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Intervention de Mme Nowakowska

par Dimitri et Bachara (2006) - Lycée de Dammarye les Lys

lundi 25 septembre 2006, par Frederic Praud

Madame Nowakowska est née le 18 avril 1932 à Varsovie, capitale de la Pologne. Elle est issue d’une famille entièrement polonaise. Ses parents et grands-parents avaient quitté Minsk pour Vilnius. Ces deux villes étaient à l’époque en Pologne.
Madame Nowakowska avait sept ans lorsque débuta la Seconde Guerre Mondiale, le 1er septembre 1939. Depuis ce jour elle oublia ses souvenirs gais, pour faire place à un avenir beaucoup plus sombre. A l’époque la Pologne est divisée en deux parties : la partie Ouest est annexée par Hitler et son régime Nazi ; la partie Est, quant à elle, est envahie par l’Armée rouge communiste de Staline. Cette division avait été décidée en 1938 entre les deux hommes lors d’un accord secret. Madame Nowakowska voyait des avions qui survolaient la capitale polonaise où elle était venue habiter avec sa famille. Elle vit les bombes tomber, les maisons brûler. Le maire de Varsovie via les hauts parleurs de la ville annonça la menace allemande et recommanda aux habitants de quitter la ville. Le 17septembre 1939, l’armée rouge entra en Pologne, madame Nowakowska et sa famille quittèrent alors la ville. Sur les routes les « fuyards » formaient des colonnes humaines qui étaient des cibles faciles pour les avions mitrailleurs allemands. Madame Nowakowska et sa famille se cachaient dans les bois et avançaient de nuit. C’est Victoria, la grand-mère qui menait toute la famille. Elle était forte, courageuse et intelligente, madame Nowkowska trouvait qu’elle portait bien son prénom. Ils ne se nourrissaient que de légumes ramassés dans les champs. A cause de la maladie de la tante de madame Nowakowska, la famille retourna vers Varsovie. Sur le chemin du retour ils croisèrent des soldats polonais qui fuyaient la capitale car ils étaient vaincus. De retour à Varsovie, les Allemands avaient pris le contrôle de la ville et du pays. Un jour madame Nowakowska assista à une exécution générale de 120 personnes désignées au hasard dans la rue. Elles furent tuées car un soldat allemand avait été tué. Madame Nowakowska se fit tirer dessus par un soldat allemand alors qu’elle rentrait chez elle après le couvre feu mis en place par les nazis. Madame Nowakowska vécut aussi la période des ghettos. Celui de Varsovie était le plus grand, il regroupait des milliers de juifs dans un quartier fermé par un mur. Les juifs qui réussissaient à fuir le ghetto étaient peu nombreux et souvent se faisaient tuer avant d’être libres. Madame Nowakowska vit un jour deux femmes juives se faire frapper à tort par des soldats allemands car elles fuyaient le ghetto. Parfois sa mère jetait des légumes par dessus le mur du ghetto pour nourrir les juifs qui étaient emprisonnés de l’autre côté. Madame Nowakowska ne fréquentait pas l’école normale, car l’école normale était enseignée par les allemands. Elle fréquentait donc une école clandestine avec des enseignants polonais. Parfois avec sa grand-mère, madame Nowakowska partait à la campagne pour échanger nourriture et vêtements. Lorsqu’elles allaient à la campagne, elles passaient en train devant les camps de Treblinka. Elle se rappelle de l’odeur, elle ne voyait pas les camps car les allemands fermaient les volets du train. Sa grand-mère lui raconta que l’odeur infâme qui régnait aux alentours du camp était l’odeur des cadavres entassés. Madame Nowakowska ne connut pas son père. C’était un homme riche qui vivait dans une villa dans l’Est de la Pologne. Son seul parent était sa mère, elle avait aussi un jeune frère. Ils sont tout deux décédés aujourd’hui. En août 1944, elle avait 12 ans, Paris fut libéré dans un calme peu habituel pour une guerre, avec seulement 1000 morts. Varsovie fut détruite à 80%. Il y a eu 150 mille morts. Il y a eu autant de morts à cause de l’armée rouge qui ne voulait pas donner son aide à l’insurrection polonaise. Varsovie connut l’insurrection durant 63 jours. La ville fut coupée d’électricité et d’eau courante pendant toute la durée de l’insurrection. La nourriture n’était pas assez abondante. L’insurrection dura du 1er août au 1er octobre. Elle fit 250 mille morts. A la fin de l’insurrection, les polonais étaient forcés de partir en train pour le camp de concentration d’Auschwitz.
Auschwitz était le plus grand camp d’extermination dans le monde connu. Par chance le train de la mort qu’avaient pris madame Nowakowska et sa mère s’arrêta. Elles fuirent dans la campagne jusqu’à la ville de Skavina. Elle fut hébergée par une inconnue et séparée de sa mère. L’armée rouge libéra la Pologne du régime nazi, et madame Nowakowska retrouva sa mère. Elles partirent pour la ville de Gdansk. Gdansk était la seule ville qui était restée libre durant la guerre. Là-bas une inconnue prédit l’avenir dans les lignes de la main de madame Nowakowska : elle allait devenir institutrice

