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La migration, textes et récits d’élèves

Besançon 2009/2010, Lycée Victor Hugo

mardi 18 mai 2010, par Frederic Praud

Messages

  • Mme Jiménez

    Mme Jiménez est née à Séville, au sud de l’Espagne, le 16 Juin 1935. Elle est la petite dernière d’une famille de 4 enfants. Née de parents tenant une droguerie au sein du quartier pauvre de la ville, la petite Paula connaît une enfance difficile dès lors du début de la guerre civile, le 18 juillet 1936, alors qu’elle est âgée d’à peine 13 mois et commence à faire ses premiers pas, l’enfant connaît l’horreur de la guerre. Son père républicain, l’avenir de la petite est alors plus que flou…
    Son père étant forcé de partir faire la guerre, l’enfant est alors seule avec sa mère et ses 3 frères et sœur. Sa maman, portugaise, décide alors de rejoindre sa famille au Portugal dans la ville de Faro. Malgré le manque de moyens, la petite famille réussira tout de même à rejoindre la résidence familiale. La petite grandit en compagnie de ses grands-parents, de ses 3 frères et sœur ainsi que sa mère, mais elle ne revoit jamais son père, mort au combat, à peine 20 jours après être partie. Elle va suivre une scolarité normale jusqu’ à l’âge de ses 18 ans.

    C’est en Septembre 1953 que Paula va rejoindre la France est la ville de Marseille, en compagnie de son oncle. Son oncle travaille comme commerçant dans une épicerie, et l’adolescente travaille avec pour pouvoir gagner un peu d’argent et commencer une vie active. La vie est difficile pour elle et l’apprentissage du français se fait petit à petit. Une autre péripétie va venir encore plus compliquer la tache de la demoiselle, elle apprend que sa mère et ses deux frères périssent dans un accident de la route, en Décembre 1953. Du côté de Marseille, la vie continue… Pendant plus de 10 années, Paula va tenir l’épicerie aux côtés de son oncle, mais malgré ces galères, elle va connaître une éclaircie dans sa vie, avec la rencontre de José, marseillais et espagnol d’origine. Depuis sa rencontre en 1957, Paula a quitté le domicile de son oncle et s’est installée chez José.
    Ensemble ils vont connaître une vie difficile économiquement mais l’amour les a toujours rendus très forts.
    En 1965, elle quitte même l’épicerie pour rester en tant que mère au foyer, étant donné qu’elle va accoucher de jumeaux, Pierre et Kevin, nés le 6 Janvier 1966. Un nouveau rayon de soleil dans la vie de Paula et José… Ce dernier travaillant comme garde du corps au sein de la mairie de Marseille, et exerçant son métier avec brio, les revenus de la famille vont être s’améliorer pour la famille hispanique.

    Les enfants vont grandir dans une ambiance d’amour et de fierté et vont à leur tour montrer de quoi ils sont capable quand à l’âge de 12 ans, le petit Kévin intégrera l’équipe de football de l’olympique de Marseille et le petit Pierre, rejoindra lui l’équipe de l’AS Monaco. Les parents très fiers de leurs enfants sont tout de même très craintifs de laisser partir leurs petits à cette âge, mais ils font ce qui leurs plait et donc les parents sont les plus heureux.
    La vie va donc continuer ainsi durant quatre années. Au bout de 4 années, Kevin va quitter l’OM et va rejoindre le club espagnol du FC Valence. Pierre quant à lui, va poursuivre sa formation au sein de l’équipe monégasque. Etant donné la réussite de leurs enfants, José va prendre du recul quand à son travail et les deux parents vont être à 100% derrière leurs deux enfants en lesquels ils croient ! Par la suite, Kevin va réaliser son rêve et va construire une carrière professionnelle digne de ce nom en portant notamment les couleurs du fameux club italien qui n’est autre que l’AS Roma, Pierre quant à lui va quasiment raccrocher les crampons et va faire une carrière semi-pro en évoluant durant de nombreuses années à l’AS Cannes et par la suite au sein de l’équipe de Toulon, où il finira sa carrière.
    A ce jour, la carrière de footballeurs étant close, les deux joueurs ont une vie de famille très heureuse et Paula est la plus heureuse, grand-mère de 4 petits enfants, elle se régale dans sa petite maison provençale la ville de Plan de Cuques, au nord de Marseille. Une histoire qui vaut le détour…

