CHALDÉEN - En novembre 78, j’ai rejoint mon petit frère en France, car j’ai compris qu’il n’y avait pas de place pour nous en Turquie
Mr et Mme Simon
texte Frederic PRAUD
Les propos de Mme Simon sont retranscrits en italique.
Uludere, le village natal
Nous venons du village d’Uludere (Doran Tuyu), au sud-est de la Turquie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière irakienne. Dans la région, il n’y avait pas beaucoup de chrétiens, seulement cinq ou six villages : Uludere, Şirnak ainsi que deux ou trois autres du côté de Mardin, une ville kurde. Mais comme nous appartenions à la même communauté, nous avions toujours des contacts, des relations.
Entre chaque village, il y avait une trentaine de kilomètres. Şirnak comptait environ quatre-vingt familles et Uludere, une quarantaine. Mais chez nous, une famille, ce n’est pas comme ici ! On peut trouver trente personnes dans la même maison ! Il y a souvent les grands-parents, les parents, les frères, les sœurs, les oncles, les tantes, les cousins… C’est la famille au sens large.
Je suis né en 1945 et ma femme en 1952.
Mais officiellement, nous avons le même âge tous les deux !
Là-bas, nous avions des problèmes de papiers ! Quand ils ont vu que nos noms étaient chrétiens, ils nous en ont donné d’autres un peu par hasard… Mon vrai nom, c’est Duman.
Nous étions agriculteurs éleveurs, comme nos parents. On travaillait la terre, on gardait le bétail, etc. Chacun possédait sa petite propriété. Les premiers habitants se sont installés à cet endroit il y a environ trois siècles et demi. Mes ancêtres, bien avant mon grand-père, vivaient déjà là-bas. C’est vers 1850-1860, qu’est arrivée la première famille musulmane et tout doucement, elle s’est agrandie. Mais, on ne pouvait pas s’entendre avec eux car ils nous menaçaient continuellement ! Ils ont commencé à nous prendre nos terres et finalement, nous avons été obligés de partir…
Dans notre village, il y avait cinq ou six familles musulmanes alors que dans l’autre, il n’y en avait pas, jusqu’à ce qu’on commence à venir en Europe. Á partir de là, ils se sont installés là-bas aussi. Par la suite, à cause du problème kurde, du conflit avec le PKK, le gouvernement turc a vidé tous les villages chrétiens de la montagne pour rapprocher les gens des grandes villes, car les Kurdes de la région étaient aidés. Certains leur donnaient à manger, etc. Les habitants, qui vivaient dans ces villages depuis des centaines d’années, ont donc été obligés de partir d’un seul coup. Ils ont été remplacés par des Musulmans, qui ont utilisé les terres, même s’ils habitaient un petit peu plus loin… Mais, nous étions déjà en France lorsque le gouvernement turc a vidé le village !
Trouver la liberté ailleurs…
Nous avons toujours eu des problèmes à cause de la religion… Nous avons toujours été opprimés parce que nous sommes chrétiens… En fait, nous avons quitté notre village à cause de problèmes de terres. On nous a fait sentir qu’il fallait partir… Comme nos grands-parents et nos parents, nous avons été menacés de beaucoup de choses ! Il y avait des bagarres ! Alors, les derniers temps, les gens ont compris que là-bas, ils resteraient toujours des esclaves et tout doucement, ils ont commencé à fuir pour trouver la liberté ailleurs…
En 69-70, avant de faire le service militaire, je suis venu seul à Istanbul pour trouver des solutions pour quitter le village. Dans une grande ville, c’était plus anonyme ! Á l’époque, à Istanbul, il y avait cinquante pourcents de chrétiens : des Arméniens, des Syriaques, des Grecs, etc. Mais, lorsque je suis revenu en 74, c’était très différent ! Ils n’étaient plus que vingt-cinq pourcents. Les autres étaient partis parce que là-bas aussi il y avait des problèmes…
En 70, je suis rentré au village. J’étais obligé car je n’avais pas encore effectué le service militaire. Je l’ai fait de 72 à 74 et cette même année, je suis retourné à Istanbul, tandis que ma femme est restée au village, le temps que je trouve des solutions pour faire venir ma famille. J’ai loué une petite maison. Je l’ai aménagée et en 75, j’ai ramené tout le monde.
