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Prisonnier de Guerre en Allemagne

Monsieur DELMAS né le 30 janvier 1913 à Paris

mardi 20 novembre 2007, par Frederic Praud

Je suis né le 30 janvier 1913 à Paris dans le XXème arrondissement. Nous étions trois enfants. Ma mère était mère au foyer et mon père travaillait dans une centrale électrique. Il n’a pas fait complètement la guerre de 14. Il avait été exempté parce qu’il avait des enfants et qu’il était très vieux. Il avait été exempté. Et c’est justement là qu’il a été affecté à cette centrale électrique située à l’Assemblée Nationale. Il avait terminé la guerre. Cette centrale était d’ailleurs exploitée dans les maisons privées.

J’ai passé toute ma jeunesse à Paris et je suis resté chez mes parents jusqu’à la mobilisation. On a quitté Paris vers mes quatorze, quinze ans, à peu près. On habitait la banlieue de Paris, Drancy, quand j’ai fait mon service militaire. On venait travailler d’ailleurs à Paris tous les jours !

J’ai fait toute ma carrière à la centrale électrique

Mon père était chef d’équipe dans une spécialisation de branchement de courant électrique, plus à l’Assemblée mais toujours pour le même entrepreneur. Il est ensuite revenu à la centrale électrique et, en 1936, au moment de la loi des quarante-huit heures, il m’a demandé si je voulais rentrer à la centrale. Il y avait un emploi à prendre et j’y suis rentré. J’y suis resté jusqu’à la retraite avec, évidemment, l’interruption de la période de mobilisation. Une interruption de presque cinq ans.

Le service militaire

Je fais partie de la classe 34 incorporée en 1933. On faisait un an. Le contingent passé après nous a fait dix-huit mois. Le contingent suivant a fait deux ans. Dans mon contingent, nous avons fait par contre trois mois supplémentaires pour l’histoire de la Sarre. La Sarre devait opter pour la France ou l’Allemagne, vers 1934 ou 35. Nous avons été maintenus trois mois l’espace de ce vote. On ne voyait pas de menaces de conflit. La situation de la Sarre n’était pas tranchée depuis la fin de la guerre de 14-18. Il fallait décider à quelle nationalité ils allaient appartenir. Je ne m’intéressais pas tellement à la politique à l’époque.

On a commencé à sentir le danger au moment des accords de Munich en 1938. J’avais à peu près vingt-cinq ans. On s’est tout de suite douté que c’était un mauvais accord, que ça allait mal se terminer… Et évidemment, tout s’est déclenché en 1939 quand l’Allemagne a envahi la Pologne. On commençait à ne plus douter de ce qui allait se produire. Mais comme toujours, on espère un arrangement. On se rendait bien compte que l’on était dans une mauvaise période…

La mobilisation

J’étais en vacances au mois de juillet 39 et en rentrant au mois d’août, j’ai reçu la fiche, le fascicule 6 qui me concernait. J’étais aussitôt mobilisé avec l’obligation de rejoindre mon ancien régiment à Metz. Je n’étais pas encore fiancé mais je connaissais quand même ma future épouse.

J’ai rejoint Metz où j’avais fait mon service militaire, dans le même régiment. Et là, on a formé ce qu’on appelait à l’époque des groupes de reconnaissance. Je me suis retrouvé dans un groupe de reconnaissance.

Directement sur le front, « La drôle de guerre »

Le 3 septembre 1939, on était à la frontière franco-allemande et luxembourgeoise à Sierck-les-Bains. Nous avons fait la prise de contact le 4 septembre. Un régiment, un corps franc, est rentré en Allemagne le 4 septembre à (Apack). Le principe des groupes de reconnaissance était justement de chercher le contact, de situer l’ennemi. L’ennemi pouvait nous situer aussi, évidemment !

« La drôle de guerre », on n’en parlait pas tellement. On ne se rendait pas compte, à part que l’on n’était pas spécialement bien armé. On travaillait avec les engins de 14-18 ! Tout le matériel de 14-18 ! On se rendait compte que l’on n’avait pas une armée moderne. C’est tout.

