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Conférence internationale sur le climat à Doha

La mobilisation générale attendra 2020... ?

Notre avenir sur la planète se négocie au royaume du pétrole, au Qatar.

jeudi 6 décembre 2012, par Vincent Rondreux

Si les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre pourraient concerner tous les pays à partir de 2020, que faisons nous d’ici là ? Rien ou quasiment rien ? C’est à cette question que va notamment répondre, d’ici le 7 décembre prochain, la Conférence « climat » de Doha… Au royaume du pétrol

Alors que la Banque mondiale publie une étude soulignant - ou plutôt confirmant une énième fois - les coûts et les risques d’un monde à +4°C de température moyenne d’ici la fin du siècle (multipliez svp par 2, soit +8°C, pour obtenir environ la température moyenne sur la terre ferme, où nous vivons) et pourquoi pas à +6°C (soit +12°C sur la terre ferme) ... Alors encore que, comme maintenant chaque année, l’Organisation météorologique mondiale évoque nos concentrations atmosphériques « records » de gaz à effet de serre ainsi qu’une fonte des glaces de l’Arctique non moins « record », voilà que négociateurs et décideurs de près de 200 pays se retrouvent pour une nouvelle conférence sur le changement climatique. Ironie de l’histoire : cette 18ème conférence des parties (COP-18) se déroule à Doha, au Qatar, l’un des grands royaumes du pétrole et du gaz. Les participants ont jusqu’au 7 décembre pour faire progresser le plus possible les négociations…
Vu la fréquence de ces grand-messes, leur efficacité, ou encore leur débauche de CO2, la question de leur utilité se repose à chaque fois, notamment pour les militants ayant déjà vécu quelques éditions. Facile. Il est vrai que les progrès seraient sans doute plus rapidement visibles si les participants commençaient par s’unir pour graver dans le marbre, avec valeur universelle, que les gaz à effet de serre sont le cœur de la notion de développement « soutenable ». Que le développement « soutenable » s’impose à notre croissance parce que les capacités de la Terre ont des limites dont le respect nous est vital. Qu’en fait, il s’agit juste de se donner comme grand objectif le bien-être de tous les hommes et de leurs enfants. Que, oui, limiter les gaz à effet de serre aujourd’hui, c’est garantir plus de bonheur demain.

Un Fonds vert et des transferts technologiques

En attendant un tel « grand jour », il convient de rendre à César ce qui lui appartient : malgré les déceptions affichées, notamment celles de Copenhague en 2009, les dernières conférences onusiennes ont fait progresser le Schmilblick… un peu. En effet, même s’il va quand même falloir lui donner des sous et savoir comment il va les distribuer aux pays qui en ont besoin, un « Fonds vert » mondial existe désormais. Son secrétariat sera logé en Corée du Sud, ce que doit officialiser la conférence de Doha, conférence qui doit également préciser le fonctionnement de ce Fonds vert. Deux autres structures sont sur les rails pour les transferts de technologies des pays riches vers les pays en voie de développement : le Comité exécutif sur la technologie (CET) et le Centre et réseau des technologies climatiques (CRTC). Doha doit affiner les rapports entre ces deux organismes.

Après 2020, un effort quasi planétaire

Surtout, l’apport important des dernières conférences « climat » reste ce que l’on appelle la « Plateforme de Durban ». Son objectif numéro 1 est d’élaborer de nouvelles mesures « contraignantes » concernant les gaz à effet de serre, mesures qui rentreront en vigueur en 2020. C’est le « régime post-2020 ». L’idée est d’arriver à un « accord global » d’ici 2015. Entre parenthèses, c’est pour accueillir cette signature « historique » que François Hollande a porté la France volontaire lors de sa Conférence environnementale 2012.
Avancée intéressante : à la différence d’un accord type Protocole de Kyoto, tous les pays doivent être « juridiquement » concernés dans le « régime post-2020 », même si c’est à des degrés différents selon leur niveau de développement. L’effort doit donc être planétaire ou quasiment planétaire. Si la conférence de Doha parvient à donner de réelles fondations à ce projet appelé à faire « loi », ce sera déjà pour elle un début de succès. D’autant plus qu’à ce jour des divergences existent même sur l’objectif de réduction des gaz à effet de serre à l’horizon 2050 (50 à 90%), et même sur l’échéancier pour le pic global des émissions, « le plus tôt possible » étant évidemment le plus « sain ».

2013-2020 : un laisser-aller quasi planétaire ?

Néanmoins, il suffit de regarder un calendrier pour comprendre que la conférence de Doha, c’est aussi une urgence : même s’il a plus joué un rôle de levier psychologique « d’amorçage » que fait fonction d’outil directement efficace, le Protocole de Kyoto arrive à son terme le 31 décembre prochain. Pour l’instant, on ne sait toujours pas ce qui existera… le lendemain, 1er janvier 2013... Lire la suite

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