    Plan de Cuques

    Histoire Fictive

    Bastien

  • Biographie

    Je m’appelle Sanza et ma sœur Ayana. Nous avons migré en France, je vous raconte mon histoire.

    Nous habitions au Swaziland, un pays d’Afrique entouré par l’Afrique du Sud et le Mozambique. A cette époque, en 1966, j’avais 8 ans et Ayana 2. Nous vivions avec nos parents. Ils s’occupaient d’une plantation de canne à sucre. Un jour, maman m’appris que Papa était très malade et qu’il lui fallait beaucoup de repos. Le soir je les entendais dans la cuisine dire qu’ils ne pouvaient plus s’occuper de ma sœur et de moi, que l’absence du travail de mon père pouvait mettre en péril notre famille. Ils regardaient des papiers mais impossible pour moi de savoir ce qui était marqué dessus, je ne savais pas lire.
    Quelques semaines ont passé et ma mère vint nous parler : « Papa est très malade comme je vous l’avais déjà dit, mon travail ne suffit pas et Ayana tu es trop petite encore pour t’occuper avec moi de la récolte ». Ma sœur ne comprenait pas mais moi je commençais à me poser beaucoup de questions, mais ma mère prit sa respiration et se lança : « Papa et moi avons décidé de vous faire adopter par des Français ». Je ne comprenais pas cette douleur que maman et papa nous infligeaient, mais je continuais à l’écouter attentivement : « Ils sont gentils, vous verrez, c’est un couple d’une trentaine d’années qui ne pouvait pas avoir d’enfants et qui rêvent d’en avoir ». Mes larmes ne pouvaient s’empêcher de couler sur mes joues ; Maman les essuya et je lui demandai : « Quand partons-nous ? », Elle répondit : « Dans une semaine ».
    Pendant ce temps là, je profitai des derniers jours pour jouer avec mes amis dans la rue et je leur expliquai que nous allions partir en France pour être adoptées ; cela ne m’enchantait pas mais je n’avais pas le choix. Trois jours avant de partir, papa mourut, cela me bouleversa le cœur, mes larmes coulaient et tout le village participa à l’enterrement qui avait lieu le lendemain. Je ne pensais même plus au départ dans ce nouveau pays ; seule l’inquiétude de laisser maman seule me tracassait. Quelques jours plus tard, les Français sont venus nous chercher dans notre case ; je ne voulais pas laisser maman toute seule pensant à papa. J’avais peur qu’il lui arrive quelque chose. Maman me pria d’aller chercher mes affaires et de venir la voir ; je fis ce qu’elle dit et j’allai vers elle. Elle me serra dans ses bras et me dit : « Sois forte ma fille, ne te laisse pas marcher sur les pieds dans ce nouveau pays, travaille bien à l’école ; il parait que ce pays apporte beaucoup de travail. Je veux que tu aies une vie heureuse ». Elle m’embrassa sur le front, essuya mes larmes qui ne s’arrêtaient pas de couler depuis l’annonce de ce départ. Maman prit ma sœur dans ses bras et me poussa doucement dans le dos en direction de la porte.
    Après avoir fait des au revoirs déchirants avec ma mère, nous avons pris la voiture et nous sommes arrivés à l’aéroport où nous avons pris l’avion en direction de Paris.
    L’arrivée en France était terrible, puisque je ne cessais de penser à maman. Nous étions en décembre et le froid m’envahissait mais mes « nouveaux parents » avaient pensé à emmener un gros pull pour moi et ma sœur. Nous avons ensuite pris le train en direction d’une ville appelée « Besançon ». Nous sommes arrivés dans la maison après avoir pris la voiture. Cela m’avait marqué car les routes étaient bien faites, et les voitures étaient fermées et confortables. La maison était grande et spacieuse, les chambres étaient à l’étage, et nous avions une chambre chacune. J’ai vu pour la première fois de la neige avec laquelle j’ai adoré jouer. J’ai connu pour la première fois la fête de Noel où j’avais reçu beaucoup de cadeaux ce qui changeait de l’Afrique.
    Après les vacances de Noel, je suis allée à l’école ; tout le monde me regardait comme une bête curieuse ; en effet à l’époque il n’y avait pas beaucoup de noirs en France. Petit à petit, je me suis fait des amis, mais restait encore certains qui continuaient à se moquer de moi. J’avais encore quelques problèmes de langue mais je commençais à apprendre. Ayana restait à la maison car elle était encore trop petite pour aller à l’école ; elle allait y rentrer en Septembre. Ma nouvelle mère écrivait à ma mère en Anglais la langue officielle dans mon ancien pays après le Swati, afin qu’elle ait des nouvelles de moi. Elle m’avait répondu 6 mois après car trouver des timbres et des enveloppes était compliqué au Swaziland.
    J’ai malheureusement redoublé mon CE2, mais petit à petit je suis devenue une bonne élève. Et comme je parlais déjà couramment l’anglais, je suis devenue excellente dans cette matière et j’ai finis par devenir professeur d’anglais. Je suis retournée dans mon pays bien des années après et beaucoup de choses ont changés : maman est morte du sida après s’être remariée et avoir eu deux enfants, ce qui me fait deux petits frères : Kouakou et Oumar à qui j’envoie de l’argent quelques fois.