Service militaire et différences de traitement
Au service militaire, les Chrétiens comme moi n’étaient pas considérés de la même manière que les Turcs musulmans. Il y avait beaucoup de différences ! Par exemple, tous les vendredis soirs, on avait des cours de religion sur le Coran. Un jour, un imam est venu dans notre groupe de soldats et chacun devait réciter : « Allah Wakbar !, etc., etc. » Lorsque mon tour est arrivé, j’ai dit : « Moi, je connais pas ça… » Á l’époque, j’étais déjà âgé ! Je devais avoir vingt-cinq ans. L’imam m’a mis une claque et m’a dit : « Tu n’as pas honte à ton âge, de ne pas connaître la condition d’un musulman ! »
Je suis allé voir le commandant et je lui ai expliqué :
« - Ecoutez, je connais mais je veux pas…
– Pourquoi, vous n’êtes pas musulman !
– Non, je ne suis pas musulman… »
Depuis neuf mois que j’étais là-bas, personne ne savait que j’étais chrétien parce que j’avais changé mon nom ! J’avais choisi quelque chose de passe partout, qui passait inaperçu. Je m’appelais Simon mais j’avais mis Suleyman, un nom très répandu. Il y avait beaucoup de Chrétiens là-bas et ils avaient tous fait comme moi !
Quand j’ai dit au commandant que je n’étais pas musulman, il a ajouté :
« - Mais alors, vous êtes quoi ?
– Je suis chrétien…
– Ah oui, vous êtes « gahour » ! »
C’est-à-dire sans dieu, comme un animal…
Je suis resté sur mes positions… « Pour moi, ce n’est pas bon…Je ne peux pas dire comme un musulman... » Alors, tous ceux qui étaient dans la salle se sont mis debout et ont protesté : « Comment ça ? Il ne veut pas faire comme nous ! » Là, un autre commandant m’a expliqué : « Nous, on ne peut pas régler le problème. Il faut aller plus haut. » Il m’a donc emmené le soir même chez un colonel, le responsable de l’armée.
Quand nous sommes arrivés chez lui, il a demandé : « Que se passe-t-il ? Il y a de la bagarre ou quoi ? » et le commandant lui a résumé la situation :
« - Non, mon Colonel. On a donné des cours et il n’a pas voulu dire la condition d’un musulman.
– Est-ce qu’il comprend ?
– Non, il ne comprend pas mais il connaît toutes les conditions de religion !
– Bon et bien, ce n’est pas grave. Moi, je ne peux rien dire ! Il faut voir ça avec votre chef de groupe.
– On est parti là-bas mais c’est fermé.
– Alors, vous verrez demain ! Normalement, il va comprendre ! S’il n’est pas allé à l’école, ça viendra tout doucement… »
Moi, j’ai été très choqué d’entendre de tels propos… Un colonel ne pouvait pas dire ça ! Si aujourd’hui, un général dit quelque chose comme ça, ce n’est pas normal ! Officiellement, l’armée turque est laïque !
Alors, avant de partir, j’ai signalé au colonel :
« - Excusez-moi, mais j’ai quelque chose à vous dire…
– Allez-y.
