Autobiographie

JOURNAL INTIME

Journal intime de Paulette, 16 ans : An de grâce 1923

1er janvier 1923

Matinée, on souhaite la bonne année, paquets de bonbons échangés. Ma tante m’embrasse en me disant "à tes Amours". Mon oncle me taquine gentiment.

Nous allons voir la sucrerie. Elle est presque finie. Que de travail et toutes ces grosses machines tout cela qu’il a fallu amener là et les ouvriers c’est formidable gigantesque écrasant cette œuvre de reconstruction. Que de travail que de peine ! Que d’argent à semer !

Déjeuner toujours très gai. Après-midi à la chasse avec mon oncle et Jean. Il fait beau oh quel bon air entre dans mes poumons. On se sent renaître. Et je sens toujours cette vie intense courir en moi me soulever plus forte toujours plus forte et ? autant mon amour qui murmure sans cesse à mon oreille, même même je souffre trop. L’amour est écrasé vaincu par la santé la jeunesse mais il persiste toujours malgré tout !
Je marche heureuse et la pensée de Papa ne me quitte pas. Je le vois en chasseur avec sa casquette arpentant ce sol que je foule et qu’il a tant parcouru. Pauvre papa tu aimais tant Villers et la chasse ! Que tout change et comme on ne peut rien dire de l’avenir. La nature est belle, l’air vivifiant. Ah que je suis heureuse et bien !

Le soir bridge. Resingeries, on parle de Simone. Je dis qu’elle était devenue jolie et Jean dit avec un air souverainement méprisant ! "Eh bien alors elle a rondement changé". Et cette phrase dite avec un élan de sincérité me montre comme on peut se tromper. Moi qui croyais que Simone avait beaucoup plu à Jean et que je vois qu’il en a gardé un tel souvenir. Comme il faut se méfier.

Le soir je chante, mais sans piano c’est difficile. Je n’ose me lancer, néanmoins chacun à l’air de prendre plaisir à m’entendre et Jean écoute et me demande de continuer à chanter et c’est bien la première fois depuis mon arrivée qu’il n’a pas l’air moqueur et au contraire qu’il a l’air attentif.

On se quitte mais voilà 2 bonnes journées de bonnes joies familiales de bon air de calme et paisible nature et une bonne ?
Un oncle et une tante, gentils et affectueuse, un cousin charmant et amusant, une maison agréable avec le grand hall bien arrangé, des bonbons et je suis heureuse. Et pourtant triste au fond de moi comme une eau stagnante, mon triste amour qui me ronge le cœur. Seulement je m’étourdis de paroles de rires de joies superficielles et factices, et j’arrive à moins souffrir et plutôt à me suggestionner que je ne souffre pas.

2 janvier

Adieu à regret à Villers. Jean me quitte en me disant à bientôt. J’embrasse les chiens. Nous rentrons à Reims mais voyons Madeleine ? Que cela doit être pénible tout de même la période de la grossesse.
Et alors il me vient presque un moment de répulsion de recul devant la réalité, la mate réalité pénible de cette chose si désirée par moi pourtant ! Mais quand je vois Madeleine et son mari, laids, mais s’aimant, gentils l’un pour l’autre et que je vois le fruit de leur amour, je sens mes entrailles et mon ventre tressaillir comme lorsque Georges pose ses lèvres sur les miennes. C’est doux et douloureux. C’est d’origine divine. Font tressaillir en moi du désir de porter ce petit être fécondé en moi grâce à mon G., le désir violent de sentir gigoter et vivre en moi ce fruit de notre amour et de notre chair, ce résultat vivant de nos folles caresses, le désir de voir s’épanouir. Dieu qu’il se réalise ! Je vous en supplie et vous remercie.

Retour de Reims, éreintée, 3 heures dans le couloir debout !

3 janvier

Après-midi chez Mme Lefèbvre toujours plus gentille. Je ne sais comment la remercier si ce n’est par mon affection et ma reconnaissance. Nous parlons religion puis Georges.

