hommage aux combattants français de Slovaquie

Maurice Simon, partisan français exécuté par les Nazis en Slovaquie

les anciens STO de la compagnie du Capitaine de Lannurien

A la gloire éternelle des fils de la France“.
Sur la colline de Zvonica près de Strecno, se dresse un monument du souvenir en forme d’obélisque dédié aux partisans Français morts aux combats lors du Soulèvement national slovaque (fin août 1944). Le monument a été construit entre 1952-1956 et est fait de travertin blanc (roche calcaire présentant des cavités garnies de cristaux) de la région de Spis (Slovaquie de l’est). 24 partisans sont enterrés dans les cryptes sous le monument. Chaque année à la fin du mois d’août, des cérémonies du souvenir ont lieu au pied du monument.

Le nom de Maurice SIMON figure parmi les 56 noms de Partisans Français.

Il avait 26 ans….
Moi, j’en avais 10…
…64 années sont passées !

Andrée Allain, mai 2009

Maurice, mon frère, notre frère, je l’ai si peu connu. Je suis née en 1935 (lui en 1919), je n’avais donc que 4 ans lors des bouleversements apportés par la déclaration de guerre à l’Allemagne nazie par la France et l’Angleterre

C’est en ces temps mouvementés qu’il a « fait ses classes » enfin, son service militaire dans les Chasseurs Alpins. Mobilisé le 27 novembre 1939, il a été affecté au dépôt 52e bis dont la garnison principale était à Bourges mais avec un détachement au camp d’Avord, ensuite affectation au 13ème BCA à Chambéry pour terminer au 153ème RIA (Régiment d’Infanterie Alpine) à Lyon.

Il faut se rappeler (ou avoir connu selon notre âge) la bataille de Dunkerque dont les combats se déroulèrent du 26 mai au 4 juin 1940. Le corps expéditionnaire britannique et les divisions françaises étaient encerclés dans Dunkerque et furent bombardés par la Luftwaffe.

Henri, le mari de ma sœur ainée, Renée née en 1916, s’y trouvait et attendait avec une partie de l’Armée Française d’être embarqué vers l’Angleterre. Il y fit un très bref passage et réussi à se faire démobiliser sans avoir été fait prisonnier, ce qui lui a évité l’internement dans les camps allemands.

En juillet 1940 c’est le Gouvernement du maréchal Pétain qui s’installe à Vichy et demande l’armistice, c’est-à-dire la capitulation de notre pays et notre soumission aux nazis.

En août 1940 les pays africains, Tchad, Cameroun, Moyen-Congo et de l’Oubangui-Chari, puis en septembre, les Territoires français d’Océanie et la Nouvelle-Calédonie se rallient à la France Libre suite à l’Appel du 18 juin lancé par le Général de Gaulle depuis Londres.

Maurice est donc resté 3 années « sous les drapeaux » soit jusqu’à fin 1942. Quelques permissions qu’il passait près de nos parents ne m’ont pas permis de garder de lui des souvenirs bien précis, plutôt quelques faits racontés par la suite par ma mère et mes sœurs. Par contre, Denise qui avait 12 ou 13 ans se souviens encore avec émotion, d’avoir vu Maurice arriver en permission alors que notre mère était absente de la maison et se dire : « qu’est-ce qu’elle va être contente Maman quand elle va voir Maurice ».

Il était très fédérateur au niveau de notre famille, mère, père, frère et sœurs, nièce, tantes et oncles, cousins et cousines. Tous en ont toujours gardé le souvenir d’un garçon gentil, bienveillant, amusant, attentif au bonheur de tous.

En 1942, Hitler avait exigé de la France et de la Belgique le recrutement de travailleurs pour remplacer les ouvriers allemands envoyés sur les fronts de l’Est. Pétain et Laval se sont volontiers chargés de faire exécuter les ordres nazis. Le nombre de ceux qui sont partis à ce moment-là et qui étaient volontaires (peut-être faudra-t-il les excuser : pas de travail en France et là-bas il leur était proposé de bons salaires) se révéla insuffisant.

Lorsque Maurice a été démobilisé, il fallut bien trouver du travail, ce qui n’était pas facile. C’est Lucien Schmit, patron de notre sœur Mimie qui l’a fait embaucher à la Polymécanique (filiale de Motobécane). Il y était depuis trois mois quand, le 16 février 1943, une loi imposait le Service du Travail Obligatoire (STO), tous les jeunes âgés de 20 ans pouvaient être envoyés de force pour travailler en Allemagne.

Maurice a donc reçu son ordre de partir et Jeannine se souvient de l’avoir entendu dire à un copain espagnol que s’il n’y avait eu Pierrot, notre autre frère né en 1923, parti comme STO une semaine plus tôt pour l’Autriche, il aurait pris le maquis. Mais il se sentait des responsabilités vis-à-vis de son cadet et aussi il voulait avant tout, éviter des soucis à notre mère. En effet, les familles des hommes qui n’obtempéraient pas aux ordres de réquisition étaient menacées de représailles. Il se résigna donc à partir pour l’autre côté du Rhin.

