Résistant puis prisonnier mais ils ont fusillé mes copains...

Mr DIQUELOUE né en 1923 dans le Finistère

texte Frédéric Praud


Je suis né en 1923 à Pont l’Abbée, dans le Finistère sud. Mon père après avoir été tâcheron était devenu ouvrier dans une usine de fabrication d’iode, ce depuis 1930. Ma mère était blanchisseuse. Mes parents étaient tous deux issus de la campagne, donc une famille modeste. Ils ont eu deux enfants, moi et une sœur.

Mon père né en 1900, bien que mobilisé pour la guerre 14, n’est pas allé sur le front. Il est allé faire le plébiscite en Silésie en 1919… Une partie de la Silésie a été consultée pour savoir si elle devait continuer à faire partie de l’Allemagne. Il a de nouveau été mobilisé en 1939 dans les Ardennes. Il n’a pas été fait prisonnier mais a fait presque l’intégralité de la retraite de l’armée française à pied, jusqu’à la Loire. Il a été démobilisé à Luçon et est revenu chez nous en 1941.

Je vais à l’école primaire supérieure, obtient mon brevet élémentaire. Mes parents étaient gardiens de l’usine qui fonctionnait 24 heures sur 24. Depuis sa mobilisation, j’avais remplacé mon père dans l’usine d’iode qui était fermée l’été. Je faisais alors la saison dans une usine de conserves. Je travaille après mon brevet à 16 ans. Sans la guerre, j’aurais continué mes études pour préparer l’examen des PTT ou l’Ecole Normale…. S’il n’y avait pas eu la guerre !

il n’y avait aucun autre débouché en dehors des postes d’ouvriers d’usine.

Les prémices du conflit

On parlait pas mal entre jeunes de cette guerre qui allait arriver. On disait, "que nous ne voulions pas mourir pour Dantzig !" Mon père n’est revenu qu’une fois en permission dans cette drôle de guerre depuis qu’il avait été mobilisé le premier septembre 1939. Nous parlions des allemands sans réellement leur en vouloir. Nous vivions normalement notre jeunesse.

Nous nous posions des questions pendant cette drôle de guerre. Deux oncles mobilisés, beaucoup plus jeunes que mon père étaient au Ministère à Pairs et mon père sur la ligne Maginot où il jouait au ballon. Je trouvais cela anormal ! On ne se faisait pas beaucoup d’illusions sur cette ligne Maginot.

Les bretons n’aiment pas les envahisseurs

Les allemands sont arrivés en Bretagne fin juin 1940. Depuis toujours, les bretons n’aiment pas les envahisseurs et cela ne nous a pas plu du tout. Je les vois arriver en voiture dans un carrefour pas très loin de chez nous. Ils s’installent dans l’école privée, l’école Saint Gabriel où ils installent leur kommandantur.

Nous essayons de ne pas les voir, de ne pas nous en occuper mais des tracts commencent à se multiplier. On nous avisait qu’il fallait lutter contre cet occupant !

En septembre 1941, nous formons un groupe de résistants avec des camarades d’école. Nous n’aimions pas les allemands et l’on nous avait proposé de rejoindre un groupe et de distribuer des tracts, des journaux. Nous ne pensons pas du tout au danger.

Mes parents ne le savent même pas. Je sors la nuit en sautant par la fenêtre et rentre par le même moyen. Nous restons une ou deux heures dehors et pas tous les jours. Je reprends mon travail à l’usine le lendemain matin.

Cela a fonctionné jusqu’en 1942. Nous nous connaissions tous car la plupart d’entre nous étaient allés à l’école ensemble. Pont l’Abbé ne comptait que 6000 habitants !
Notre responsable régional de Quimper était un ancien camarade d’école. Il avait le même âge que moi.

La résistance à ses débuts

Le premier mai 1942, les allemands ont décidé de faire travailler les gens. Le mur de l’Atlantique était en construction. Les camions allemands de l’organisation Todd, qui emmenaient les ouvriers au bord de mer, étaient stationnés sur la place de la république à Pont l’Abbé.

Nous avions décidé de crever le plus possible de pneus pour empêcher les ouvriers d’aller travailler. Nous en avons crevé une quinzaine…. Les allemands étaient à l’autre bout de la place… Inconscience… Un gars de chez nous avait fabriqué un poinçon pour crever les pneus.