    Histoire fictive
    Cécile

  • LA DICTATURE D’UN ROI

    Je m’appelle Abdelzak BOULABOULA, je suis né au Maroc en 1952. Quel jour ? Personne ne le sait. L’année est mon seul repère. Je suis né à Bouznika. Cette ville est située dans la région de Chaouia-Ouardigha. Située entre Casablanca et Rabat (55 km de Casa et 35 km de Rabat via autoroute), Bouznika est l’une des plus belles plages du royaume. En effet chaque année cette plage paraît dans le classement des plages les plus propres et attrayantes du royaume. Son sable fin doré et son étendue (5 km) ont fait sa réputation. Bouznika c’est une petite ville où vous trouverez tout ce dont vous avez besoin, mais elle est surtout connue pour ses grillades... Attablez-vous à l’une des rôtisseries pour déguster de tendres brochettes ou un méchoui, le tout accompagné d’un thé à la menthe !

    J’ai dû quitter mon pays car une dictature régnait, celle du roi HASSAN II. Je faisais parti de ceux qui ne l’appréciaient pas, nous étions surnommés les révolutionnaires royalistes car nous étions contre le roi et sa dictature. Pour nous faire connaitre, on attendait certains véhicules de l’armée marocaine pour les bruler, les endommager, voir même dégonfler leurs pneus. J’ai été emprisonné et roué de coups. Mais comme certaines personnes de ma famille faisaient partie de la police, ils me libérèrent.

    Je suis arrivé en France à l’âge de 20 ans, en 1972. Je me suis présenté directement à l’entreprise de maçonnerie d’où j’ai été appelé au Maroc. « La France a fait appel aux immigrés, afin de la reconstruire après la seconde guerre mondiale et me voilà ». Pour atterrir en France, j’ai mis 2 jours et je vais vous raconter comment s’est passé le trajet : un car m’a amené au port de Tanger d’où la vue est super car de ce port nous voyons au loin l’Espagne ; puis arrivé en Espagne, je suis parti pour la France. J’ai travaillé pour plusieurs entreprises, à Marseille puis Nice ainsi qu’à Lille et Strasbourg pour finir à Besançon. Besançon était la seule ville assez calme et paisible alors j’ai voulu y faire ma vie.