Pour l’aviation, on faisait une petite tranchée circulaire de façon à descendre la mitrailleuse au milieu et il fallait que l’on demande l’autorisation de tirer. On a beaucoup parlé à l’époque des trous Gamelin ! On avait un milliard de retards ! Quand il y avait un char, il fallait creuser un trou, se mettre dans le trou, allumer le feu sous le char et attendre que ça passe. On avait par exemple des avions d’observation allemands, des Flukers, des avions légers, presque des planeurs avec des grandes ailes. Ces avions étaient blindés ! Quand on les mitraillait, ils nous saluaient en faisant des battements d’ailes. Ils se moquaient de nous…

La retraite et la reddition

On a quand même battu en retraite. Alors là, c’était au contraire on a essayé de retarder les choses. On a fait un prisonnier allemand le 20 juin. On ne savait pas trop quoi en faire d’ailleurs et le 21, nous étions prisonniers dans les Vosges, à côté de Mirecourt.

J’ai vu la population fuir devant les Allemands. Quand on a commencé à reculer, on a été mêlé à la population. Fatalement ! Dans mon cas en mission retardatrice, on a toujours été groupés et notre colonel a été fait prisonnier en même temps que nous. On a constaté que les civils qui fuyaient en même temps que l’on reculait étaient mitraillés par les Italiens. Et nous aussi d’ailleurs !

La déportation en Allemagne

Je suis resté encore deux ou trois mois en France environ parce que l’on a fait des petits déplacements. Ils nous ont déplacés deux fois en camions. La première fois, pris à côté de Mirecourt, ils nous ont emmené dans une espèce de grand parc dans un établissement psychiatrique en construction. Les pavillons n’étaient pas terminés. Nous y sommes restés presque un mois et ils nous ont emmenés dans une caserne à Chaumont d’où nous partirons en Allemagne.

On était sous la domination allemande. On n’avait pas tellement analysé ! On subissait notre sort ! On s’est contenté de subir… On n’a pas connu les accords qui pouvaient être passés. En prenant le train à Chaumont, ils ne nous ont pas dit que c’était pour l’Allemagne. Ils ne nous ont rien dit du tout. Ils nous ont enfermés dans des wagons à bestiaux avec un casse-croûte et le voyage a duré deux jours et une nuit. Nous avions tous la dysenterie. Je vous passe les détails… Je me suis retrouvé en Poméranie au bout de deux jours et une nuit.

Je me suis rendu compte que l’on allait vers l’Allemagne car on traversait le Luxembourg. Les Luxembourgeois nous ont fait un accueil inoubliable. Et après, Cologne, Hanovre… On a fait une grande partie du voyage la nuit et l’on ne se rendait pas compte d’où on était ! On a vraiment su où l’on était qu’en Poméranie…

La détention en stalag

On a atterri dans un stalag, évidemment. Un stalag n’est pas un camp de travail mais un camp pour les prisonniers militaires. C’est identique à un camp de concentration avec des baraquements, des miradors. Les officiers vont dans les oflags mais les prisonniers, en principe, sont répartis. Beaucoup allaient dans les fermes !

Je me suis retrouvé dans une grande scierie, une affaire énorme. On ne peut pas dire que ceux qui restaient au stalag étaient maltraités mais c’était une vie impossible avec l’appel trois, quatre fois par jour. On sortait, on rentrait. La nourriture immangeable… C’était invivable !

Tout dépendait des circonstances, du lieu où étaient affectés les gens, s’ils étaient affectés dans les fermes… Beaucoup sont allés dans les fermes, à deux ou trois. Des sentinelles les regroupaient le soir pour les loger dans les baraques.

Cette énorme scierie, une usine du Parti. On sortait des baraques pour les prisonniers, pour l’armée allemande. Il y avait de tout dans cette usine, beaucoup de requis polonais, des travailleurs forcés polonais. Puis évidemment, on a eu des Russes, des prisonniers militaires russes. Les plus malheureux d’ailleurs… Nous avons même eu, je dirais presque la joie, à la fin, de voir arriver des Italiens. On savait ce qu’ils avaient fait et on était un peu contents qu’ils soient punis par les Allemands eux-mêmes.