Pour l’anniversaire de la bataille de Valmy en 1942, nous sommes allés, avec un camarade, faire sauter une bétonneuse dans un chantier allemand… avec des crayons allumeurs et du plastic… Nous apprenons entre nous à utiliser le plastic… La résistance n’était pas encore coordonnée.

Les autres membres du groupe ont fait quelques attentats, notamment faire sauter la ligne de chemin de fer qui menait au bord de mer.

Nous n’avions pas peur. La jeunesse fait le reste… Nous allons au cinéma, aux fêtes, continuons une vie normale. Deux choses nous faisaient avancer, la dynamique de groupe et la haine de l’occupant.

Nous ne recevions pas vraiment d’ordre mais du matériel, des tracts…Les sous marins anglais amenaient des armes de la dynamite du plastic. Ils le mettaient dans des contenaires qu’ils mouillaient au large des côtes. Des gars de chez nous allaient les chercher en bateau… mais nous n’étions pas au courant de tout ce fonctionnement clandestin. Une autre organisation de gens plus âgés que nous s’en occupait. Nous ne les connaissions pas et ne savions même pas qu’ils existaient.

Arrêtés pour fait de résistance

Nous avons été arrêtés le 16 octobre 1942 par les gendarmes de Pont l’Abbé à la suite d’une dénonciation collective. Ils étaient accompagnés par un commissaire spécial. Le commandant des gendarmes, Jaffray, qui nous a arrêtés a eu de l’avancement après la guerre…

Ils sont venus me chercher chez moi, au lit. Je travaillais à l’usine de conserves et devais recommencer à l’usine d’iode. Ils sont venus me chercher ce jour-là. Mes parents étaient catastrophés de mon arrestation. Seule ma sœur connaissait mes activités car elle dormait dans la même chambre que moi.

Un résistant était interrogé par un juge à Nantes. Un gars de notre organisation que l’on ne connaissait pas a tué le juge pour pouvoir libérer l’autre personne. Arrêté, il a ensuite dénoncé un gars de Concarneau qui a également dénoncé notre responsable régional à Quimper… Ils sont ensuite remontés jusqu’à nous ! Nous avons tous été arrêtés, une vingtaine de personnes.

Un seul du groupe a réussi à éviter l’arrestation. Nous sommes emmenés à la prison de Quimper en principe sous contrôle français mais mis du côté allemand. Nous sommes interrogés par les commissaires spéciaux français, Lemarchand, Sautif,…… jamais par les allemands qui se contentaient de nous garder.

Nous étions tous dans la même prison mais certains étaient gardés du côté français. Il nous était très difficile de parler entre nous. Ce n’était pas la joie mais il fallait faire avec… et prendre les choses comme elles venaient.

Le jeune lieutenant allemand qui nous gardait portait le nom d’Honner, comme la marque des harmonicas. Il commandait son capitaine.

Prisonniers politiques

Nous sommes resté là jusqu’au mois de janvier 1943 ou nous sommes transférés à la prison de Monfort, une petite prison. Nous avons été jugés à rennes le 21 janvier 1943, le 150ème anniversaire de la mort de Louis XVI.

Nous avons été condamnés à cinq ans, à un an, où comme moi à trois ans de prison. L’un a été acquitté. La prison de Monfort n’était pas très dure. Les gardiens discutaient avec nous…

Nous sommes transférés à la prison centrale de Poissy en mai 1943, en prison française. Ils ont commencé par nous mettre au mitard. Certains détenus ont été battus mais ce ne fut pas notre cas. Nous avons été rasés et mis dans un atelier où l’on ne travaillait pas, alors que tout le monde travaillait en centrale. Ils faisaient des sacs en cellophane, des brosses. Nous recevions des colis de nos parents, deux colis par mois plus un de la Croix-Rouge… colis souvent visités par les gardiens.

Nous étions considérés comme prisonniers politiques mais avons été mélangés avec les droits communs au début de notre incarcération à Poissy. Nous avons ensuite presque tout le temps été isolés… assis sur des bancs en long les uns à côté des autres. J’ai eu mes 20 ans à la prison de Poissy.