    Chaque vacance d’été, je retourne au Maroc avec ma femme que j’ai connue au Maroc ainsi qu’avec mes enfants car je suis resté très attaché à mon pays qui m’a donné toutes mes valeurs, tous mes souvenirs d’enfance même si une dictature y régnait. Ici en France, j’ai dû me battre trois fois plus que les autres, car j’étais étranger. En France, je suis tombé sur des personnes qui ne respectent rien ni personne, surtout pas les étrangers. Mais je suis conscient que la France m’a apporté beaucoup de choses que le Maroc ne m’aurait jamais apportées.

    Abdellah FICTIVE

    • Je m’appelle Lisebie et je suis mauricienne. Je vous raconte mon histoire.
      Tout commença le 4 octobre 1955. Je naquis sur une île de l’océan indien ; l’Ile Maurice.

      J’ai passé toute ma jeunesse dans une petite maison en tôle avec mes 7 sœurs et mes 2 frères à Beau Bassin, ma ville natale. Ma mère, Daisy était couturière et mon père, Jean-Miluis était gendarme à Beau Bassin. Je dois avouer que j’ai vécu une enfance très difficile : nous vivions à 10 dans une toute petite maison en tôle. Notre éducation était très strict ; en semaine, nous allions à l’école de Inribersouelle Hama, et lorsque nous rentrions chez nous, nous n’avions pas le droit de jouer dans le village, nous restions à la maison afin d’aider nos parents ou dormir. Nous étions pauvres à l’époque et ma sœur jumelle mourut à la naissance ; ce fut un gros choc pour moi. Pour pouvoir vivre, mes 3 frères et sœurs ainés, Noël, Liliane et Marianne sont partis dès l’âge de 12 ans travailler. Ils faisaient le ménage chez des français qui s’étaient installés à Beau Bassin. Moi, je trouvais une passion chez les scouts du village. Ma sœur, Jeannine tomba amoureuse d’un français qu’elle avait rencontré à l’Ile Maurice. Ce fut le coup de foudre et elle partit vivre avec lui en France.

      Sachant que notre père était alcoolique, et qu’il nous battait tous, ma sœur Jeannine voulut nous faire tous venir en France. Seulement, j’étais trop jeune, je manquais de moyens et j’avais très peur des représailles de mon père. Au bout de quelque temps, ma sœur retourna à l’Ile Maurice, pour venir chercher ma mère qui partit en France. Peu de temps après, nous les avons rejoints. J’avais alors 20 ans quand j’arrivai en France. Nous avons pris l’avion de Beau Bassin jusqu’à l’Ile de la Réunion, puis de l’Ile de la Réunion à Roissy. Nous nous sommes installés chez ma sœur Marianne, à Besançon, pendant quelques mois. Au début, ce fut difficile de quitter mon pays car j’avais tous mes repères là bas mais je voulais fuir mon père. Mes tantes, mes oncles et mes cousins me manquait terriblement.

      En France, c’était assez difficile de s’intégrer car les cultures sont différentes. D’abord par la gastronomie, chez nous nous mangeons très épicé, par rapport à ici. Ensuite, la langue est différente, le Créole est la langue la plus parlée au pays mais seulement entre amis ou avec la famille, dans les lieux publics, nous parlons français. Une grande diversité de religions qui se côtoient sans aucune tension : 50% de la population est Hindou, 30% sont des Chrétiens, 17% des Musulmans et 3% de religions diverses telles que les Boudhistes. Dans ma famille, nous sommes chrétiens et tous les dimanches, nous allions à la messe pour prier.

      J’ai vécu chez ma sœur jusqu’à ce que je rencontre un ami à eux. Je fis sa connaissance et plusieurs mois après j’allai vivre avec lui. Je me suis mariée et j’ai eu 5 enfants.