Les prisonniers russes étaient beaucoup plus mal traités

Il n’y avait pas de différences de traitement entre les prisonniers, sauf avec les Russes. C’était un commando très important. Chaque nationalité avait une sorte de petit camp avec quatre, cinq baraques. On était quand même séparés par des barbelés ! Alors, il y avait le petit camp des Français, le petit camp des Polonais, le petit camp des Russes. Les Russes ne bénéficiaient de la protection de la Convention Internationale de Genève, ils n’avaient absolument rien ! Nous avions quand même le droit de recevoir de temps à autre du courrier, des colis de la Croix Rouge et même beaucoup plus tard, des colis américains. Mais les Russes n’avaient absolument rien. Et on a essayé de les aider comme on a pu.

Un baraquement était réservé pour la cuisine. Evidemment, ce n’était pas une vie de galas ! Mais c’était très propre, des autoclaves. On avait un repas de midi avec des cuvettes en émaille. On passait devant un guichet. On nous servait. On avait ça pour la journée et puis on touchait parfois des casse-croûtes. Quand on faisait la corvée de pommes de terre, on se débrouillait toujours pour faire une petite réserve. Et avec ça, le moment venu, on a beaucoup aidé les Russes à notre tour. On leur passait ce que l’on pouvait leur passer parce qu’ils n’avaient rien. Ils avaient juste leur gamelle de midi. Ils ont été beaucoup plus maltraités que nous ! Les Russes prenaient d’avantages de coups. …

Je suis tombé malade en décembre 43

Il n’y avait pas de sabotage dans l’usine, du moins pendant la période où j’y ai travaillé car je suis tombé malade en décembre 43. On m’a renvoyé au stalag, à l’infirmerie du stalag. J’avais une pleurésie mais j’étais soigné avec les moyens du bord. Et au bout d’un mois ou deux, les médecins allemands passaient et désignaient ceux qui étaient aptes pour rentrer. J’ai alors été rapatrié en France en février 1944. C’est là que j’ai atterri à Savins.

J’avais attrapé une pleurésie à la suite d’un refroidissement. En Poméranie, durant le premier hiver qui a été le plus dur heureusement, nous avons connu -30°c. Nous avions encore un peu de réserves de forces, de graisse ! Les autres ont été un peu moins durs mais le premier hiver fut été terrible. Dans la baraque, nous avions un énorme poêle à bois et du bois qui ne manquait pas puisque l’on était dans une scierie. Les baraques étaient de leur confection mais bien faites, des engins démontables avec des assemblages en fer.

J’ai eu de la chance de m’en sortir

En Allemagne, j’étais soigné avec des sulfamides. C’était le remède de l’époque. Et puis c’est tout. C’est tout… J’ai eu de la chance de m’en sortir.
J’étais à l’infirmerie du Stalag. Je n’étais plus en commando. J’ai attendu un mois. Les lits consistaient en une planche avec une paillasse ! Nous étions soignés par des médecins qui avaient été mobilisés. Il y avait très peu de médecins militaires. Les infirmiers étaient bénévoles. L’infirmier principal était un ami et chacun se dévouait pour nous soigner.

Pour aller à l’hôpital, il fallait prendre une douche mais comme j’avais 39°c de fièvre, je ne pouvais pas prendre de douche. Alors, ils m’ont collé à l’infirmerie où j’ai fait un collapsus, un blocage des poumons complet. Un médecin militaire français m’a fait une saignée pour remettre tout en route. Là, ils ne se sont pas occupés de savoir si j’étais douché. Ils m’ont descendu à l’hôpital. J’ai été soigné avec ces fameux tiasomides là, qui sont des sulfamides. Et on a attendu que ça s’arrange comme ça…

Quand j’ai été désigné pour rentrer, j’ai été transporté en Wagon de marchandises sur de la paille à Neubrandenburg, au nord de Berlin.