Nous avions prévu de nous évader par les égouts mais quelqu’un a du parler. Nous sommes transférés à la prison de Melun où nous essayons tous de s’évader. Des gars se sont entendus dire par un gardien, "qu’est ce que vous faites là-haut ?
  On se promène !"
L’évasion était ratée.

Se cultiver en prison

Les cellules individuelles pour coucher étaient fermées uniquement par des passes, des clés carrées, que nous nous étions procurées. Dans la journée, nous étions dans un atelier ou nous avions des cours de sciences politiques, mathématiques, langues… des cours donnés entre prisonniers. Je donnais des cours de mathématique… Toutes les portes des cellules étaient ouvertes et nous nous baladions si nous voulions. Une organisation clandestine gérait un peu le groupe et avait même créé un journal.

La direction de la prison a voulu nous faire faire des filets de camouflage ce que nous avions refusé. Certains gardiens nous informaient de l’actualité… mais nous ne savions pas trop bien ce qui se passait même si nous comptions toujours sur le débarquement. Nous étions au courant du débarquement américain en Afrique du nord et en Italie. Nous recevions également des revues allemandes, l’Illustration. Nous lisions entre les lignes pour démêler le vrai du faux.

Nous sommes transférés à Chalons sur Marne en décembre 1943. Nous sommes six par cellules. Abel Rochon, mon voisin actuel, était dans la même cellule que moi.

Nous étions six du réseau breton répartis dans différentes prisons (trois de Pont l’Abbé et trois de Concarneau). Tous les autres avaient déjà été déportés en Allemagne à Buchenwald. La plupart sont revenus.

Le 14 janvier 1944, les allemands viennent nous chercher pour nous emmener à Fresnes, ce qui nous a évités d’aller en Allemagne. L’un des commissaire qui nous avait interrogé, le commissaire Lemarchand, avait été descendu par la résistance. Les allemands n’avaient pas eu connaissance de nos dossiers et, en représailles, ceux-ci ont été donnés aux allemands.

Mes amis fusillés au Mont Valérien

Un autre gars de notre organisation était dans la prison de Fontevraud, un gars de Pont l’Abbé (Laguadic qui avait trois ans de plus que nous), deux autres n’avaient jamais quitté la prison allemande de Fresnes. Nous sommes interrogés par un lieutenant de l’armée allemande. Nous avons eu de la chance de ne pas tomber sur la gestapo.

On nous avait dit qu’il n’y avait qu’une solution pour s’en tirer, dire que ce qui nous était reproché était faux, que les français avait établi de faux rapports en nous obligeant à signer sous la torture. L’allemand nous a cru… Si bien que tous ceux qui étaient à la prison de Chalons ont réussi à s’en sortir alors que les trois autres ont été fusillés. Nous l’avons su après la guerre. Nous avons été acquittés….

Mes trois amis ont été fusillés au Mont Valérien le 5 avril 1944 : Louis Laguadic (qui avait fait sauter la voie de chemin de fer), Jean Baudry (celui qui allait chercher les armes dans les contenaires), Daoudal (de Melvun pas loin de Concarneau. Une mitraillette avait été trouvée dans une meule de foin chez lui.)

La prison de Fresnes avait une bibliothèque où nous pouvions prendre des livres que nous nous passions entre nous par les cheminées d’aération. Certains le faisaient à travers la fenêtre. J’étais au quatrième pallier et passais mes livres à un ami du deuxième…

Les allemands ont un jour vu des livres se passer par la fenêtre. Ils leur ont pris les livres et sont venu me voir car je les avais empruntés ! Ils me demandent, "ou elle est votre ficelle ?" Je n’allais pas la donner alors j’en ai sortie une petite de deux mètres pour garder la grande de quatre mètres. Le directeur de la de Fresnes, un allemand, est venu et m’a giflé !

Le premier pallier était destiné aux condamnés à mort ! Ils étaient fusillés au Mont Valérien.

La libération vue de la Prison

On ne peut pas dire que nous ayons vraiment souffert en prison. Je n’ai su qu’à Fresnes que je n’avais pas le droit aux colis de vivres. Nous avions trois numéros, un le droit à tout, deux le droit qu’aux colis de vivres, et trois le droit à rien du tout. Je devais en principe bénéficier du statut trois mais cela n’avait jamais été appliqué.