      Angélina, biographie réelle

    • Thanks alot - your anwser solved all my problems after several days struggling

  • Mohammed BELGACEM est originaire d’Algérie et plus exactement de la ville de Khenchla ; il est né en 1957. Il est arrivé en France depuis 1987 cela fait donc vingt trois ans (à l’âge de trente ans). Il a décidé de venir dans ce pays dans l’espoir de connaître une vie moins difficile que dans sa ville natale, car son père était paysan et sa famille était très pauvre. Elle connue des conditions de vie très dure. Avant de s’engager dans cette aventure, Mohammed connaissait de la famille qui vivait en Algérie auparavant et qui, à présent est à Marseille. Il a donc décidé de demander de l’aide à son cousin qui, a accepté de l’héberger le temps qu’il se régularise sa situation. Ce n’est donc pas le seul membre de sa famille à résider en France.
    Au bout de quelques années, Mohammed a réussi à obtenir les papiers français mais avec beaucoup de difficultés. Il a fait les démarches nécessaires pour l’obtention des papiers, mais cela lui a quand même été refusé. Au fur et à mesure, le temps passant, il rencontra sa femme d’origine française. Ainsi grâce à leur union, l’état lui a autorisé la possession des papiers français.
    Mohammed a quelques préférences pour son pays natal en ce qui concerne la convivialité et les relations qu’il avait avec ses voisins. Ce qu’il n’a pas retrouvé ici, car en Algérie il vivait dans un petit village très convivial. Une fois arrivé en France, il s’est retrouvé perdu dans tout ce monde, mais a réussi à s’adapter à sa nouvelle vie. Il apprécie aussi beaucoup la France, car il a moins de difficultés financières, ou pour se nourrir contrairement il y a quelques années, aux cotés de sa famille à Khenchla.
    Comme Mohammed est musulman, par amour pour lui, sa femme s’est convertie et pratique maintenant la même religion que son mari qui est l’Islam. Après ce mariage plein de saveurs et de couleurs, chaque année, Mohammed part en vacances avec sa famille et retourne souvent dans son pays natal. Il reste content de son choix, qui est d’être allé habiter en France et non pas dans un autre pays. A chaque retour dans son pays natal, il ressent de la joie et le perçoit différemment et avec beaucoup plus de sentiments que lorsqu’il vivait en Algérie. Il pense qu’en ayant choisi un autre endroit que celui ou il vit, il n’aurait jamais rencontré sa femme. Ce sont les avantages (avec la difficulté financière et de se nourrir, qu’il a la chance de ne plus connaître), que lui apporte la France. Par contre, il connaît quelques inconvénients : le manque de famille ; car dans son pays natal, Mohammed a bien sûr plus de famille qu’en France. Le racisme qui existe entre de nombreuses personnes là où il habite alors qu’il ne le connaissait pas à Khenchla. Mohammed avait beaucoup de mal à trouver du travail à cause de ses origines, ou même à aborder des personnes dans le rue pour leur demander un renseignement. Il a donc décidé de montrer aux personnes qui l’entoure, qu’il est une personne intégrée et qu’il n’existe pas autant de différences que les gens le prétendent.
    Durant toutes ces années après avoir quitté ses proches et son pays natal en Algérie, Mohammed a réussi à fonder la vie et la famille dont il a toujours rêvé. Cependant, il aimerait passer la fin de sa vie à Khenchla, afin d’y finir sa retraite et pouvoir être enterré la bas, aux côtés de ses parents en pensant avoir retrouvé sa famille.

    Donia
    Biographie fictive.

  • Partagée entre deux terres

    Je m’appelle Dominique, je fais partie des gens que l’on appelle « Pieds noirs » et je souhaite partager mon passé avec vous.