Elle donc dit qu’il a été trop loin avec moi que si j’avais eu 25 ans cela aurait été bien qu’à mon âge c’était dommage. Elle a raison mais comment avoir le courage de regretter ces minutes là qui m’ont fait bien souffrir après mais qui furent si délicieuses sur le moment et qui sont des liens si doux qui m’unissent à G.. Elle me dit qu’il m’a révélé l’amour. Certes ! Que s’il l’exigeait il faudrait que je rende ses lettres et que si je me mariais avec un autre il faudrait même les détruire. Alors je n’aurais qu’à confier les phrases des lettres de G. qui m’ont plues pour les conserver. Quel déchirement s’il fallait détruire et ne même plus avoir ces souvenirs là ! avoir tout là dans la tête !
Mais ce sont ces notes là si personnelles qui peuvent être dangereuses pour moi ! J’y tiens plus qu’à ma vie et comment être sûre de les cacher à mon mari ? Enfin on verra mais jamais je n’aurais le courage de les détruire il me semble. C’est ma vie, ma chair, mon âme mêmes qui sont dans ces lignes rapidement écrites chaque soir !
Je dis encore à ma mère qui vit, elle seule nous convenant à Mme Lefèbvre ma douleur de n’être plus veuve pour un autre A REVOIR., si ce n’est pas G. que j’épouse, la grande désillusion qui m’attend chaque jour davantage plus profondément et ?

4 janvier

Visite à Simonet avec M. Zerling toujours gentil. Me parle d’une jeune fille mariée à St Quentin il y a un an demandant le divorce maintenant.

Mon Dieu quel chagrin j’ai au fond de l’âme. Il faut que je ne l’aime plus actuellement pour ne pas souffrir. S’il ne réussit pas à m’épouser c’est que ce sera une ? et alors il faudra m’estimer heureuse d’avoir échappé à cela. Sans énergie ce dont j’aurais souffert dans l’avenir mais quelle désillusion horrible avec le père puis avec le fils. Dieu ayez pitié de moi. Donnez-moi la force dans ce cas d’avoir suivis ? de ces belles phrases que peut-être G. ne saura pas me prouver par des actes autre que des baisers le courage de faire ma vie avec un autre et de ne pas me laisser égarer. Déjà ma tante de nature est sceptique que sera-ce après un coup pareil. J’ai peur !

Cinéma avec Marguerite. Quelle bonne amie elle fait comme elle est gentille. ? Comme l’amitié est supérieure et plus douce, plus stable que l’amour si toutefois elle ne donne pas de joies aussi complètes et aussi profondes. Qui dit amour, dit souffrance. Qui dit amitié, dit douceur, sérénité.
Ce soir pour la première fois je relis quelques passages des lettres de G. Et c’est un froid glacial qui parcourt mon corps et je ricane d’un horrible rire jaune en lisant les phrases qu’il y a quelques mois me faisaient pleurer de joie frissonner et brûler de désirs de caresses ! Je vous aime de toute la force de mon âme. Cet amour est toute ma vie. Et je continue à ricaner.

5 janvier

Journée banale si ce n’est que le matin il me prend la fâcheuse idée de relire la lettre que les Giberts m’ont écrit au jour de l’an dernier et cette lettre si gentille m’avait procuré tant de joie. J’avais fondé sur elle tant d’espérances et puis voilà j’ai été trahie. Ils m’ont salement lâchée, plaquée après m’avoir adulée et juste au moment où j’allais devenir réellement leur fille, au moment où G. m’écrivait… ce qu’ils m’ont fait de mal et mes larmes coulent lentes et amères et mon pauvre cœur souffre horriblement de cette première énorme désillusion. Quelle pitié que cette vie ! Que noire si des gens sérieux comme ceux là changent d’opinion en 24h. Je souffre plus par Mr Gilbert père que par son fils.