Mon oncle de Gentilly est venu me voir quand j’étais à Fresnes puis à la Santé. Il me donnait les colis de la main à la main. L’allemand me raccompagnait dans la cellule. Il ouvrait le colis et tiquait… mais laissait tout ! Nous étions gardés par des vieux allemands… assez humains.

Les allemands nous ayant jugé innocent, ils nous ont redonnés aux français qui nous avaient condamnés. Nous nous retrouvons à la prison de la santé en mai 1944. Les responsables de la prison de la santé ne savaient même pas pourquoi nous étions là alors, "qu’est ce que vous attendez pour nous ouvrir la porte ?"

Nous avons appris le débarquement par les gardiens. Pétain n’était qu’un collaborateur pour nous, prisonniers. Je m’étais engagé dans la résistance sans véritable pensée politique. La prison m’a permis de développer une pensée politique à travers les dialogues avec les autres prisonniers, les cours entre prisonniers. La plupart des prisonniers étaient communistes internés pour actes de résistance. Un copain de Poissy et Melun avait fait sauter la kommandantur à Paris. Il a été envoyé à Buchenwald.

Les droits communs se sont révoltés à la santé, une mutinerie qui a entraîné la destruction des cellules, de leurs murs… Nous avons alors vu Ducart. Le chef de la Francisque (celui qui cambriolait le logement des juifs déportés). Il avait été interné. La milice est intervenue ce 14 juillet 1944. Ils ont fusillé 22 droits communs dans la prison de la Santé. Nous avions ouvert une fenêtre et un milicien nous a dit, "vous savez, nous avons encore des pruneaux si vous voulez ! Fermez la fenêtre vite !"
Libérés au bon moment !

Nous étions dans la division des francs tireurs à la Santé, des gars arrêtés dernièrement.
Quelques jours avant la libération, le 17 août 1944, on a fait sortir tous les prisonniers politiques, un par un, sans bagages, à la demande de la résistance. Les allemands sont venus le 18 août dans la prison le 18 août pour fusiller une centaine de prisonniers politiques et faire partir les autres en Allemagne. Nous avons eu de la chance de ne plus être là.

Je suis allé chez un oncle qui demeurait à Gentilly en face d’un site encore occupé par les allemands. Je me suis fait inscrire au bureau des FFI mais ils n’ont pas eu besoin de nous. Le 18 août au soir, nous avons vu les voitures des FFI se déplacer dans la rue. L’insurrection commençait. Je ne participerais pas à l’insurrection même si nous étions inscrits.

Nous avions décidé d’aller à Ivry avec mon oncle voir un ami prisonnier qui s’était évadé d’un train qui l’emmenait en Allemagne. En revenant, j’aperçois un bombardement sur le sud de Paris, entre Ivry et Gentilly, le 26 ou 27 août.

J’étais sur la place de la Concorde, le 25 août 1944, quand De Gaulle a descendu les Champs Elysées. Nous entendions les balles siffler. Des tireurs installés sur les toits tiraient sur la foule… De Gaulle continuait à marcher.

La plus grande partie de la Bretagne a été libérée par la résistance avec un loupé à la presqu’île de Crozon où ils ont été bombardés par l’aviation américaine.

Je suis ensuite retourné en Bretagne et me suis mis à la disposition du bataillon FFI de Pont l’Abbée. Ils m’ont mis de garde à la permanence. Ils combattaient sur le front de Lorient. J’ai été mobilisé en avril 1945. Ceux qui avaient fait la prison à Paris n’étaient pas mobilisés mais le décret n’était pas appliqué en Bretagne et je me suis retrouvé dans l’aviation à Vitré.

Il n’y avait pas de travail en Bretagne. J’ai voulu faire l’école des élèves officiers de réserve. J’ai été reçu mais quand j’ai vu ce qui se passait à Montluçon, à la base aérienne… Les conditions de vie étaient pire que sous les allemands… Je me suis fait démobiliser dès que j’ai pu. Je suis ensuite revenu sur Paris….

Message aux jeunes : Il faut toujours lutter contre l’occupation, défendre la liberté…

Récit collecté par :

frederic.praud@wanadoo.fr

parolesdhommesetdefemmes@orange.fr

Vous souhaitez faire écrire votre biographie, contactez nous...