J’ai eu pas mal de chance de partir en février 44 parce que j’étais probablement dans un des derniers trains sanitaires à rentrer. Il n’y en a pas eu d’autre après ! Il y avait un train sanitaire tous les deux ou trois mois. Le train par lequel je suis rentré a fait son premier chargement en Prusse Orientale… On a attendu encore un mois à Neubrandenburg, le passage du train sanitaire. Et là, on a été embarqués pour Varennes.

La libération des prisonniers français

En 1942, certains soldats français ont été libérés, des gens très âgés qui avaient fait la guerre de 14. C’étaient des gens déjà âgés par rapport à nous. Ensuite, ils étaient libérés selon l’utilité des métiers mais je n’ai pas connu ça. On m’a fait une proposition pour venir travailler en volontaire libre en Allemagne, avec la promesse d’une permission. Je n’ai pas accepté. C’était un choix d’ailleurs ! On nous a tous rassemblés. Ils ont demandé qui acceptait. Nous avons fort heureusement été une grande majorité à refuser. Nous voulions rester sous la protection de la Convention Internationale, avec notre titre de prisonnier. On ne voulait pas être des collaborateurs ! Automatiquement, dés l’instant que l’on vous propose de venir libre, en travailleur libre, c’est de la collaboration !

Je n’ai pas entendu parler des réseaux de faux papiers où figuraient des métiers bidons. Là où j’étais, je ne l’ai pas entendu mais que ça ait existé, c’est possible. On était quand même cloisonnés dans notre coin. On ne connaissait pas tout !

Ceux qui sont resté là-bas ne sont pas beaucoup à avoir été libérés par les Russes. Ceux qui étaient avec moi sont pratiquement partis en débandade d’eux-mêmes. Ils ont été libérés dans la pagaille. Ils se sont retrouvés avec les troupes alliées. Ils sont partis ver l’Ouest.

La perception de l’évolution de la guerre

Décembre 43, au moment de Stalingrad, j’étais au courant de ce qui se passait. La Poméranie était très proche. J’étais dans couloir des prisonniers polonais justement et on a vu venir les trains sanitaires qui descendaient de Russie. On a vu défiler les unijambistes allemands !

Les Allemands commençaient vraiment à se rendre compte que la guerre ne tournait pas à leur avantage. Mais quand je suis parti, ce n’était pas encore la grande débandade. Ils commençaient vraiment à souffrir en Russie. On voyait descendre les trains de blessés mais ce n’était pas encore la débandade.

En tant que soldat prisonnier, je ne connaissais pas vraiment l’évolution des évènements de la guerre. Je ne sais même pas si vraiment on s’y intéressait. On vivait un petit peu dans notre tour d’ivoire ! Ce que l’on attendait, c’était l’obsession de rentrer, d’en finir…

Mon arrivée à Savins

J’ai été hospitalisé l’hôpital militaire Villemain en février 1944, près de la gare de l’Est, à mon arrivée en France, parce que je dépendais des autorités militaires. De là, on m’a envoyé dans un sanatorium au nord de Paris à St Martin du Tertre, dans la région de Pontoise.

Au bout de quelque temps, pour ma première convalescence, ma future épouse avec qui j’étais entré en relation, m’a trouvé une pension chez Monsieur Milard, restaurateur à Savins. Monsieur dont je garde un excellent souvenir parce que ce sont vraiment eux qui m’ont retapé. Là, j’ai retrouvé à peu près une nourriture comme avant guerre. Monsieur Milard tenait le café sur la place. C’était le fils Milard. Il m’avait pris en pension.