Triste départ. Maman en compagnie de Renée, avait voulu l’accompagner jusqu’à la Gare de l’Est comme elle l’avait fait précédemment pour Pierrot mais elle ne put aller plus loin que la Porte de la Villette, un camion allemand l’ayant accrochée et renversée. Elle ne revit jamais son fils.
Deux années au cours desquelles les restrictions furent notre lot quotidien. Et pourtant, notre mère se dévouait comme seule une mère peut le faire. Eté comme hiver, elle se levait à 1 heure du matin pour aller « faire la queue » dans les couloirs des commerçants (boucher, tripier) afin d’être dans les premiers servis car il n’y en avait pas pour tout le monde de la viande, malgré les tickets de rationnement. Quand c’était la saison, entraînée par une amie, « la petite Henriette », elles allaient même à pied au-delà du Bourget dans les champs de Seine-et-Oise pour glaner des pommes de terre.
Pour aider sa sœur qui avait tant de difficultés pour nourrir tout son monde, ma tante Marthe m’avait accueillie chez elle à Gorenflos, petit village de la Somme (entre Amiens et Abbeville). Elle avait bon cœur mais était assez sévère et je la craignais. Ma mère (Jeanne) et ses sœurs, Marguerite, Aline et Marthe avaient été orphelines toutes petites et Marthe avait été placée à l’âge de 3 mois à l’Assistance Publique en Picardie. Son mari, mon oncle Eugène était très gentil et tous les deux aimaient beaucoup notre famille. Ah ! je n’ai pas souffert de la faim à Gorenflos, car ma tante mettait un point d’honneur à me renvoyer chez mes parents avec une bonne mine et quelques kilos en plus.

C’est ainsi que je suis allée à l’école de Gorenflos avec les enfants du village dans une classe unique et que j’ai appris à parler un « ch’ti picard » que je comprends toujours actuellement bien que moins utilisé par les nouvelles générations.

J’ai vu aussi se construire dans le Parc du Château, une rampe de V1 destinée à détruire Londres. Le village avait été complètement investi avec des casernements souterrains pour les militaires allemands, les officiers eux, avaient réquisitionné des hébergements pour eux-mêmes dans les maisons bourgeoises et les plus grosses fermes. (je me rappelle encore le célèbre leitmotiv « collaborateur » de Jean-Hérold-Paquis sur Radio-Paris qui était « L’Angleterre comme Carthage sera détruite », ainsi que la réplique de Pierre Dac à l’encontre de cette radio de triste souvenir qui était « Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand »).

Avec ma tante Marthe, Jeannine , Michel Tellier et Poupette

D’après les lettres reçues d’Autriche

La première lettre reçue venait de Vienne et de Pierrot. Il semblait se satisfaire de son sort, étant passé garde-baraque. La nourriture n’était pas abondante mais bonne et propre selon ses termes.

Puis, une première lettre de Maurice, datée du 2 mars 1943 par laquelle il racontait la pénibilité du voyage et son arrivée à Vienne après 10 heures de train, par Stuttgart et Munich, content de ne pas avoir été séparé de son copain de Pantin, Lucien Rayer, ouvrier lui aussi de la Polymécanique. Maurice n’avait pas réussi à se faire affecter à la Wiener Locomotiv comme Pierrot mais se consolait du fait d’être également à Vienne et de pourvoir le voir tous les dimanches.

Il ne nous reste pas de trace dans nos archives des lettres de Maurice et Pierrot

pour la période d’avril 1943 à février 1944
Une lettre du 3 février 1944 nous indique que l’usine F.O.W. (Flugmotor ?) se situait à Brunn-am-Gebirge dans la banlieue Ouest à 15 km du centre de Vienne. Les ouvriers n’étaient plus autorisés à écrire que 2 lettres par mois et qu’en conséquence il utiliserait davantage les cartes-lettres. Pauvre Maurice, à cette date il lui restait exactement un an à vivre. Pourtant, il était persuadé que nos misères touchaient à leur fin et il montrait toujours un certain enthousiasme, ne se plaignant jamais de ses conditions de travail et de nourriture, certainement pour rassurer notre mère.

En avril 1944, il nous apprend que son équipe va déménager pour aller s’installer dans un petit village situé à 25 km au sud-ouest de Brunn (30 kms au sud de Vienne). Ils ne perdront pas au change, dit-il, car ils ne seront que 200 ouvriers alors qu’à Brunn, ils étaient 20 000. Ce qui l’ennuie, c’est que Lucien Rahier ne le suit pas car depuis 15 mois qu’ils sont partis, ils ne se sont jamais quittés. Il se console pourtant en disant que cela ne les empêchera pas de se voir fréquemment ainsi que Pierrot.