Messages

  • j’ai lu avec attention votre témoignage, et y trouve quelque point commun avec mon grand père, arréter a paris a l’age de 16 ans, qui a réussi visiblement a partir, et c’est grace aux actes courageux dont vous avez tous fait preuve que notre pays est libre, que le francais est libre, et qui je suis certain, vous remercie pour tout, et pense fort a celles et ceux qui ne sont plus là pour témoigner. merci

  • mon oncle corentin fesait partie de la resistance et il habitait telgruc sur mer l’avez connu je cherche des informations sur lui car son frere mon grand pere étant décédé j’aimerai connaitre un peu l’histoire de grand oncle en tant que résistant j’ai d’ailleur apelé mon fils corentin pour lui rendre hommage merci

  • bonjour

    j’ai lu avec attention votre témoignage qui m’a touchée ...

    Je fais des recherches pour retrouver des renseignements sur mon grand-pére lui aussi a été incarcéré à la prison centrale de poissy mais je ne sais pas pour quelle motifs.

    est ce que vous avez renconter une personne au nom de : BASTIEN ROGER 2éme prénom germain
    né le 17/01/1923 A MARS LA TOUR

  • Bonjour Monsieur,
    J’ai lu ce récit et je l’ai trouvé trés touchant.
    Mon grand pére,aujourd’hui décédé,a fait toute la deuxieme guerre dans les forces armées françaises libres.Il a traversé la France de la Normandie vers Toulon pour embarquer vers l’Angleterre.
    Il est parti précipitement,et n’ a plus jamais eu de nouvelles de son frére ainé.Mon grand pére s’appellait BRENNETOT Achille et son frére BRENNETOT Louis,ce dernier a été détenu à la prison de Melun et libéré en MARS 1943.L’auriez vous croisé à tout hasard ? Nous avons perdu sa trace à ce moment,nous sommes à la recherche de sources d’informations permettant de découvrir ce qu’ont pu devenir les prisonniers de guerre,politiques ou encore les detenus de droits communs.Merci.

  • Bonjour,
    Je viens tout juste de lire votre texte qui m’a beaucoup intéressé car je fais moi-même des recherches sur mon grand-père résistant breton. En lisant l’article je me suis demandée si le camarade arrêté puis interrogé par un juge à Nantes n’était pas Marcel Brégeon. Le juge en question n’était-il pas le Juge Le Bras ? si c’est le cas, alors je peux vous dire qu’ils étaient plusieurs à avoir participé à cette libération dont mon grand-père Danigo Marcel dit Pierre. Par la suite, mon grand-père a du quitter le département pour échapper à l’arrestation. Recontacté par le groupe auquel il appartenait, il a rejoint les côtes du Nord pour poursuivre ses activités de résistant. Il fut arrêté à Tréguiel (incertitude car les documents donnent 2 dates différentes et 2 lieux différents) en mars ou avril 1943. Incarcéré à Saint Brieuc, puis Rennes et pour finir à Angoulême où il fut fusillé avec ses 4 camarades le 3 Juillet 1944. Il laissait derrière lui 2 enfants en bas âge, également orphelins de mère.
    Pour tous ceux qui cherchent des informations sur leurs ascendants il existe un dictionnaire particulièrement intéressant qui peut vous donner des éléments : le Maitron : il s’agit d’un dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social. on y trouve seulement le nom de ceux qui avaient une action politique ou syndicale, associative....
    Je sais également que va sortir, toujours sous la forme du Maitron : le dictionnaire des fusillés. N’hésitez pas à contacter ceux qui travaillent sur ces recherches (au cnrs) car ils sont prêts à échanger et à entendre des informations venant des familles.
    Bonne chance à tous, il est temps que nous nous préoccupions de toute cela avant qu’il n’y ait plus personne pour nous le transmettre.

  • Bonsoir,

    Mon grand-père, CHICOUARD Robert a été arrété à Paris et transféré à Melun en même temps que vous. Peut être l’avez-vous cottoyé ? Agé de 35 ans environ, résistant et millitant communiste, il fût arrété alors qu’il collait des affiches dans Paris. IL fut transféré à Melun puis s’évada lors du transfert qui le menait à Compiègne, lieu d’ou il repartirait ensuite pour les camps en Allemagne ou ailleurs.
    Si vous l’avez connu j’aimerais pouvoir en parler avec vous.
    Merci, bonne soirée et peut-être à bientôt.

    Eric