En rentrant d’Allemagne, tout me semblait merveilleux

Je ne connaissais pas du tout ce petit village. De toute façon, cela ne pouvait être que le paradis ! Quand on rentre d’Allemagne, quand on vient de subir ce qu’on a subi, on trouve tout merveilleux ! Je n’ai pas besoin d’exemple… Paris n’était pas emballant ! On ne retrouvait pas le Paris que l’on avait connu. Tandis qu’en arrivant là, on avait à peu près l’impression de retrouver la nature, la vie normale… Je ne réalisais pas tout ce qui avait pu se passer à Savins, s’il y avait eu de la résistance ou s’il n’y en avait pas eu. Je l’ai appris pendant mon séjour mais enfin… On pensait surtout à apprécier sa libération. On ne cherchait pas…

Savins était un village très rural à l’époque. Je ne vais pas rendre hommage à notre maire mais Savins n’était pas ce qu’il est maintenant. C’était pour nous un village de campagne, un village d’élevage que de cultures. Il y avait évidemment l’électricité, l’eau courante mais pas partout ! Il y avait plus de puits que d’eau courante ! Il y avait plus de commerces que maintenant.

J’ai été dans une pension merveilleuse. Et c’est dix ans après au moins que j’ai appris qu’il avait été prisonnier au même endroit que moi, qu’il avait fait le même parcours que moi, qu’il avait été à Chaumont avec moi, avec pour différence qu’il n’est pas parti en Allemagne. Sa femme est venue le chercher parce qu’ils étaient commerçants et il avait le droit de revenir dans les petits villages comme ça par utilité publique. On en a parlé dix ans après ! C’est curieux mais c’est comme ça… Chez lui, je ne pensais pas à parler de prisonnier et d’Allemagne ! Je pensais à apprécier ce que j’avais.

Le café Milard était un lieu de rassemblement ! C’était là où tout le monde se retrouvait ! J’ai connu beaucoup de gens de Savins chez Milard ! C’étaient des moments de détente pour moi parce que je retrouvais tout ce qui m’avait manqué pendant cinq ans…

Juin 44 et le Débarquement

J’étais là en juin 44. Avec ma femme, nous avions fait une tentative de rentrer à Paris avant le Débarquement. Nous sommes allés jusqu’à Maisons Rouges. Nous avons réussi à avoir un train en pleine nuit et aussitôt qu’il a démarré, il a été mitraillé, bombardé… Nous avons donc décidé de ne pas repartir et nous sommes revenus à Savins… les vélos brisés, etc… Elle est allée chez sa grand-mère. Moi, je suis retourné chez Milard. Je n’avais pas le droit d’aller chez sa grand-mère. Il fallait connaître la grand-mère déjà ! On est resté là jusqu’à la Libération, jusqu’au Débarquement. Alors là, j’ai vu les Américains arriver à Savins.

Quand on a su le Débarquement, chez Milard, c’était une grande fête. Tout le monde était en liesse ! Forcément… Je n’ai pas vu s’il y avait des résistants de Savins. Je ne connaissais pas suffisamment les gens. J’étais le petit pensionnaire, moi ! C’est tout !

La Libération

J’ai vécu la Libération comme tout le monde, avec joie. Pour moi, cela n’avait pas de sens particulier. Cela avait le même sens que pour tout le monde. C’était vraiment la Libération ! C’est tout. On était heureux de pouvoir espérer voir se terminer cette tragique période…

L’après guerre

Je me suis marié en 1945. J’étais pressé de me marier. J’avais 32 ans. Il était drôlement temps !

Le mariage était organisé avec les moyens du bord. Les parents se sont débrouillés, les uns pour avoir un petit peu de vin, les autres pour avoir un gigot et on a invité deux ou trois amis. C’était encore le marché noir ! C’était le marché noir encore… Les privations ont continué après la guerre. Il y avait encore des tickets d’alimentation…

Après la Libération, j’ai retrouvé mon emploi à la centrale électrique de l’Assemblée.

Message aux jeunes

Je souhaite qu’ils ne connaissent plus cette période épouvantable, qu’ils voient la paix régner. Et puis en même temps, qu’ils s’assagissent. Que ça leur serve de leçon. Qu’ils oublient la violence.

Je n’ai absolument aucune haine envers les Allemands. Il n’y a pas de raison de faire porter à une génération les erreurs d’une autre. A cette époque là, on était victimes du nazisme. C’étaient des gens influençables probablement, d’après ce que j’ai pu constater. Tous les contremaîtres étaient nazis dans cette usine où je travaillais. Parmi le peu d’Allemands avec qui l’on arrivait à s’expliquer,, ceux qui n’étaient pas vraiment nazis regardaient bien avant autour d’eux s’ils pouvaient parler. Les gardiens de cette immense usine ont perdu leur fils en Russie. Et leur oraison, fut « Hile Hitler ! ». C’est à désespérer de tout quand les gens en arrivent là !

