"Les années spoutnik", Intégration Citoyenneté
Edition Casterman
"Cette fiche fait partie du répertoire de la bande dessinée migrante créé par Paroles d’Hommes et de Femmes. Ce répertoire est destiné aux enseignants, éducateurs, associations, collectivités qui souhaitent utiliser la BD ayant pour thèmes la migration, l’altérité, l’intégration, comme une source de lien social et d’action éducative"
Auteur : Baru
Dessin : Baru
Editeur : Casterman
Parution : 10/1999
Résumé : Sainte-Claire, 1957. La tension monte parmi les mômes de la cité face à leurs homologues de Comborne, là-bas sur le plateau. Une fois encore, on va s’affronter pour le contrôle et l’usage du kippe, l’immense terril qui marque la frontière entre les deux territoires –et le terrain de jeu préféré de tous les enfants du secteur. Sainte-Clairiens têtes-de-chien contre Boncornards têtes-de-lard !
En lisière de cette compétition enfantine, acharnée mais sans haine, ce sont pourtant d’autres conflits, autrement plus lourds d’enjeux, qui vont peu à peu prendre le pas sur les émotions de l’enfance : la violence du conflit algérien vient rôder jusque sous les fenêtres de la petite cité ouvrière, et dans l’usine toute proche, la grève avec occupation des locaux vient d’être déclenchée…
Chronique d’une époque, d’un milieu, d’un univers, avec l’Histoire et le réel qui s’invitent sans ménagement au cœur des rites, des émotions et de l’imaginaire de l’enfance. Belle, grande et touchante histoire que ces Années Spoutnik racontées par Hervé Baru : l’histoire d’un apprentissage, d’une « préparation à la réalité désenchantée du monde ».
Source : http://bd.casterman.com/albums_detail.cfm?id=35354
Tome 1 Le penalty
Planches : 48
Parution : 10/1999
Résumé : "Le penalty" vous fera immanquablement penser à "La guerre des Boutons". Mais on se remémore aussi ces gamins qu’on a été ou qu’on a connus, qui se bastonnent pour un rien, qui se sentent membres d’une patrie dont il faut défendre l’honneur lors de grands déploiements de fierté communautaire.
Ici, après une bagarre qui s’achève en match nul, c’est par une rencontre de football que tout va se jouer.
On saura alors qui des "par en haut" ou des "par en bas", les deux bandes rivales, régnera en maître provisoire.
Chronique : Ca fleure bon l’enfance, et on devine la mine réjouie et vaguement émue de Baru en élaborant ces planches.
Avec cette nouvelle série, il abandonne (temporairement sans doute) son univers habituel pour davantage de candeur. Le scénario est un peu mince et ne parvient pas toujours à le cacher : l’histoire est vraiment délayée et manque de rythme.
Mais bon, on referme l’album avec un sourire sur les lèvres et la sensation, à défaut d’avoir lu un chef d’oeuvre, d’avoir dévoré un album sympa.
Jean Loup
Source : http://www.coinbd.com/bd/albums/resume/521/les-annees-spoutnik/tome-1-le-penalty.html
Tome 2 C’est moi le chef !
Planches : 47
Parution : 11/2000
Résumé : " Y’a eu d’la triche ! j’ai r’çu un truc ! y’a eu d’la triche ! - N’importe quoi, t’as paumé et pis c’est tout, parce que c’est moi l’plus fort ! c’est moi l’plus costaud ! c’est moi que j’resterai l’chef !!! - Pfff...
Faudrait d’abord que tu me battes à l’arc... Parce qu’à la course et aux pieds-joints, j’te fous la pâtée, gros lard ! - T’AS QU’A CROIRE ! PAUV’GOMMEUX !! SALE CRANEUR !! "
Chronique : On est gosse. On s’ennuie à l’école, on oublie de faire ses punitions, on est collé… mais surtout, il y a la récré, puis le jeudi, ce jour où on ne va pas en classe et où on peut jouer au foot, ou encore, effectuer les épreuves nécessaires à la désignation du nouveau chef de la bande des petits. Bras de fer, match de foot, tir à l’arc… Et puis il y a le journal Vaillant - ancêtre de Pif Gadget - et les préoccupations communistes des parents ou leur fervente foi catholique. On est dans l’Est de la France de la fin des années cinquante, sa population mélangée et les voisinages plus ou moins heureux que cela induit, notamment entre Italiens, Polonais et Ukrainiens.
