparation sans doute pour toujours. Au même moment arrive d’Algérie une triste nouvelle : le grand-père de Mahmoud est décédé. Le petit appartement familial va donc désormais héberger une personne de plus, la Mémé qui, ô stupeur, porte une croix chrétienne autour du cou.

Comparé au reste du catalogue des éditions Soleil, Petit Polio c’est « quelques grammes de douceur dans un monde de brute. » Aux cotés des histoires de super-héros, de chevaliers en armure et de monstres intergalactiques, Farid Boudjellal – le propre frère de Mourad, le patron – est le seul auteur à proposer des albums en prise avec la vie réelle. Après des débuts chez Futuropolis – L’Oud en 1982 – il dessina d’abord chez Soleil le décapant et humoristique Juifs – Arabes avant de composer le tendre Petit Polio.

Petit Polio est une bande dessinée exceptionnelle. Pour une raison toute simple : c’est une des très rares qui parvienne à m’amener la larme à l’œil. Dans la veine d’un Marcel Pagnol ou d’un Yves Robert, Boudjellal sait camper des personnages pleins de vie et de bon sens, bons comme du bon pain, tout en demeurant crédibles.

Les deux premiers albums nous contaient l’intégration à Toulon de Petit Polio, jeune maghrébin fan du magazine Kiwi et apprenti dessinateur lui-même, pendant la guerre d’Algérie. Et montrait comment l’enfant avait découvert son identité beur – même si le mot n’existait pas alors - essentiellement dans le regard des autres. On sent que l’auteur explore là une vaine autobiographique mais transcendée, détournée. Son histoire, sa tonalité m’avaient fait immédiatement penser à Mayrig, autre récit d’une intégration provençale, celle de l’Arménien Henri Verneuil à Marseille.

Comparaison d’autant plus amusante que ce nouveau tome des aventures du Petit Polio nous présente un personnage justement venu d’Arménie. En effet – et c’était aussi le cas de Boudjellal – Mahmoud se découvre des origines arméniennes et donc chrétiennes. Troublant pour un enfant à l’âge de la circoncision. Dans Mémé d’Arménie, Mahmoud n’est plus autant le personnage principal que précédemment. Au centre du récit se trouvent le deuil et la difficulté d’oublier pour certains, le désir de se souvenir pour d’autres. Et une galerie d’adultes, veufs, veuves ou enfants du génocide.

Un art magistral et rare de parler avec respect et légèreté de choses graves.

Vincent

Source : http://www.bdselection.com/php/chroniquebd-2347_Petit_Polio.html


Tome 4

Planches :59

Parution : 11/2007

Premier épisode d’une trilogie à venir ou bien 4e tome de la série du Petit polio, « les années Ventoline » retrace la jeunesse d’un enfant en proie à une terrible maladie : l’asthme. Depuis 1999, Farid Boudjellal nous relate son histoire au travers de récits où la nostalgie tient une grande part. Mais est-ce bien son histoire, vraiment ? Cette question, récurrente car inhérente à ce genre (l’autobiographie), mérite d’être posée. Quelle est la part d’invention dans ce récit ? Question laissée ouverte pour le lecteur qui s’amusera, sans doute, au fil de sa lecture, à essayer de repérer ces moments vécus. Point d’orgue du volume, les pages consacrées à la clinique sont les plus réussies. Malgré quelques situations peu claires, aux ellipses un peu abruptes, et un dessin parfois approximatif, surtout au niveau du rendu des personnages principaux, l’auteur s’en sort plus qu’honorablement. Il nous gratifie notamment de pleines pages aquarellées de toute beauté, procédé qu’il utilise déjà dans ses arrière-plans et qui confère, comme à son habitude, une grande qualité poétique à l’ensemble. D’où un plaisir partagé avec l’auteur, surtout si l’on connait, pour les avoir vécues, les années en question…

Benjamin Truffert

Source : http://www.planetebd.com/BD/bande-dessinee-Petit-Polio-4531.html


Voir en ligne : La Bande Dessinée : Les Migrants

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