    J’ai vécu mon enfance en Algérie, je suis née Française mais pour certains, les « Pieds noirs » sont considérés comme des étrangers, alors que nous sommes des européens originaires d’Algérie, un territoire français. Je ne me considère pas comme étant une immigrée, mais plutôt comme une exilée…

    Dans un premier temps je vais vous raconter mon enfance. Je suis née dans une ville appelée autrefois Philippeville mais aujourd’hui elle est connue sous le nom de Skikda, ville située au bord de la mer.

    Trois générations ont vécu sur ce continent après que mon grand père ait quitté Naples en Italie. Je suis née dans les années 1950 ; j’ai vécu une enfance heureuse, sans problème, sans subir l’atrocité de la guerre qui planait autour de nous. Mon père était forgeron et ma mère était employée de maison ; sa situation et ses relations auprès des personnes aisées nous ont beaucoup aidés lors de notre arrivée en France. Je n’avais ni frère ni sœur et le reste de ma famille habitait Constantine.

    1962, l’Algérie demande son indépendance. Peu à peu, les bateaux ont commencé à rapatrier les français d’Algérie. Pour tous ces européens ce fut un évènement douloureux ; personne ne voulait quitter son foyer, sa ville, sa vie toute entière. Désormais, l’Algérie était devenue indépendante. Mes parents et moi avons quitté Philippeville le 6 Aout 1962. Nous avons pris le bateau « Aljazair » dans la matinée. La traversée a durée une journée. Nous étions tous bien traités, nous avions notre compartiment qui était assez confortable. A cette époque, je ne comprenais pas ce qui se passait ; quand j’ai demandé à ma mère pourquoi nous étions partis, elle m’a seulement répondu que c’était un voyage. Je ne me doutais pas que c’était un mensonge. Ma mère voulait seulement me protéger de la triste réalité car j’étais beaucoup trop jeune et pas assez mature pour comprendre. Mais j’ai commencé à saisir lorsque je voyais le visage empli de tristesse de mon père.

    Le 7 aout 1962, j’arrivais à Marseille, tôt dans la matinée. Les rapatriés étaient logés dès leur arrivée, dans des bâtiments prévus pour accueillir les « Pieds noirs ». Ma mère avait réussi grâce à ses relations, à obtenir un petit appartement dans un milieu un peu bourgeois. Nous étions bien installés mais je me sentais malgré tout, perdue, comme étrangère à ma propre patrie. Les « Pieds noirs » étaient en quelque sorte mal accueillis par certains français. Pour eux, nous n’appartenions pas à leur patrie ; c’était des gens plutôt fermés qui s’exprimaient peu. Ma mère était notre force, elle restait toujours joviale malgré notre tristesse, notre colère et notre sentiment de trahison.

    Trois ans ont passé, ma mère et moi avons déménagé pour des raisons professionnelles après la mort de mon père ; j’avais 15 ans. Nous sommes arrivées dans la ville de Besançon. Je me plaisais à Marseille, le climat ressemblait à celui d’Algérie. Mais dès que nous sommes arrivées dans l’est, tout fut différent ; c’est là que nous avons connu la pluie, la neige et le froid, nous en avons d’ailleurs beaucoup souffert. Malgré le climat, je suis attachée à la Franche-Comté, c’est une belle région, intéressante par sa culture.

    A l’heure d’aujourd’hui, je ne souhaite pas retourner en Algérie ; pour moi, ce qui a été autrefois ma ville n’existe plus depuis longtemps. Elle reste cependant dans mes souvenirs, des souvenirs heureux que je garde toujours en mémoire.

    Laetitia
    Histoire réelle

  • Ma vie

    Je suis née au Maroc, dans la région de Fès, plus précisément près de la ville de Taouanate : mon village s’appelle Bnikora. Je viens d’une famille dont le patriarche était commerçant ; il vendait des meubles et de la vaisselle. J’ai 6 frères et 2 sœurs avec lesquels j’ai passé une enfance très heureuse, je suis très proche d’eux avec lesquels j’ai passé les 17 premières années de ma vie.
    Je suis allée à l’école jusqu’à l’équivalent de la sixième puis j’ai dû arrêter pour des problèmes de transport car le collège était trop éloigné.
    A 17 ans je me suis mariée avec mon actuel mari en aout 1991 ; ce fut un magnifique mariage, haut en couleurs, qui a duré plus de deux jours.