Ce petit village était donc Pottendorf. René Cuilleron que j’ai retrouvé en novembre 2008 grâce aux « pages blanches » et à partir des lettres qu’il avait envoyées à ma famille en 1945 se souvient. D’ailleurs il parle dans ces mêmes lettres, qu’il a connu Maurice en janvier 1944 à l’usine de Brunn. Maurice était son « régleur » et ils se sont trouvés ensuite toujours ensemble jusqu’à la défaite de l’Insurrection Nationale Slovaque, fin octobre 1944.

Photo retrouvée dans le portefeuille de Maurice qui a été renvoyé à ma famille en 1945 par Armand Hochet, Partisan Français de la Cie de Lannurien. Maurice avait noté au dos de cette photo, » Pottendorf »

Egalement fin avril 1944, Pierrot nous envoie une dernière carte, peu de temps avant qu’il ne se blesse au pied, ce qui lui donna la chance de revenir chez nous en convalescence qu’il pu prolonger par 2 fois. Puis le débarquement en Normandie ayant eu lieu il ne repartit pas et nous l’avons caché jusqu’à la Libération de Paris.

Le 27 avril 1944, Maurice, tout en nous rassurant sur ses conditions d’existence et de travail en Autriche, s’inquiète de toute la famille. « Est-ce que Jeannine travaille toujours ? Est-ce que Denise, Dédée et Nicole (sa nièce) sont gentilles et ne vous font pas enrager ? Est-ce que Mimie lui a trouvé un gentil beau-frère ? Et toi, ma petite maman, es-tu maintenant complètement remise de ta bronchite ? J’espère bien que quand nous rentrerons, nous te trouverons aussi forte qu’avant, tout au moins en bonne santé et alors, là, sois tranquille, à nous tous, nous te ferons récupérer tes forces et aussi que tu n’auras plus aucun souci. »

Le 2 mai 1944, il est heureux d’apprendre que Pierrot est parmi nous. Il est content de nous dire qu’il s’est régalé avec une fricassée d’escargots qu’ils trouvent « par centaines ». Et voilà qu’il se laisse pousser la moustache et qu’il ressemble à Tyrone Power, nous dit-il.

Viennent ensuite des lettres dans lesquelles il nous parle des alertes et des bombardements. En effet, le mardi midi 30 mai, avec quelques copains, ils ont eu bien chaud car plusieurs grosses bombes sont tombées à moins de 20 mètres d’eux et des éclats les ont frôlés mais aucune victime parmi les Français. L’usine a été détruite et comme les chambres étaient juste au dessus, les ouvriers ont tout perdu, sauf ce qu’ils avaient sur le dos. Maurice et un copain ont été désignés pour établir la liste des affaires qu’il était nécessaire d’obtenir pour tous auprès de la Flugmotor et de la Délégation Française. D’après lui : « Ce n’est pas un mince travail que de s’occuper de tout cela, mais enfin, cela rend service aux copains et c’est le principal. »

Après ce bombardement sur Pottendorf, l’usine est transférée à Prague en Tchécoslovaquie d’où Il nous écrit les cartes-lettres datées des 28 juin et 10 juillet 1944. On sent qu’il en a marre et compte les jours et les mois. Le travail de nuit ne semble pas lui convenir mais il rassure cependant notre mère en ces termes : « Tu sais, ma petite maman, depuis le 27 novembre 1939 que je suis parti presque continuellement de la maison, je commence à savoir me débrouiller et pour le peu qu’il me reste à faire, j’arriverai bien à m’en tirer » Et toujours il nous recommande de garder Pierrot près de nous et de ne pas le laisser repartir.

Le 21 juillet 1944, après un nouveau déménagement, les voici installés depuis le 17 à Dubnica nad Váhom, au nord de Trenčín à l’ouest de la Slovaquie. C’est le site actuel des Usines SKODA. Là, il décrit leurs conditions de travail qui sont très dures mais aussi, l’abondance de la nourriture, cigarettes et alcools. Etait-ce encore pour rassurer sa famille ?

Sur son agenda de poche qui nous a été renvoyé après sa mort avec son portefeuille, j’ai pu déchiffrer des indications presque effacées portées au crayon. Cela m’a permis ainsi de retrouver le tracé du parcours effectué lors d’une promenade, le dimanche 6 aout, pour atteindre le château de Vršatské Podhradie avec cinq camarades dont Lucien Rahier, René Cuilleron et Maurice Perrin. Depuis Dubnica, ils ont parcouru à pied, ce jour là 12 kms évalués à vol d’oiseau. Ceci correspond au moins à 40 ou 50 kms aller et retour. Il y a noté également : « Messe à Kamenicany ». René Cuilleron m’a bien confirmé ces faits, étant donné que beaucoup d’entre-eux étaient croyants. Cela explique peut-être le chapelet retrouvé dans le portefeuille, cadeau de René.