– Moi, je suis un soldat comme les autres… Je suis turc, j’ai la nationalité turque, mais il n’est pas bon pour moi que je donne la condition d’un musulman parce que je suis chrétien… Je connais la Bible, je connais le Coran, je connais la Torah mais aujourd’hui, on me menace dans le groupe et je vous promets que si demain, quelqu’un me dit quelque chose, je le ferais savoir au général… C’est une question de liberté ! Personne ne peut dire ça ! Ici, nous sommes en Turquie et vous m’obligez à être musulman… »
Il a réfléchi un petit peu et m’a répondu : « Ecoutez, si quelqu’un vous dérange demain, venez me le dire et je lui parlerais… » Mais, jusqu’à la fin de mon service militaire, je n’ai jamais été traité normalement, comme les autres…
C’est aussi pour cette raison qu’arrivés à Istanbul, j’ai changé tous les noms des membres de ma famille, même ceux de mes trois enfants. Moi, j’ai gardé celui de Suleyman jusqu’au moment où je suis venu en France. Quant à mon fils aîné, il a trois noms aujourd’hui : le nom de mon père, un nom turc et un nom français.
Arrivée en France
En novembre 78, j’ai rejoint mon petit frère en France, car j’ai compris qu’il n’y avait pas de place pour nous en Turquie… Il s’y trouvait depuis janvier et avait demandé le statut de réfugié politique mais on lui avait refusé. Alors, quand je suis arrivé à mon tour, nous sommes allés voir un prêtre chaldéen d’origine turque, Ali Şoran. Il habitait à Paris dans le XVI ème. Je lui ai donné les papiers et il a fait un dossier qu’il a transmis à l’OFPRA, qui a accepté. Il était très connu ! Il s’est occupé du cas de cinq six personnes en même temps.
Ma femme n’était pas avec moi ! Elle est arrivée après. Je suis toujours parti d’abord en éclaireur pour trouver des solutions. Comme je n’avais pas d‘argent, les Duman, trois Chaldéens qui étaient là depuis longtemps, depuis 73, m’en ont prêté un peu. L’un deux est même parti à Istanbul pour récupérer ma famille. Mais, il n’y avait pas de visas ! Pour venir en France, les conditions ont toujours été très dures… Il a donc pris ma femme et mes trois enfants et les a ramenés par avion, officiellement.
Ce qui m’a le plus étonnée en arrivant en France, c’est la carte d’identité.
Chez nous, on n’avait pas de liberté ! Au village, jamais nous n’avons été heureux… Nous étions des victimes, des esclaves… Il y avait toujours des problèmes… En France, c’est très différent ! Quelle que soit votre religion, tout est impeccable. C’est l’égalité, la liberté, partout ! Voilà ce qui nous a le plus surpris en venant ici …
Aider les Chaldéens à s’intégrer
Nous avons loué une maison à Clichy-sous-Bois et les Chaldéens ont continué à arriver. Nous, on commençait déjà à parler un petit peu français. En 82, notre petite fille est décédée d’un cancer… Á ce moment-là, il y avait à Clichy un prêtre qui s’appelait Pierre Valrat. Il a fait une messe et j’ai invité tous les Chaldéens. Nous étions à peu près deux cents personnes !
J’ai commencé à connaître ce prêtre et on a travaillé ensemble pour améliorer la vie des Chaldéens. On a organisé des rendez-vous avec eux, etc. J’avais beaucoup d’idées avec ma femme ! On a travaillé à la maison, à domicile, sur des machines à coudre avec d’autres personnes. Le quotidien des Chaldéens était très dur à cette date ! D’ailleurs, je remercie Pierre Valrat qui nous a beaucoup aidés…
En 85, l’évêque de St Denis lui a dit qu’il aimerait bien rencontrer les Chaldéens. Je l’ai donc invité chez moi, à la maison, et j’ai choisi un groupe de Chaldéens avec Pierre Valrat. Nous avons réfléchi ensemble à ce que nous pouvions faire pour favoriser notre intégration. L’évêque m’a conseillé : « Il faut faire une association. Sinon, ce sera très dur pour vous… » Á l’époque, les enfants n’allaient pas à l’école ! Ils restaient à la maison… Nous avons donc créé une association sur Clichy-sous-Bois et il m’a dit : « Je ne vois personne d’autre que vous pour devenir président parce que vous connaissez déjà des gens, etc. »
J’ai collaboré avec quelques Français, délégués à la pastorale, ou qui travaillaient à la mairie, et on a demandé à ce que les enfants soient pris à l’école. On en a envoyé une quarantaine dans l’établissement privé Henri Momble, où ils sont restés pendant trois ans. De mon côté, j’ai continué à chercher de l’argent à droite à gauche, dans les bureaux d’aide sociale, au Secours catholique, à Emmaüs, pour assurer la prise en charge. Avec Pierre Valrat, nous avons également envoyé beaucoup d’enfants à Saint-………….., une école privée de Villeparisis, qui compte à peu près deux mille cinq cents élèves.