    En septembre de la même année je suis arrivée en France à l’aéroport de Lyon-Satolas maintenant appelé Lyon-St Exupery.
    Mon mari était là, il m’attendait pour me ramener chez nous, mais malheureusement il vivait avec ses parents à Vesoul et ce fut une période très dure de ma vie qui dura 3 ans pendant lesquels je ne sortais, pas je ne parlais à personne. Le dépaysement était total car j’étais habituée à vivre au grand air dans une grande maison remplie de bonheur et de joie de vivre avec mes frères et sœurs et j’ai trouvé tout le contraire : un appartement avec une famille de seulement 4 membres et une joie de vivre inexistante. Ce n’est qu’à la naissance de mon premier fils que j’ai commencé à vivre, emmenée mon fils chez le médecin, à l’école…

    Après 3 ans de vie sans intimité nous avons enfin déménagé à Besançon avec un fils et enceinte d’un autre. Le début de la vie à 3 ne fut pas si difficile a l’exception de la cuisine que je ne savais pas faire, mais on apprend avec les erreurs.
    L’apprentissage du français fut difficile car mes 3 ans à Vesoul ne m’ont rien apporté à ce niveau, ni dans aucun autre d’ailleurs. Mais j’ai appris à force de discuter avec les mères d’élève, d’aller à la boulangerie et de regarder la télévision : de simple chose qui m’ont été très bénéfiques pour l’apprentissage de la langue.
    De plus mon mari m’a beaucoup aidé et du fait de son poste et de son large carnet d’adresse il m’a dégoté un stage pour apprendre à lire et à écrire.
    Après cette période j’ai eu mon 3ème enfant, une fille née en 1998 après une fausse couche qui m’a marquée.

    J’ai eu le permis, une chose simple mais qui permet une grande indépendance. J’ai une formation d’assistante maternelle qui me permet d’être encore plus indépendante vis-à-vis de mon mari et d’avoir une activité qui remplie ma vie en plus de ma vie de famille. Des gens que je connais ont été jaloux de ma réussite mais je n’y pense pas, je ne pense qu’à la fierté que j’ai lu dans le regard de mes proches.

    Depuis le déménagement dans une grande maison en dehors de la ville de Besançon j’ai décidé d’avoir un autre enfant et j’ai une fille qui a maintenant 3 ans.
    J’ai des voisins qui sont devenus par la suite des amis et même presque de la famille, particulièrement Laurence et Denise que j’aime beaucoup.
    Ils m’ont apportés beaucoup plus d’amour que ma belle famille.

    J’ai passé plus de la moitié de ma vie en France et malgré l’amour que je porte à ma famille qui est restée au Maroc, je ne voudrais pas retourner y vivre car je n’ai plus les mêmes repères et toute ma vie est en France.

    Assaad

  • PARTIR, ET TOUT RECONSTRUIRE

    Madame Isabelle Dupont est d’origine portugaise, née en 1923. Elle a vécu dans un petit village du nom de Val d’espinho avec ses parents et ses quatre frères, dans une petite maison où il n’y avait pas assez de place pour toute la famille. Sa mère restait au foyer familial pour s’occuper de ses cinq enfants, et son père était ouvrier ; c’était une famille assez pauvre. A l’âge de 19 ans, elle se maria avec José, avec qui elle eu quatre fils et deux filles.

