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la Libération.... des femmes

Mme Yvette Jamaux née en 1924 près d’Angoulême

dimanche 19 novembre 2006, par Frederic Praud

texte Frederic Praud


Je suis née en 1924. Je ne suis pratiquement pas allée à l’école car j’étais l’aînée des filles d’une famille nombreuse. Nous étions sept enfants vivants, neuf avec les décédés. La vie était très dure. Maman faisait des ménages.

Nous vivions dans une petite maison dont il fallait s’occuper. Haute comme trois pommes, j’étais à genoux par terre en train de laver la vaisselle dans une sorte de gros chaudron. Il n’y avait pas de rinçage de vaisselle. Nous n’avions pas de produit ni d’eau. Il fallait aller la chercher dehors… Je faisais égoutter la vaisselle sur une serpillière. J’ai eu, très très jeune, beaucoup trop de charges. J’étais l’aînée des filles… J’ai commencé la série des filles. Ce n’était pas la meilleure place.

Mon institutrice me laissait dormir au fond de la classe parce que j’étais crevée. Elle me prenait chez elle après la classe, avec l’autorisation de mon père. Je m’occupais des bêtes (avec elle) : des chèvres, des lapins et du cochon. Cette femme-là, quand elle est morte, j’ai eu un chagrin pire que pour ma mère. Elle m’avait prise sous sa coupe. J’avais des parents très très droits. Il ne fallait pas déborder. Quand je faisais des bêtises, on m’envoyait dire pardon aux gens. On a été élevés avec une rigueur… J’étais fatiguée parce que je travaillais tout le temps. Je m’occupais trop de mes frères et sœurs en sortant de l’école. Je n’y allais même pas parfois parce qu’il fallait que je reste quand maman était malade. Alors quand j’y allais, je dormais au fond de la classe...

Je me souviens bien de la déclaration de guerre. Je me trouvais chez mes parents à Barbezieux, une petite ville en Charente, à trente kilomètres d’Angoulême. Mes parents étaient militants communistes acharnés. Nous avions la radio. Nous parlions beaucoup à la maison ce qui fait que j’étais au courant de tout ce qui se passait. Je me souviens de toute cette période et de 1936.
Mon père travaillait dans une usine agricole installée en ville. Les grèves de 1936 à Angoulême ont été assez fortes. Je me souviens de toute la bagarre de mes parents… de ma mère qui allait manifester. J’étais gosse, douze ans, et je me disais : « Elle ferait mieux de s’occuper de ses oignons ! » J’ai quand même changé d’avis depuis.

Nous étions une famille nombreuse mais il ne fallait pas moufter. Mon père avait le monopole de la radio. Nous l’écoutions avec lui mais il ne fallait surtout pas parler à ce moment-là. Mes parents parlaient beaucoup et indirectement on a vécu toutes les manifestations qu’ils ont faites.

En 1938, une crainte particulière s’est installée chez nous concernant les accords de Munich. Les parents nous parlaient beaucoup de l’Allemagne. On ne m’apprenait rien de particulier sur les Allemands si ce n’est que c’étaient des ennemis, qu’il allait y avoir la guerre et que c’était moche. Pour mes parents, c’étaient des ennemis, point à la ligne, et ça allait être la guerre.

Le 1er septembre 39 est très loin mais je me rappelle quand même de la déclaration de guerre. J’avais quinze ans. J’étais déjà en apprentissage depuis l’âge de quatorze ans pour être couturière et c’était dur. J’étais chez une personne qui venait de Paris. Un jour, elle rencontre mon père et lui dit : « Ah ! Monsieur Gondeau, votre fille, qu’est-ce qu’elle est bien ! Qu’est-ce qu’elle fait bien la cuisine et le ménage ! »
Elle ne pouvait pas la fermer ! Moi, je ne voulais pas apprendre la couture... Il lui a répondu : « Je vous ai donné ma fille pour apprendre un métier et non pas pour vous servir de bonne, pour être cuisinière ou pour faire le ménage ». Le soir, je n’y étais plus. J’avais dit à mon père : « Bien, puisque c’est ça, je serai bonne et rien d’autre ».

Je suis allée alors chez une autre personne qui me disait : « Ah, t’es bien une Gondeau, toi ! » car je dormais sur ma chaise…
Je me suis retrouvée à travailler comme femme de ménage. Enfin ce que je trouvais, parce que je ne trouvais rien... J’ai également été placée dans des châteaux. On me donnait à manger quand mon boulot était fait. J’étais toute gamine, quinze ans, seize ans.