S’entraînaient-ils en vue de la prochaine épreuve qu’ils allaient traverser avec courage et détermination ? Le 6 août 1944, connaissaient-ils la décision du Capitaine de Lannurien et du Lieutenant de la Roncière à la tête d’un groupe de prisonniers français venant de Hongrie, pour rejoindre le mouvement insurrectionnel contre le nazisme qui se mettait en place au sein de l’Armée Slovaque, aidé en cela par une brigade russe ?

Non, car d’après Raymond Vié et René Cuilleron, c’est seulement vers la fin du mois d’août qu’ils apprennent qu’un mouvement insurrectionnel contre l’occupant vient d’éclater. Une grande partie de l’Armée Slovaque en fait partie et un groupe de français venant de Hongrie, y participe également.

Pendant ce temps,

à Pantin, nous étions libérés et nous attendions déjà avec une impatience fébrile le retour de Maurice. Nous savions bien cependant que l’on se battait encore sur le front de l’est de l’Europe.

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Puis sont arrivées 2 lettres, l’une probablement de Sliac, l’autre de Detva. Je fonde ces suppositions sur la chronologie des récits de René Cuilleron et Raymond Vié.

La première est datée du 23 septembre 1944 (quelque part en Slovaquie). Maurice nous informe avec une certaine fierté, qu’’il est devenu « Partisan Français sur le sol de Slovaquie ». Il ajoute : « Je sais bien également, surtout en pensant à toi ma petite maman chérie que vous allez être bien inquiet et dire : quelle idée a eu ce fou de Maurice d’aller s’exposer alors qu’il avait l’occasion d’attendre tranquillement la fin de la guerre qui maintenant ne saurait plus tarder ».

Il précise aussi : « Si je m’étais toujours trouvé en Allemagne, toute évasion aurait été certainement impossible mais ici, en Slovaquie, une occasion nous a été offerte de prendre la fuite et c’est pourquoi, avec 36 camarades, nous n’avons pas hésité à nous joindre aux Slovaques qui passaient à la dissidence ».

« De cette évasion, pas grand-chose à vous dire sinon qu’à part une certaine fatigue, tout s’est fort bien passé. Nous avons franchi les postes allemands par petits groupes ayant l’air d’inoffensifs promeneurs et c’est seulement dans la montagne que nous nous sommes regroupés et que, sous la conduite d’un parachutiste russe et de deux officiers de police slovaques, nous avons rejoint le gros des forces dissidentes. Depuis, évidemment après pas mal d’ordres et de contre-ordres et surtout grâce à notre force de caractère, nous avons réussi à rejoindre une compagnie de camarades français prisonniers évadés et placés sous le commandement d’un Capitaine Français ayant reçu du Général de Gaulle, l’ordre d’organiser la dissidence en Slovaquie. Depuis, nous avons également retrouvé 20 autres de nos camarades qui travaillaient avec nous et qui, prenant exemple sur nous, ont saisi la première occasion pour prendre la poudre d’escampette ».

« Au point de vue de notre activité ici, je ne peux pas vous dire grand-chose car pour nous ce n’est pas une guerre de position mais plutôt une série de coups de main poussés un jour à un endroit, un jour à un autre et toujours de même. Maintenant ce qui est intéressant pour nous c’est que très certainement bientôt, nous pourrons faire notre jonction avec les troupes Russes qui ont réussi à s’infiltrer jusqu’à nous ».

Ensuite, il nous donne l’adresse de la femme d’un camarade de Clermont Ferrand, qui lui, fait la même chose de son côté en lui communiquant notre adresse. Ainsi, dit-il, si l’une des deux lettres s’égare, nous aurons plus de chance d’avoir de leurs nouvelles.

Nous avons bien reçue, datée du 3 décembre 1944, une lettre de Madame Cuilleron nous donnant les mêmes informations. Elle précisait en outre que son mari était aux « chantiers de Jeunesse » parti comme STO avec la classe 42. Cette lettre lui était parvenue par un Aviateur Américain et lui avait été transmise par le Ministère de la Guerre.

Une remarque de Maurice, indiquée en PS sur sa lettre du 23 septembre 1944 et que je trouve incontestable, car elle ne peut remettre en cause les dates des événements et l’Histoire. Il dit : « Quand nous avons quitté l’usine où nous travaillions, il était exactement 5 heures du soir, le 3 septembre 1944, soit exactement 5 ans, jour pour jour, heure pour heure, après notre première entrée en guerre ». Il est certain que 20 jours seulement après, sa mémoire était infaillible.

septembre 1944, les Français embarquent dans les 3 camions prêtés par une fabrique de bière de la ville de Martin. Les hommes portent l’uniforme de l’armée slovaque.

Durant le deuxième semestre de 1945, rentraient dans leur famille, en France les prisonniers, déportés, ouvriers STO, rescapés de cette maudite guerre. Notre famille, elle, restait toujours dans l’attente du retour de Maurice.