Baru poursuit sa description d’un univers enfantin avec ses bonheurs et ses peines, ses petites joies qui résident parfois dans la bagarre et la volonté d’être le " plus fort " et donc le chef. Comme tous les récits qui décrivent justement l’enfance, sa vie, son œuvre, " Les années Spoutnik " et ce second tome rappellent quantité de souvenirs qui nous reviennent en tête en même temps que nous lisons ces pages et que nous en rions tendrement. Il y a également la description d’un lieu, d’une communauté qui nous apparaissent comme familiers, même si nous n’y avons jamais mis les pieds. Et il y a surtout les dérapages du quotidien, souvent non contrôlés et parfois violents, dans lesquels un coup de fusil part accidentellement, une flèche se plante dans le ventre d’un curé, le tout sans gravité. Ces moments que nous n’avons jamais vécus sont la cerise pittoresque bienvenue sur cette madeleine goûteuse.
Boris
Source : http://www.bdselection.com/php/chroniquebd-770_Les_Ann%C3%A9es_Spoutnik.html
Tome 3 Bip bip !
Planches : 54
Parution : 01/2002
Chronique : C’est la fin des années cinquante en Lorraine. Igor et les siens font leurs quatre cents coups, des concours de luge, mangent les uns chez les autres… Puis l’arrivée dans le quartier d’un p’tit nouveau déjà croisé lors d’une péripétie précédente est l’occasion de raconter cette dernière dans laquelle il est question des « bip bip » émis par le satellite Spoutnik, des rêves qu’il génère chez Igor et d’autres de ses copains et d’un week-end inoubliable où ceux-ci ont failli - littéralement - se payer la tête d’un membre du Soviet Suprême d’Union Soviétique.
Baru poursuit sa chronique qui sent bon les souvenirs de jeunesse. Comme pour les précédents, la lecture de ce tome s’effectue sans heurts, le récit glissant et engendrant un état de bonheur léger très agréable. Le talent de Baru est d’arriver à glisser dans cela des données politiques et sociales qui s’intègrent tellement bien - elles font véritablement corps avec le récit - qu’elles ne sont en rien rébarbatives. « Les années Spoutnik » permet ainsi de parler dynamiquement, justement et en profondeur d’une époque sans en avoir l’air, ce qui est certainement l’un des meilleurs moyens d’aborder l’histoire et les faits de société.
Boris
Source : http://www.bdselection.com/php/chroniquebd-1294_Les_Ann%C3%A9es_Spoutnik.html
Tome 4 Boncornards Têtes-de-lard !
Planches : 45
Parution : 03/2003
Résumé : Les années 50... une bande de gamins de quartier..
Mêmes rivalités enfantines sur fond d’esprit de clocher, même initiation au monde des comportements adultes.
D’un côté, les gamins d’en-bas, quartier de Sainte-Claire. De l’autre, ceux d’en-haut, quartier de Boncorne.
Enre les deux, le terril, territoire pivot que les bandes se disputent chaque année, le jour de Pâques, à l’occasion d’une rixe homérique.
Sauf que cette année, ceux de Boncorne sont armés de carabines à plomb, les bonnes vieilles "Diana", qui font des méchants bleus...
Chronique : Univers de l’enfance ?... ET MERDE !... Mais c’est ce que MOI, le posteur, j’ai aussi vécu.
J’avais huit/neuf ans et habitais Quaregnon, une petite commune près de Mons, en Belgique. Nous étions une bande d’une dizaine de gamins du quartier dit "Godart". L’autre quartier et sa petite bande ?.. c’était celui de la "Cité Doublet". Et entre les deux ?... Le terril !... Le terril ?.. C’était "notre" propriété -pour chacune des bandes-. Le week-end de Pâques, il y avait kermesse dans chacun des quartiers. Et, s’il faisait bon, les deux groupes montaient -chacun de leur côté du terril- jusqu’à se retrouver face à face (mais à bonne distance quand même !). Et on se canardait de mottes de terres et de cailloux à qui mieux-mieux. La raison de cette "guerre" ?.. Personne ne le savait... c’était comme ça...
Que de souvenirs dans cet album, ah ça oui !...
Différent quand même au point de vue géographique. Par-delà le dessin rondouillard de Baru, c’est la face grise des années cinquante -en France- qui pointe ici : la guerre d’Algérie, les grèves annonciatrices du déclin du Nord de la France.
La chronique est tendre et habile mixeuse de sentiments.
Paradis perdu de rêves trop vite abandonnés ?... Je constate et m’interroge...
LYmagier