Et G. me fait souffrir. Il ne m’a pas promis de m’écrire tout de suite mais cela eut été si gentil de me mettre un petit mot pour le nouvel an.

Ma Babette chérie, voilà une année qui commence bien mal pour notre amour, aucun changement n’est survenu depuis que nous nous sommes vus mais j’ai bon espoir ma chérie et cette année je l’espère nous verra fiancé officiellement aux gens du monde et Papa aura compris son ? et sera heureux de notre bonheur !

Dieu qu’elle m’eut fait du bien cette lettre mais elle n’est pas venue, sans doute n’a-t-il même pas pensé à me m’écrire, sans doute m’a-t-il déjà oublié !

6 janvier

Bonne journée fatigante.

Après midi vœux à Mme Prudhomme. Elle me parle des Gibert, me dit qu’ils sont évidemment malades, qu’il faut espérer, etc…

Paris été voir Claude au Collège. Toujours un peu trop passionnée, intéressante à causer mais à cause de ses manières à mon égard je suis toujours un peu sur la défensive et cela rend nos relations amicales moins agréables que celle avec Marguerite. Cela changera-t-il. Enfin elle est, dans le malheur, intelligente et gentille et j’ai du plaisir en sa compagnie.

Paris Galeries Lafayette. Je rentre éreintée. Viennent Mesdames Bergeret-Leefèbvre.
René vient après le dîner. Maman va se coucher et nous restons ensemble une bonne heure. Nous avons bien causé, une conversation épatante intéressante suivie. Mon cerveau s’est remis à travailler activement et cela m’a fait plaisir de le sentir alerte et éveillé, moi qui crains tant de m’abêtir irrémédiablement chaque jour après avoir senti ma pensée forte au dessus de la moyenne et capables de quelques envolées profondes.
Nous causions nous nous animions tous deux ? à la lutte car nous avons été d’un bout à l’autre à peu près du même mois.

Je sentais une petite fièvre monter en moi, mes joues brûlantes et mes yeux brillants et je sentais que je devais avoir ma figure plus agréable que de coutume grâce à cette vie intérieure que je sentais en moi et qui se répandait eau dehors et je pensais que René avait l’air de même.
En me regardant dans la glace ensuite je vis que je ne m’étais pas trompée et qu’effectivement j’avais la figure excitée comme lorsque je sentais les bras de Georges. J’étais un peu moins décoiffée voilà tout.

Je pensais qu’entre G. et moi il y avait l’excitation physique, les caresses sensuelles, tous nos 2 instincts de mâle et de femelle tendus l’un vers l’autre.
Entre René et moi il y a attirance morale, excitation spirituelle, caresses des mots et des pensées qu’on se lance relevées soulignées qu’on s’explique. Il y a une pure joie morale, la joie de sentir son cerveau travailler comprendre vivre, comme la joie avec G. de sentir son sang courir dans ses veines, son cœur battre plus vite, sa bouche brûler.

Quelle est celle de ces deux voluptés instinctives sensuelle et spirituelle qui me donne le plus de joie, je ne saurais le dire. Toutes deux donnent du plaisir. Et le regret me vient qu’il soit bien rare si ce n’est impossible que ce soit avec le même homme qu’on éprouve des deux joies si distinctes.

Si l’esprit de G. se pliait à des conversations de ce genre avec moi nous n’irions pas loin car au bout de peu de temps il m’aurait vite saisie sur ses genoux et baiser ma bouche et comment parler et retrouver ses idées, quand vos lèvres sont immobilisées par le contact d’autres lèvres, vos idées brouillées, votre corps frémissant.

Si avec René nous avons ces conversations profondes c’est parce qu’il y a absolue abstraction de sexe, que nous sommes deux êtres pensants en présence, un point c’est tout. Avec cela il ne doit pas souvent pouvoir parler de ces choses là. Il les garde pour lui, moi-même certaines idées ne me viennent que grâce à ces répliques et il me semble que nos esprits se comprennent parfaitement et ressentent beaucoup de choses semblables.