Une lettre datée du 14 septembre 1945 signée du Capitaine de Lannurien, Commandant le Groupe des Combattants Français en Tchécoslovaquie, informait mes parents en ces termes : « J’ai le douloureux devoir de vous apprendre que le Soldat Maurice Simon est tombé glorieusement au cours des combats livrés en Slovaquie contre les Allemands. Le 6 février 1945, au cours d’une mission dans les environs du village de Nemecka Lupca, il a été surpris par les Allemands et abattu. Son corps a été inhumé à Nemecka Lupca. Lors de mon récent voyage en Slovaquie, j’ai fait le nécessaire pour qu’une sépulture décente lui soit assurée ».

Le chagrin éprouvé par notre mère est indescriptible et le resta jusqu’à son décès, 30 ans après. Elle ne s’est jamais consolée de la perte de ce fils de 26 ans et de n’avoir jamais pu rapatrier son corps.
Des camarades STO évadés de Dubnica pour se battre près des Slovaques qui ont eu la chance de revenir de cet enfer, ont échangé quelques courriers avec notre sœur ainée, Renée et notre mère. Ci-après, je reprends les mots émouvants et de consolation ainsi que quelques détails nous permettant de connaître ce qui s’est passé durant 4 mois et plus ou moins, les circonstances de la mort de Maurice.

o le 24 août 1945, René Cuilleron nous dit : « J’ai connu Maurice en janvier 1944 à l’usine où il travaillait. Il était mon régleur et toujours nous avons été ensemble à Pottendorf, à Prague, puis à Dubnica. Le 3 septembre 1944 nous sommes partis dans le maquis ensemble et nous avons rejoint la Compagnie Française vers le milieu de ce mois. Nous avons été affectés à la même Section. Lui était tireur au F.M. et moi, chargeur. Par la suite nous avons permuté comme fonction. A tous les engagements nous étions ensemble ».
« La dernière fois que j’ai vu Maurice, c’est au nord de Bukovec (entre Banska Bystrica et Brezno) le 31 octobre 1944. Alors que nous étions surpris par les Allemands, il sortait en courant de la baraque où nous avions couché et ensuite nous nous sommes perdus. Dans le courant de l’hiver, vers la mi-décembre, j’ai reçu un mot de lui m’apprenant qu’il était en vie et m’invitant à le rejoindre. Après le passage du front russe, j’ai appris cette triste nouvelle et j’ai eu l’occasion de voir entre les mains d’un nommé Hochet, le portefeuille et les montres, je crois de Maurice. Il y avait d’ailleurs dans son portefeuille une photo que je lui avais donnée et qui est signée CUI-CUI (c’est mon surnom). Si vous êtes en possession de ces objets, dites-moi si vous avez un chapelet que je lui avais donné ».

o le 16 septembre 1945, Maurice Perrin, Séminariste, devenu prête par la suite dans les environs de Clermont Ferrand précisait lui aussi dans quelles conditions il avait connu et apprécié Maurice en ces termes : « J’ai été moi-même très touché en apprenant la mort de votre frère. Je le connaissais depuis longtemps si je puis parler ainsi. En effet j’ai fait sa connaissance à Vienne à la Flugmotor ou je travaillais dans la même équipe que lui vers le mois de septembre 1943 et depuis cette date, nous ne nous sommes pas quittés avec quelques autres d’ailleurs, tels que René Cuilleron, Lionel Gabillon. Nous étions ensemble à Pottendorf où notre usine a brûlé, à Prague, à Dubnica et c’est de là-bas que le 3 septembre 1944, toujours ensemble, nous avons pris le maquis. Il avait comme arme un fusil-mitrailleur avec René et après les combats nous nous retrouvions au cantonnement, où nous étions des frères ».
« C’est vers le 2 novembre que je l’ai perdu de vue. Il resta en effet ce jour-là avec sa Section pour monter une cuisine roulante et depuis ce jour où nos souffrances commencèrent véritablement, car nous étions traqués de tous côtés, je ne l’ai plus revu… »

« Ce qui est certain, c’est que vous pouvez être fière de lui car il est mort en faisant son devoir. Je ne sais pas si vous êtes chrétienne, je sais que lui ne l’était pas, mais il était droit, dévoué corps et âme à cette classe ouvrière dont il était et dont il souhaitait ardemment le bonheur et c’est pour cela que j’espère que Dieu lui donnera le bonheur de l’Autre Côté et à cette intention, je prie souvent pour lui ».

(Maurice Perrin est décédé en 2007 ou 2008 d’après René Cuilleron).)

o Le 9 octobre 1944, la lettre de Armand Hochet qui nous avait renvoyé quelques affaires ayant appartenu à Maurice, apportait les précisions suivantes à la suite de nos remerciements : « Le 28 octobre 1944 je me suis trouvé avec lui dans la montagne car depuis que nous avions perdu notre Compagnie, nous étions tous égarés. Alors, après quelques jours de recherches, nous avons trouvé votre frère ainsi que quelques camarades, nous étions 28 Français dans une cabane. Un matin, nous avons été surpris par une patrouille allemande. Nous avons réussi à nous dégager sans perte, mais là, nous nous sommes égarés et c’est là que je suis resté avec votre frère et 4 autres camarades et nous avons erré tous les six pendant 2 jours dans la montagne, sans vivres et là, votre frère et un autre camarade du nom de Ginzbourg sont partis aux renseignements et nous ne les avons pas revus. C’était le 3 ou 4 novembre. Une quinzaine de jours après nous avons retrouvé leur trace sans réussir à les revoir ».