Dimitri


Elle avait 15-16 ans, quand ils se sont installés dans une petite maison en ruine avec sa famille. Quand elle était au lycée, elle faisait partie de la chorale de son lycée. Elle était très heureuse d’en faire partite. Quand elle l’a dit a sa mère, elle n’a pas voulu qu’elle chante dans la chorale car c’était pour faire une chanson pour Staline lors de son 70ème anniversaire. Pour convaincre sa fille, la mère de Mme Nowakowska lui a montré des photographies de guerre distribuées par les soldats, elle décida donc de ne plus chanter pour Staline.

A 17 ans, ses amies et elle se réunissaient chez une camarade pour écouter « Radio free Europe ». Elles apprenaient tout ce qui se passait durant la guerre avec cette radio. Un jour, elle a décidé avec deux de ses amies d’envoyer un courrier à la radio pour leur demander des conseils sur ce qu’elles pourraient faire contre les Russes. Elles ont demandé aussi que la réponse soit faite à un jour et à une heure précise. Les membres de la radio lui dire de ne rien faire et leur conseillèrent de continuer leurs études. Quand elle était à l’école, elle ne pouvait faire confiance à personne, car tout le monde n’était pas contre les Russes ou les Nazis. C’est à l’église qu’elle se réunissait avec ses amis, car ils s’y sentaient à l’abri et ils pouvaient y parler librement.

En 1956, il y avait des révoltes contre le communisme. En 1976, le comité de défense des ouvriers a été créé. A cette époque il n’y avait pas de chômage, tout le monde travaillait ou était à l’école. En 1970, il y a eu une grande révolte, mais elle a été écrasée par des arrestations et des massacres. Sa première manifestation a été en 1970. Elle a quitté les cours pour aller voir ce qu’il se passait dans les manifestations. Elle était vraiment heureuse d’y être.

Elle a eu deux fils et une fille. Elle voulait que ses enfants fassent de longues études, c’est ainsi que ses fils sont devenus techniciens en automobile. Elle leur a appris à se battre, en aidant les gens qui en avaient besoin. En 1977, elle a eu pour la première fois son passeport. Iil lui avait été délivré pour participer à un voyage à Paris organisé par le syndicat des professeurs. En 1978, un archevêque polonais est devenu pape, le pape Jean-Paul II. En 1979, il est venu en Pologne malgré que les communistes s’y soient opposés. Durant cette année, elle est partie à Moscou pour faire un voyage organisé par le syndicat des professeurs.

En 1980, une grande révolte a éclaté dans le port de Gdansk et s’est propagé dans toute la Pologne. Elle a été représentante des professeurs grévistes durant cette révolte. En 1981, le représentant de l’état a accepté toutes les revendications faites par les syndicats. Elle a été appelée par le syndicat français de l’Education nationale pour voir le système d’éducation français le 7 décembre 1981. Dans la nuit du 12 au 13 décembre 1981, la police et l’armée ont repris le pouvoir en Pologne. Tous les représentants des syndicats ont été arrêtés sauf elle car elle était en France. Maintenant elle fait partie de l’association des anciens combattants polonais en France.

Bachara


Voir en ligne : La Bande Dessinée : Les Migrants

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