René a beaucoup vécu certainement. Il a mené la vie de Paris, mais maintenant le voilà campagnard ? revenant à la terre et à l’instinct.

Moi je suis une petite jeune fille avancée, instruite, ayant eu une grosse désillusion d’amour et même d’amitié. Et je cherche le calme, la paix et heureuse je l’ai trouvée dans la certitude d’une vie postérieure et meilleure.

Notre conversation a d’abord coulé sur le sujet cinéma : il me dit en effet combien on peut devenir intoxiqué en y allant trop souvent, que cela fait trop travailler l’imagination et que le système nerveux en est trop ébranlé, qu’il faut se méfier. Il me dit quelles désillusions l’on a en voyant les coulisses de cinéma et les acteurs.

Puis nous parlons de livres de religion : je lui dis mon besoin de croire à l’immortalité de l’âme. Il me dit qu’il me comprend et qu’il n’y a pas à lutter en effet contre ce besoin impérieux.

Enfin nous venons à parler de la vie de campagnard. Nous parlons de l’instinct et du sentiment. Et toux deux arrivons aux mêmes conclusions ; le sentiment il n’en faut pas. La plupart du temps c’est une habitude, une auto suggestion, quelque chose de mal sain, de dégradé.
Il n’y a qu’une chose de vraie et à laquelle il faut se laisser aller, c’est l’instinct : l’instinct qui nous vient de la nature, qui par cela même est sain, qui fait partie de notre être et auquel nous devons nous laisser aller.
Le sentiment c’est une invention des hommes, une invention de détraqués et cela leur retombe sur le nez parce que la plupart de nos graves souffrances viennent de nos soi-disant sentiments.
Et j’ai très bien vite senti cela en observant sur moi mon sentiment pour G. et sur G.. Le sentiment qui m’a fait et me fait souffrir n’est qu’une immense auto suggestion devenue habitude enracinée et c’est pourquoi j’ai tant souffert à l’idée d’être obligée de me débarrasser de cette habitude, sentiment que j’ai inventé, qui est ma création, et si je souffre c’est donc uniquement de ma faute.

Tout sentiment est vain, malsain, doit être détruit, rayé de notre vie, nous devons nous en épurer. Une seule chose reste : nos instincts. Dans mon amour pour G. une seule chose existait, réelle, saine, digne d’être : mon instinct de reproduction, mon instinct maternel naissant.
Pourquoi aime-t-on ? Pour avoir des enfants. En dehors de cela, il n’y a que dégradation.

Il y a d’autres instincts, l’instinct de conversation et l’instinct de la terre. Abandonner les jouissances des villes, c’est ce que René a fait et dont il se trouve si bien.
Il est maintenant redevenu l’homme sain, indépendant, libre, vivant sur la Terre à la campagne, suivant ses instincts. Et il est heureux et il n’attend rien de personne.
Ce qu’il a raison.
Et dans tout cela comme je sens depuis longtemps que mon amour pour G. n’est qu’une œuvre de moi qui disparaîtra quand je voudrai la détruire, il ne restera que l’instinct sensuel éveillé et qui devra se rendormir pour quelque temps.
D’ailleurs on pourrait dire exactement la même chose du sentiment que G. éprouve pour moi !
On parle d’amour des corps, d’amour des âmes, en réalité il n’y a qu’une chose : le désir bestial, l’accouplement de deux êtres de sexe différent en vue de la reproduction un point c’est tout.
Les jouissances sensuelles dépravées appelées sentiments, que font-elles : ? comme mon pauvre papa finissant misérablement, une gangrène se met après eux s’ils n’ont pas le courage de crever l’abcès à sa naissance, la pourriture se met dedans et ils en meurent. Ils ont dédaigné l’instinct, le traitant comme dégradant et primitif et pour le remplacer ils ont inventé les sentiments qui eux sont en réalité la seule pourriture de l’âme que l’instinct en est la vie, puisque nous sommes bâtis ainsi et que nous n’avons qu’à subir. La vie est une suite d’évènements subis.