« Nous avons passé tout l’hiver sans avoir de leurs nouvelles. Le 2 avril 1945, nous sommes descendus de la montagne car l’Armée Roumaine nous avait libérés et nous avons été à Slovenska Lupca où nous avons appris la triste nouvelle qui était survenue à votre frère. Arrêté par les Allemands fin décembre ou début janvier, il a été emprisonné à Banska Bystrica et a été fusillé le 6 février seulement ».

« Tous ces renseignements je les ai obtenus du Maire de cette commune qui m’a remis en présence de mon camarade Mauger Gaston et de notre Commandant Russe. Nous avons été voir au Cimetière mais nous n’avons pas vu sa tombe. Nous avons demandé au Maire qui ne savait rien car ce sont les Allemands qui lui ont rapporté les affaires de Maurice. Il ne savait pas où votre frère a été fusillé, certainement dans les bois en montagne… Si nous avions pu rester plus longtemps, nous aurions fait le nécessaire pour retrouver le corps de votre cher frère et de notre cher camarade de combat…. »

(Je n’ai pas retrouvé trace de Armand Hochet, Breton de St Guénolé sur les pages blanches).

Novembre 2008

Et c’est seulement parce que Jeannine avait, pour l’été 2009, la proposition d’un voyage organisé par la Ville de Pantin qui devait les mener à Vienne, Bratislava et Budapest, qu’avec mon fils Gauthier, nous nous sommes penchés sur les quelques éléments que notre famille possédait et conservait précieusement depuis 64 ans, afin de voir si cette croisière sur le Danube pouvait apporter quelque intérêt pour Jeannine de se rendre en Slovaquie où notre mère aurait tant aimé aller.

Internet nous a servi dans nos recherches et surtout cela nous a permis de découvrir des livres relatant cet épisode de la guerre 39-45 dont nous ignorions absolument tout.

Ces livres que nous nous sommes procurés par tous les moyens, nous ont fait comprendre ce qu’était cette Compagnie de partisans français en territoire slovaque, entraînée par le Capitaine Georges de Lannurien pour se battre aux côtés de partisans soviétiques et d’unités slovaques insurgées contre la Wehrmacht et le fascisme. La diffusion de ces livres a été si confidentielle que peu de personnes en France connaissent cet épisode de la guerre 39-45 qui s’est déroulé loin de notre territoire, dans l’inconnu des montagnes slovaques.

Cependant, le Gouvernement Slovaque procède chaque année à des cérémonies commémoratives notamment devant la stèle de Strečno lors de l’anniversaire de l’Insurrection Slovaque de 1944. Le peuple slovaque est encore infiniment reconnaissant aux combattants français pour leur participation héroïque lors des combats pour leur liberté.

A la gloire éternelle des fils de la France“.

Sur la colline de Zvonica près de Strecno, se dresse un monument du souvenir en forme d’obélisque dédié aux partisans Français morts aux combats lors du Soulèvement national slovaque (fin août 1944). Le monument a été construit entre 1952-1956 et est fait de travertin blanc (roche calcaire présentant des cavités garnies de cristaux) de la région de Spis (Slovaquie de l’est). 24 partisans sont enterrés dans les cryptes sous le monument. Chaque année à la fin du mois d’août, des cérémonies du souvenir ont lieu au pied du monument.

Le nom de Maurice SIMON figure parmi les 56 noms de Partisans Français.

Pour qui s’intéresse à Maurice et à l’histoire de notre famille, il convient de citer pour une lecture très instructive, les livres suivants ainsi que leurs auteurs :

o « l’Ennemi Retrouvé » de René Picard, paru en 1953.

o « Les Résistants de la dernière chance » (des Français dans les maquis slovaques) de Bohus Chnoupek paru en 1986. Le nom de Maurice est cité en page 161 lors d’un passage très douloureux.

o « La Brigade Stephanik » d’Armand Toupet, d’après le récit d’Albert Acheray paru en 1991 (légèrement romancé mais très intéressant).

o « Six années pour la Patrie » d’André Ringenbach (édité par l’auteur en 1967). Il y raconte son internement dans les camps allemands, ses évasions et ses combats lors du soulèvement slovaque.

o « La France Militaire dans le Soulèvement Slovaque de 1944 » de Miroslaw Kovarik, plus récent, paru en 2004, plus technique et chronologique.

