La légende d’IRAN (2)
Le temple sacré du feu
LA LÉGENDE D’IRAN - (2)
De père en fils, une légende s’inscrivit dans le cœur d’une nation. Sept
hommes et femmes se levèrent pour veiller sur la terre perse. Guerriers
ou poètes, ils se battirent contre les forces du Mal.
L’un d’entre eux s’appelait Kian. Avant de livrer bataille, il se rendit au
sommet de la montagne Zagros, et ce fut le vent qui apporta sa pensée
à son messager, l’invitant à le rejoindre.
Le temple sacré du feu
Le temple sacré du feu
I-----------------------------------------------------
Envole-toi, mon messager,
Viens, approche, ma belle colombe,
Tu apporteras mes nouvelles à une vieille femme.
Elle habite en Perse,
Celle qui a le dos courbé,
Celle qui a le regard rivé sur la porte de sa maison,
Elle m’attend.
II----------------------------------------------------
Pose-toi, mon messager,
Viens, reprends ton souffle avant de t’envoler à nouveau,
Je sais que le voyage a été éprouvant.
Ce soir, le ciel est bien sombre,
La Perse est silencieuse.
Ce soir, je peux entendre les battements du cœur d’une gazelle.
Nul ne sait ce dont le jour accouchera à l’aube.
III---------------------------------------------------------
Jadis, assise devant le temple sacré du feu,
La vieille dame me racontait une légende.
Elle me parlait d’un héros.
L’histoire débutait dans cette montagne nommée Zagros.
Le héros possédait un cœur de lion.
Agile, il avait l’aisance d’une gazelle dans ses élans,
Et au sommet, des aigles royaux de la Perse à ses pieds.
IV------------------------------------------------------------
N’oublie pas de raconter à la vieille dame que la légende disait vraie.
Ce soir, dans les plaines, le lion rôdait !
Il attendait !
Pour apaiser son âme, il devait confier son cœur à celui qui n’avait pas peur.
En escaladant Zagros, j’ai senti battre son cœur dans mon corps,
Et au petit matin, éclairés par l’aurore,
Les aigles royaux de Perse m’ont cédé le sommet de la montagne Zagros.
V -------------------------------------------------------------
Regarde, ma belle colombe,
Observe la terre d’Iran du haut de cette montagne.
Cette terre a vu naître bien des hommes.
C’est déjà le matin, l’heure de partir.
Envole-toi, ma grandiose colombe,
C’est ici que nos chemins se séparent,
Sous l’œil vaillant des aigles royaux et le lion , je descends de Zagros.
VI -----------------------------------------------------------
Je livre bataille, j’affronte les premiers chacals.
Ils surgissent comme des cadavres sur mon chemin.
Ce sont les soldats d’Ahriman, les forces du Mal !
Sans âme, ils massacrent, ils brûlent tout sur leur passage.
Je n’entends plus rien, je ne vois plus rien,
Mon cœur est devenu aveugle,
Ils sont plus nombreux que dans mes souvenirs d’homme.
VII-----------------------------------------------------------
Pour un dernier face-à-face, je rassemble mes forces,
Je sens les rayons du soleil sur ma peau,
Je me relève,
J’aperçois les enfants d’Iran.
Ils arrivent du nord et du sud, du Khorasan et du Kurdistan.
Ils forment l’armée des Hommes.
J’entends le grognement des lions venant du fond de leurs gorges,
VIII ----------------------------------------------------
Ô ma belle colombe,
D’ici, je peux voir la terre d’Iran,
Les forces du Mal, Ahriman est déjà à terre.
Je ne tarde pas à fermer mes paupières.
N’oublie pas de dire à la vieille dame, celle qui sent la rose d’Ispahan,
Que c’était le moine du temple qui m’avait confié le secret de la légende,
Et tu ajouteras que son fils vivra dans la mémoire d’Iran.
— Zal
mars 2010