René me parle encore de ses observations sur la vie animale instinctive et comme elle se rapproche dans les moindres détails de la vie humaine.
Il me dit comme il envie ces charretiers qui ne souffrent pas autant que nous, ne pensent pas. De la femme paysanne restée à l’instinct qui a accouché en quelques heures avec le minimum de souffrance, alors que Madeleine enceinte, on en parle depuis 7 mois, elle est fragile, en mauvaise santé pour accoucher et ils se ? en voyant ces femmes souffrant pendant si longtemps pour quelque chose de si naturel : ce sont des dégradés, des déformés.
Rien ne vaut la femme première que Dieu mit en vous. Nous allons tous en nous déformant de plus en plus profond, avec les mœurs actuelles.
Si nous avions un baromètre enregistreur de nervosité dans nos corps, comme nous nous effrayerions aux sauts qu’il ferait quand nous menons la vie des villes et au contraire comme nous le verrions calme et régulier quand nous sommes à mener une vie saine à la campagne.

Oh le calme, vive le calme, l’instinct, la santé sont ce qui rend sain le corps et l’âme. Voilà le bonheur, le but à atteindre. L’épuration de l’être : aide-moi à cela ô Dieu ! Vivre selon la nature, ne pas se créer de besoins.

7 janvier

Eté à Créteil chez les Thiriet. Bon déjeuner. Gens charmants. Temps horrible.
On trouve que je dois considérer cela comme fini avec G., que ce n’est pas gentil de ne pas m’avoir écrit. ? j’y pense moins, je souffre moins. Mais quelle désillusion ! Enfin attendons.

8 janvier

Rhume effroyable. Abrutissement. Quelques jours au lit.

9-10-11-12-13 janvier

Longues journées de rhume couchée sur le lit de maman, je lis, sommeille, pense à Georges qui ne m’écrit pas, aux Gibert qui me font souffrir. Ma douleur se creuse chaque jour et me ronge.

15 janvier

Bientôt un an que je ne vous ai vu mon petit père ! 9 semaines que je n’ai pas de tes nouvelles mon fidèle Georges !

J’ai causé avec Mme Lefèbvre. Elle est de mon avis et trouve qu’à 25 ans si on n’est pas marié on est libre de sa personne. Si à 25 ans je ne suis pas mariée, si Georges ne l’est pas non plus, si mon grand amour est toujours là, j’irai me donner à lui et je lui demanderai d’être sa maîtresse n’ayant pu être sa femme. Qu’il ne me méprise pas. Mon amour étant si grand !

La vie est bien dure. Cet après-midi cinéma. Il y avait longtemps et cela m’a fait plaisir. Un très joli film à tout point de vue, L’Ombre de ? de Granone Diana Rarenne Van Dâcle, excellents artistes, belle mise en scène, joli sujet.
Son mari parti, elle reste avec le cousin de celui-ci avec lequel jadis elle avait échangé des promesses. Elle adore son mari mais le cousin l’aime toujours. Elle lutte un soir ayant vu d’autres s’aimer, grisée par le vin, la danse, la chaleur. Epuisée, elle laisse prendre un baiser à ce cousin mais se reprend aussitôt en songeant à son mari.
Elle continue à lutter contre le désir du cousin sans jamais défaillir.
Le mari revient. Le cousin lui dit qu’ils furent parjures. Bien que la pauvre femme jure qu’il ne lui prit qu’un baiser dans un moment de griserie, le mari jette sa femme dehors, et le cousin ce dernier vient à nouveau la prendre. Elle se tue, préférant la mort au déshonneur. A son lit de mort son mari lui pardonne.
Très beau film.

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