On a cherché des logements, on a commencé à mettre en place des ateliers et un jour, la sous-préfecture de Montmorency a pris rendez-vous avec moi. Là-bas, j’ai raconté qu’en Turquie nous habitions un petit village où nous faisions de l’agriculture. J’ai expliqué que nous n’avions pas de métier, pas de profession. Alors, on m’a proposé : « Vous savez, dans nos campagnes françaises, nous avons pas mal de villages vides, avec des jardins, des terres disponibles. Si vous voulez, on peut vous y envoyer ! » Moi, j’ai dit : « On est d’accord ! Je suis près à chercher des volontaires. »
On a envoyé quelques familles à Saint-Flour, dans le Cantal, et au bout cinq ans, elles ont obtenu leur naturalisation. Là-bas, il y a d’ailleurs une association qui s’appelle « Cantalia » et qui n’est constituée que d’immigrés. Les derniers Chaldéens qui sont arrivés ont été répartis un peu partout en France, dans toutes les régions. Certains sont allés à Mont-de-Marsan, d’autres à Montauban, etc. Ils ont été envoyés à la campagne. Une ou deux fois, j’ai rencontré le président de « Cantalia ». On a discuté et il était très content des familles chaldéennes…
De Clichy-sous-Bois à Sarcelles : le rôle de la famille Duman
Nous sommes restés à Clichy-sous-Bois jusqu’en 86. Ensuite, j’ai acheté un pavillon à Sarcelles, aux Chardonnerettes, où vivaient déjà d’autres Chaldéens. Quand je suis arrivé en France, j’ai été accueilli à Clichy-sous-Bois chez Nisam Duman. Je suis resté invité chez lui avec ma famille pendant un mois et demi. C’est lui qui m’a cherché une maison à louer et c’est son frère qui est parti en Turquie pour ramener ma femme et mes enfants.
Les Duman sont venu en France en 73, de façon tout à fait officielle, car à ce moment-là, le pays allait cherchait de la main d’œuvre étrangère. Au bout d’un an et demi, en 80, Nisam Duman a quitté Clichy pour Sarcelles et c’est lui qui a fait en sorte que toute la communauté vienne s’y installer. C’est lui qui le premier est venu vivre à Sarcelles. L’année dernière, il était provisoirement président de l’UACF et maintenant, il est dans le conseil. Il s’occupe également de la pastorale.
Les trois Duman sont les premiers à avoir ouvert le chemin en France. S’ils n’avaient pas été là, notre parcours auraient sans doute été différent ! Nous serions sans doute allés aux Pays-bas ou en Allemagne ! Mais, ces trois personnes qui venaient d’un autre village, étaient nos cousins. Nous étions presque tous cousins ! Après s’être installés ici, ils sont rentrés en vacances en Turquie et nous ont raconté comment c’était en France, ce qui nous a fait rêver et nous a donné envie de partir…
Mais moi, au début, je n’avais pas l’intention de venir vivre en France ! Un jour, notre évêque d’Istanbul m’a proposé :
« - Si vous trouvez deux autres personnes, je peux vous envoyer en Allemagne. Là-bas, quelqu’un vous donnera des terrains et des maisons.
– Ce serait miraculeux que vous puissiez faire ça !
– Non, non, j’en suis sûr… »
J’ai donc vendu tout mon matériel à Istanbul et je suis parti au village pour récupérer mon passeport et prendre deux autres hommes avec moi.