C’était le nazisme. Ils ont connu une époque dont ils sont peut-être d’ailleurs les premières victimes, pour ceux qui le reconnaissent. Et je ne vois pas pourquoi les jeunes générations en subiraient les conséquences.

Alors, espérons que maintenant, c’est fini. Qu’ils oublient tout ça. Il n’y a pas de raisons ! Je connais maintenant des Allemands qui sont des gens très sympathiques. Produire la haine, ça ne sert à rien.

Alors, s’il y avait un message à dire aux jeunes, ce serait justement d’oublier tout ça et qu’il faut pouvoir arriver à vivre en paix. C’est le seul moyen…

Messages

  • J’ai bien connu Raymond a l’epoque ou il était a Savins, et je me souvient qu’il me raccontait ces souvenirs de cette époque-là

  • Je recherche activement la scierie où a travaillé mon grand père qui était prisonnier de guerre avec son frère. Il s’appelait Maurice Molard. Quelqu’un l’a t-il connu ? Il était originaire d’un petit village de Haute-Marne Graffigny-Chemin. Merci à toutes les personnes qui pourront me donner des renseignements.

  • bonjour, je tente ma chance je recherche quelqu’un ou un doc qui me donnera des renseignements sur mon grand pere paul canchon prisnnier a fontstalag 150 né le 18/11/1913 je ne sais pas c qu’ il ai devenu apres et dans qu’elle region d’allemagne a til ete deporté
    merci d’avance

  • Lilo

    comme petite fille je vivais dans la ferme de mon grand-pere en allemagne. Un prisonnier de guerre francais nous aidait avec tous les travaux, qui au-paravant étaien fait par mon oncle, qui était lui, prissonnier en russie. "Notre prisonnier" on était très reconnaissant de son aide, s’appelait Henri Laurent ou Laurens ? On l’appelait Hennrie, parceque personne ne parlait francais. Henrie venait de St Etienne. J’ai en vain essayé de trouver sa trace. Je suis en train d’écrire un livre sur le dernier temps de la 2 ième guerre mondiale.

    La ferme se trouvait a Steinbach, maintenant Ottweiler en Sarre.

    • Bonjour,
      Je suis la fille d’un ancien prisonnier au stalag VID de Dortmund, et nous sommes tout un groupe à rechercher ce qui s’est passé là bas pendant les 5 ans de leur captivité. Je sais que dans beaucoup de ferme les prisonniers étaient bien traité. Je serai interessé par le livre que vous écrivez, j’espère avoir des nouvelles de son avancement par le net. Nous organisons d’ailleurs un voyage à Dortmund pour le mois d’avril pour le 65ème anniversaire de la libération des camps.

    • Bonjour,

      mon grand-père a été prisonnier dès le début de la guerre et libéré parmi les derniers.

      Je sais qu’il a travaillé dans une ferme, a priori en Autriche, et il ne racontait que peu de choses sur cette époque.
      Je cherche donc à en savoir plus sur les conditions et les rapports qu’entretenaient les prisonniers français avec les populations locales.

      Comptez-vous publier des témoignages sur le net à ce sujet où en connaissez-vous d’autres qui seraient lisibles dès à présent ?

      Merci.

    • Bonjour, je suis la petite-fille d’un prisonnier de guerre français au stalag 6D de Dortmund. Mon grand-père ROBERT Georges est mort le premier avril 1943 de la suite de ses blessures suite à un accident survenu dans l’usine où il travaillait.
      Je recherche des informations sur ce stalag et tout ce qui pourrait remplir un peu cette absence, surtout pour Maman qui n’a jamais revu son père.
      Merci de me contacter et de me donner plus d’information sur votre groupe de recherches.
      madame Evelyne Charlier.
      eve.charlier@laposte.net

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