Et puis, depuis novembre 2008 et tout simplement en consultant les « pages blanches », j’ai eu la grande satisfaction de connaître René Cuilleron, « le copain de Maurice ». Je crois pouvoir dire que la joie a été réciproque. C’est fou, tout ce qu’il a pu m’apporter comme informations et documents qui m’ont fait connaître ce qu’à du vivre notre frère en ses derniers instants de vie.

Bien entendu, je n’ai pas à relater ici les combats et les actions qu’ils ont menés durant les mois de septembre et octobre 1944. Je ne les ai pas vécus et les livres sont là pour ça.

Cependant je reste pleine d’interrogations et de doutes sur les événements subis après la dissolution de la Compagnie. A partir de novembre il neigeait sur les montagnes slovaques et les Basses Tratras (Nizke Tatry) où ils s’étaient retirés, abandonnés, sans vivres et sans abris. Comment a-t-il été arrêté par les SS et emprisonné à Banska Bystrica ?

La lettre officielle du 14 septembre 1945 du Capitaine de Lannurien nous apprend que « Maurice est tombé glorieusement au cours de combats livrés en Slovaquie contre les Allemands ». Il précise également : « Le 6 février 1945, au cours d’une mission dans les environs du village de Nemecka Lupca, il a été surpris par les Allemands et abattu. Son corps a été inhumé à Nemecka Lupca ».

Cependant, le livre de Bohus Chnoupek indique qu’il est sorti de prison le 20 janvier 1945, en même temps que Jacques Cransac, François Procot, René Galais, Raymond Kern et Charles Marais, pour être conduits en camion vers le four à chaux de Nemecka Lupca afin d’y être fusillés.

Nous étions donc en janvier de cette année, persuadées (Jeannine, Denise et moi) que le corps de Maurice avait probablement été précipité dans le four à chaux de Nemecka Lupca.

Je ne crois à la réalité des précisions fournies par le Capitaine de Lannurien à ma famille sur les circonstances de la mort de Maurice. Chargé de régler à son retour en France le sort de ses compagnons de combat, vivants, tués ou disparus, Il a probablement dicté des paroles consolatrices dans le souci d’épargner notre famille ? Cela, je le pense très fort.

Mais voilà que, partant de l’idée que le portefeuille de Maurice avait été remis à Armand Hochet par le Maire de Slovenska Lupca, René Cuilleron a eu l’idée de demander à son ami, d’origine slovaque, Milan Podolsky, d’écrire dans sa langue au Maire actuel de cette commune, Monsieur Peter Lakomcik.
C’est ainsi qu’en janvier 2009, nous avons eu la grande satisfaction de recevoir la photo de la tombe de Maurice qui est entretenue depuis 64 ans par les habitants de Slovenska Lupca.

Et puis, certainement poussé par mes interrogations, René a à nouveau sollicité son ami Milan afin qu’il reprenne contact avec M. Lakomcik pour lui demander de vérifier dans les archives de la Commune dans le but de retrouver une éventuelle annotation relatant les circonstances de sa mort.

La réponse, traduite par Milan nous est parvenue mi février 2009. Nous en avons pris connaissance avec beaucoup d’émotion. Elle est la suivante :

« Dans le Registre du livre de Slovenska Lupca, il est écrit ce qui suit :
Au cours et après des combats qui se sont déroulés aux environs de Slovenska Lupca, il a été trouvé un corps sans vie (mort) à PRIBOJ, quartier de Slovenska Lupca. D’après les documents personnels en sa possession, trouvés sur son corps, on a constaté qu’il s’agissait d’un homme du nom de Maurice SIMON, né le 5.01.1919 à Paris, métier, employé mécanicien.
Il a été atteint par plusieurs coups tirés dans sa tête ainsi que des coups sur la partie supérieure de son corps.
La date de sa mort : 3 février 1945.
Il était vêtu d’une tenue civile de couleur bleue, coiffé d’un béret, chaussé de chaussures militaires ».

Ainsi, la vérité est très certainement là et j’en déduis que Maurice, qui est vraisemblablement sorti de la prison le 20 janvier comme relevé par CHNOUPEK dans le sinistre registre noir du pénitencier de Banska Bystrica, s’est probablement évadé du camion qui les conduisaient au four à chaux de Nemecka Lupca pour y être fusillés. Son corps a été trouvé à Priboj qui se situe à l’entrée de Slovenska Lupca, près des Usines BIOTIKA, le long de la rivière Hron.