Revenus à Istanbul, je leur ai dit : « Maintenant, on va acheter des billets d’avion ! » mais au dernier moment, l’un deux m’a expliqué : « Je suis désolé… Je ne peux pas venir… » Bref, ça n’a pas marché… Moi, j’étais obligé de partir ! J’avais pris le passeport, j’avais laissé ma famille au village, j’avais vendu tout mon matériel… Finalement, je suis arrivé en France, par avion, et j’ai demandé le statut de réfugié politique. Mais au départ, dans ma tête, c’est en Allemagne que je devais aller ! Pas en France ! Je n’avais pas choisi l’Allemagne parce que c’était mieux. Nous les chaldéens, nous cherchions simplement à trouver une place quelque part, pour être bien…
Les autorités françaises n’ont jamais considéré les Chaldéens comme des Turcs. Aujourd’hui, la Turquie, c’est un pays et les Turcs ne viennent pas en France pour s’y installer définitivement. Ils viennent pour des raisons économiques, pour gagner un petit peu d’argent et retourner ensuite chez eux exercer un métier, alors que les Chaldéens n’ont jamais imaginé ça ! Ils sont venus en France pour y vivre et y rester. Au bout de cinq ans, ils demandent tous la naturalisation tandis qu’un Turc demande la double nationalité. D’ailleurs souvent, beaucoup de Chaldéens naturalisés se rendent en plus au consulat de Turquie pour obtenir l’annulation de la nationalité turque. Moi, j’ai été naturalisé mais je n’ai pas eu besoin d’exiger cette annulation car j’ai fait le service militaire en Turquie. Mais, jamais je n’ai eu dans la tête de retourner vivre là-bas !
Transmettre la mémoire chaldéenne
Je ne suis pas très calé en histoire mais d’après ce qu’on m’a raconté, les Chaldéens appartiennent à un peuple très ancien, qui existe depuis sept mille ans. En 5000 avant Jésus-Christ, il y avait déjà des Chaldéens, du côté de Babylone, en Irak. Mais plus tard, à l’époque des rois, il y a eu la guerre avec les Juifs puis avec les Perses, contre qui les Chaldéens ont finalement perdu. Nous sommes tous chrétiens mais partagés entre catholiques, orthodoxes et syriaques. C’est ici, en France, que l’on a commencé à comprendre un petit peu notre histoire car lorsque nous étions enfants, au village, personne ne nous a rien appris sur ce sujet… Il n’y avait pas de tradition orale…
Mais maintenant, on parle de l’histoire ! Par exemple hier, à la radio, j’ai entendu des choses sur les Chaldéens…
Ma femme et moi, nous ne sommes jamais allés à l’école. L’année de notre départ, il n’y avait qu’un seul prêtre pour deux villages et il ne donnait pas de cours sur l’histoire ou la géographie.
C’est ici, en France, que nous avons commencé à connaître l’histoire des Chaldéens, des Juifs, etc. Mais, pour instruire les enfants, il faut des écoles ! Aujourd’hui, les Juifs ont des écoles privées et ils peuvent donc transmettre la mémoire de leur peuple. Seulement nous, jusqu’à maintenant, nous n’avons rien… C’est pourquoi, dans l’association, nous travaillons beaucoup pour la communauté. On y donne des cours pour lire et écrire le chaldéen, des cours sur notre histoire. Nous avons mis des livres à disposition, etc.
Mais le problème, c’est qu’ici, il y a beaucoup de libertés et la plupart des jeunes Chaldéens ne se préoccupent pas vraiment de choses comme ça. Pourtant, ils ont bien plus de moyens que nous pour connaître notre histoire ! Nous, on est jamais allés à l’école ! J’ai seulement pris quelques cours particuliers en Turquie et en France, pour apprendre à lire et à écrire un petit peu, mais je ne suis pas en mesure de tout comprendre…
L’amour des Sarcellois
Cela fait dix-neuf ans que nous sommes à Sarcelles et nous aimons beaucoup les Sarcellois ! Mais on n’a jamais trouvé personne pour dire que nous sommes bien ici, que nous sommes heureux…
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