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CONGO, KINSHASA... Malheureusement, je ne peux parler ma langue, l’ingala, qu’avec ma famille

Mme Thérèse Toumba Kabouïa

dimanche 20 janvier 2008, par Frederic Praud

texte Frederic Praud


De Kinshasa à Sarcelles

Je suis née en 1940 à Kinshasa, dans l’actuelle République Démocratique du Congo (ex Zaïre) et je suis arrivée en France en 2000. J’ai quatre enfants : Margueritte qui est de 1956, Justin de 1958, José de 1963 et Florence de 68. Tous sont venus ici avant moi et ont aujourd’hui la nationalité française. Après le décès de mon mari, ils m’ont demandé de les rejoindre pour ne pas que je reste seule au Congo.

Je suis arrivée directement à Sarcelles, où vivait mon fils Justin. Il est venu en France le premier, en 82, pour étudier. Aujourd’hui, il habite Goussainville et travaille dans un magasin à Paris. Quant à José et Margueritte, l’un est employé chez Carrefour et l’autre à l’aéroport. Enfin Florence, la dernière, vit au Canada depuis deux ans.

Au début, ce qui m’a le plus frappée en France, c’est que la vie est beaucoup plus chère que chez moi... Aujourd’hui, j’ai soixante cinq ans et je ne travaille pas. Je m’occupe des enfants de mon fils.

L’apprentissage du français

Avant de venir ici, je ne connaissais pas le français. Je l’apprends aux Rosiers, avec Fathia. Malheureusement, je ne peux parler ma langue, l’ingala, qu’avec ma famille car s’il y a d’autres Congolais à Sarcelles, ils viennent du Congo Brazzaville et ils parlent une autre langue, le tshiluba.

Je prends des cours d’alphabétisation trois fois par semaine et toujours l’après-midi, de treize heures à dix-sept heures. Après, il faut que j’aille chercher mes petits-enfants à l’école. Je veux connaître le français pour être capable de me débrouiller car sinon, c’est très compliqué… Par exemple, quand il faut emmener un petit chez le docteur ou à l’hôpital, je dois pouvoir communiquer ! Mais à soixante cinq ans, c’est très difficile d’apprendre une nouvelle langue…

Je souhaite dire aux jeunes qu’ils doivent rester tranquilles. Il faut bien étudier et respecter les autres. Ceux de mon quartier sont très calmes. Je discute de temps en temps avec eux. :
« - Mamie, mamie ! Bonjour ! Ça va ?
  Oui, ça va…
  Tu as travaillé ?
  Non, mamie étudié !
  Et tu suis la classe ?
  Oui, je travaille bien en classe ! »


Voir en ligne : La Bande Dessinée : Les Migrants

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