Ce scenario (si je puis employer cette expression), est émis par Chnoupek dans son livre « Les Résistants de la dernière chance ». Il est également repris dans un article paru dans le journal slovaque « Le Combattant antifasciste » le 9 février 1995 sous la signature de Madame Danièle BARANOVA, Docteur en Philosophie. Elle précise :

« Les victimes étaient ramassées par convois motorisés de véhicules allemands bâchés qui s’arrêtaient en cours de route avant d’arriver à Nemecka, pour être dépouillées de leurs objets de valeur…
Dans la vallée de Raztocka et à Nemecka en particulier où se trouvaient des fours à chaux dans lesquels furent précipités plus de 900 personnes dans la semaine du 5 au 11 janvier 1945, se trouvaient 5 français (il s’agit là des 5 français sortis de prison le 6 janvier). Lorsqu’ils aperçurent le four fumant autour duquel s’affairaient les fascistes, trois d’entr’eux prirent la fuite. L’un des français courut en direction de Nemecka et les deux autres vers le fleuve Hron. Les HD ou se lancèrent à leur poursuite. Le premier fut fauché par une rafale de mitrailleuse, le second fut atteint par une grenade et le troisième fut abattu dans le fleuve Hron. »

Dans les différents écrits que j’ai lus, on parle toujours des 5 français qui sont sortis de prison le 5 janvier 1945 (Bonnot, Certain, Ferrandier, Hedoux et Daucourt). D’ailleurs, leurs cinq noms figurent sur le monument érigé à l’entrée de Nemecka Lupca. Mais tout me porte à croire que cette situation s’est reproduite pour Maurice deux semaines plus tard. Le quartier de Priboj se trouvant exactement sur la route qui mène de Banska Bystrica à Nemecka Lupca.

J’en conclus donc que Maurice a été fusillé par un SS ou plutôt un gardiste au cours de son transfert ou après, c’est-à-dire entre le 20 janvier et le 3 février, puisque son corps a été trouvé le 3 février 1945.

Et c’est ainsi que Jeannine (ma sœur), Sabine (ma fille), Jeanne (ma petite-fille) et moi, allons du 29 mai au 2 juin 2009 en Slovaquie, afin de nous recueillir au nom de toute notre famille (Renée, Pierrot et Denise), sur la tombe de notre frère, oncle et grand-oncle en emportant avec nous le souvenir de nos parents et notre sœur Mimie.

Sur la plaque que nous emportons avec nous,

nous avons simplement fait marquer :

A notre frère Maurice
Nous ne t’avons jamais oublié

Nášmu bratovi Mauricovi
Nikdy sme na Teba nezabudli

Messages

  • A LA MEMOIRE DE Maurice SIMON, qui après la débâcle de nos armées en mai-juin 1940 et démobilisé,a été comme tant d’autres,rattrapé par les recrutements Nazis au titre de S T O . Après lecture de ce poignant récit relatant son combat contre le Nazisme en pays Slovaque au prix de sa vie et cela, sans obligation, que valent à coté de tant d’héroïsme mes 5 années de captivité tranquillement vécues attendant que passe la tourmente ??..Même si j’ai eu quelques mois difficiles,je m’incline devant ces héros tels que Maurice SIMON,qui ont eu le courage de reprendre le combat au péril de leur vie !..
    Honneur à Maurice SIMON et tous mes compatissants respects à sa Famille.
    Louis SUAREZ - louissuarez81@orange.fr
    http://ppsuarez.free.fr ou :
    http://pagesperso-orange.fr/suarez

  • Merci à Louis SUAREZ pour sa compassion envers ma famille qui a été très éprouvée par la disparition de cet être cher et surtout pour notre maman qui, je l’ai dit, ne s’est jamais consolée. Après tant d’incertitudes sur les circonstances de sa mort (puisque sa tombe n’avait pas été retrouvée), il me reste à savoir quand il a été fusillé. Il a été emmené de la prison de Banska Bystrica dans un état effroyable (sic Bohus Chnoupek) par les SS, le 20 janvier 1945 pour être fusillé et jeté dans la fosse de Kremnicka. Son corps a été trouvé le 3 février 1945 à Slovenska Lupca (environ 15 kms). Sans cesse je me demande s’il a souffert pendant 14 jours, seul, blessé, pitoyable.
    Quel gachis !
    Andrée ALLAIN, sœur de Maurice SIMON

  • Bonjour. Belle-fille de Mr Philippe PROCOT, frère de François, j’ai trouvé cet article tout à fait par hasard. Je ne connais pas tout le vécu de mon beau-père, mais j’ai immédiatement fait le lien entre lui et son frère François, fusillé le 20 janvier 1945. Suite à ce récit, je me suis procurée le livre de Bohus Chnoupek que j’ai lu avec beaucoup d’attention et surtout d’émotion, notamment lors du passage qui relate la fusillade des 5 soldats dont faisait malheureusement partie François PROCOT. Suite à la lecture de ce livre, j’ai entamé une conversation avec mon beau-père. Il me confirmait alors mes propos et me racontait que leur papa, après l’annonce du décès, a demandé un entretien auprès du Capitaine de Lannurien afin de connaître les faits plus en détails. Cette demande est toujours restée sans réponse. Si quelqu’un aurait des renseignements à lui fournir, voici mon adresse mail : pzielins@estvideo.fr.
    Pour ma part et au nom de mon beau-père, je remercie les personnes qui ont témoigné à travers internet et qui n’oublie pas les partisans français de Slovaquie. Fabienne.