    Son mari et ses frères sont venus s’installer en France avant elle, afin de trouver un meilleur travail, avoir des meilleures conditions de vie et surtout, subvenir aux besoins de leur famille. Quelques temps après son arrivée, José trouva facilement un travail en temps que maçon vers Pontarlier mais il a quand même subi des actes raciaux. Ils ont réussi à se construire une vie en France, ils ont trouvé du travail, une maison mais cependant Isabelle et les cinq enfants étaient encore au Portugal.

    C’est ensuite, en 1961, âgée de 38 ans qu’Isabelle et ses enfants sont venus en France ; c’était en juin, exactement. Elle s’en souvient parfaitement, comme si cela c’était passée hier ; c’est un des plus beaux moments de sa vie, des souvenirs inoubliables, et un énorme moment de bonheur. Toute sa famille était réunie, José, ses enfants et ses frères, les personnes les plus importantes de sa vie. Ils sont ensuite allés dans la maison que José avait réussi à acheter, près de Salins-les-Bains.

    Elle n’avait pas souhaité chercher du travail, elle voulait seulement s’occuper des siens, profiter d’une vie meilleure, entourée de sa famille. Cependant, afin de les rendre heureux, elle a du chercher un emploi, qu’elle trouva quelque temps après comme serveuse dans un petit restaurant ; elle participait donc à la rémunération et au bien être de sa famille.

    Après toutes ces années passées en France, ils n’ont pas oublié leur passé, leur pays, le Portugal. Mais ils n’y retournent pas, ils ont réussi leur vie ici, sont fiers de ce qu’ils ont construit. Ils préfèrent rester en France car trop de difficultés se présenteraient à eux en séjournant dans leur ancien domicile et préfèrent la simplicité de leur nouvelle vie.

    Histoire fictive.
    Fanny

  • L’Allemagne, mon pays d’autrefois

    Je suis née en Allemagne, dans la République de Weimar, plus précisément dans la région de la Thuringe. J’y ai vécu pendant 35 ans, c’était la fin de la guerre, c’est pour cette raison que j’ai dû quitter mon pays, mon mari étant Français.
    Cela fait maintenant 55 ans que je suis arrivée en France. À mon arrivée, je me suis très mal sentie, j’ai été très mal accueillie par les gens d’ici : les Allemands étaient très mal vus ; c’est pourquoi j’ai connu des discriminations de toutes sortes, surtout des insultes « sale Bosch » et j’en passe…

    Mais ces discriminations ont cessés au fil du temps puisque les gens se sont rendus compte que je n’y étais pour rien et que je voulais tout faire pour être acceptée ; ça n’a pas été très facile pour moi, j’ai peut-être mis entre 3 et 4 ans afin de m’intégrer.
    Pour apprendre le Français correctement j’ai dû mettre 1 ou 2 ans, puisque après la guerre j’étais dans un petit village qui parlait en « patois » ; beaucoup de mots ne voulaient donc plus rien dire une fois parti de ce village.

    J’ai toujours des contacts Allemands ; ce qui me permet de conserver ma langue habituelle. Pour moi, mon pays est et restera l’Allemagne ; j’ai beaucoup regretté mon départ mais j’y étais forcée.
    Quand je suis partie, j’ai dû laisser mon père. Je suis arrivée ici en train, en plusieurs jours.
    Je n’ai pas trouvé de travail dès mon arrivée en France puisqu’il y avait beaucoup de chômage, cela m’a pris cependant quelques années pour y parvenir.
    Au jour d’aujourd’hui, je n’aimerais pas retourner en Allemagne, du moins je n’en ai plus l’envie puisque ma vie est ici maintenant, mes amis, ma famille…

    La culture entre l’Allemagne et la France n’est pas vraiment différente à part peut-être pour le travail : les Allemands sont plus obéissants.
    Ce qui me plaisait en Allemagne, c’était l’attention que les gens avaient pour l’environnement alors qu’ici les gens ne s’en préoccupent pas ou peu.
    En ce qui concerne le climat, il n’y a aucune différence entre ici et là bas.

    Biographie réelle.
    Charlotte

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