Il fallait bosser, ne pas parler et arriver à l’heure. Je me levais très tôt. Quand ils avaient besoin de quelque chose on me réveillait. On me donnait à manger quand mon travail était fini. Pas de viande ou de chose comme ça. Ce n’était que pour les patrons, des gens bien-pensants… Je ne sais pas pourquoi je suis restée catholique d’ailleurs… Je suis allée dans un autre château où j’étais mieux.

Nous n’avions pas le droit de sortir. Je n’avais pas de congés… Je travaillais le dimanche, tout le temps. J’avais une chambre sous les toits. L’hiver, il fallait que je casse la glace pour me laver. Je devais me faire une toilette de chat ! Les conditions étaient dures. Il n’y avait pas moyen de sortir de ce cercle. J’allais dans ma chambre quand j’avais quelques heures de repos, le dimanche après-midi, Le dimanche matin j’étais obligée d’aller à la messe. L’argent que je gagnais n’était pas pour moi mais pour les parents. Il ne fallait pas que je me plaigne parce que j’avais dit à mon père que je ne ferai rien d’autre. Je devais avoir une tête de cochon.

J’étais bonne dans les châteaux quand la guerre est arrivée. Je ne voyais pas du tout d’avenir. Je devais rêver comme toutes les jeunes filles… J’avais rêvé de rencontrer le prince charmant, bien sûr, comme tout le monde, un blond aux yeux bleus…

A Royan, vers dix-huit ans, en 1942, j’étais placée chez une grainetière. Elle avait une petite fille handicapée dont je devais m’occuper. J’en suis partie avant 1944, avant que les Allemands ne quittent la ville. La ville avait été déclarée zone rouge et on a évacué les civils.

L’occupation à Barbezieux

Quand les Allemands sont arrivés et sont passés devant nous, mon père et ma mère étaient à côté de moi. On les regardait rentrer avec une drôle de tête. Je devais avoir une trouille bleue. L’un d’eux m’a demandé de l’eau. Je l’ai envoyé alors dans le jardin au puits. C’est la première fois que mon père m’a fichu une claque. J’ai pris une de ces claques, quelque chose de bien… J’avais une de ces trouilles !

Etant dans une petite ville, il y avait pas mal de paysans à côté. Nous n’avons vraiment manqué de rien au point de vue nourriture. Papa n’a pas été mobilisé mais il cachait des gens chez lui, au nez et à la barbe des Allemands… Barbezieux était occupé. Je ne sais pas comment il n’a pas fini par se faire prendre, d’autant plus qu’en France les communistes étaient vraiment surveillés. Mais pas mon père ! Maman faisait la cuisine à des Allemands dans un collège à Barbezieux. Elle blanchissait leurs vêtements chez nous pour se faire un peu d’argent. Les gens étaient donc cachés chez nous au nez et à la barbe des Allemands qui venaient chercher leur linge… Nous, jeunes, nous pensions que c’étaient des gens qui avaient été évacués de Paris et autre. Mon père ne nous avait pas dit qui c’était. Je pense qu’il n’y avait que papa et maman au courant parce que mes frères les plus vieux n’étaient pas là. Mon frère était au STO, en Allemagne.

Au quotidien, il n’y avait pas de restrictions. Ces Allemands-là devaient avoir de la famille car ils apportaient plein de choses chez nous : des bonbons, des chocolats… Nous, de toute manière, on ne manquait de rien. C’était l’occupation. Je ne me souviens pas qu’il y ait eu de conflits directs avec la Gestapo.

L’occupation à Royan

A Royan, l’occupation était beaucoup plus dure. J’ai vu ma patronne pleurer au moment où ils commençaient à ramasser les Juifs. J’en ai vu beaucoup porter des étoiles jaunes. On m’avait expliqué ce que ça voulait dire mais pour moi les Juifs n’étaient pas différents. C’étaient des gens que je connaissais, ils vivaient comme nous.
Ils vivaient la guerre. J’en étais vraiment étonnée. Je ne comprenais pas pourquoi des gens portaient une étoile jaune. On ne faisait pas du tout de différence. Chez nous, il y avait toujours une place pour quelqu’un qui passait, pour n’importe qui. Je ne me rendais pas compte. C’est après que j’ai appris qu’ils étaient juifs. Mais qu’est-ce que c’étaient pour moi des juifs ? Je n’en savais rien…. Des gens comme nous avec une religion qui n’est pas la mienne, c’est tout. Je n’avais de haine envers personne. N’étant pas chez moi, je ne pouvais demander à personne la signification de l’étoile, ni pourquoi ces gens la portaient. Si j’avais été chez mes parents, ils m’en auraient parlé et j’aurais su ce que cela voulait dire. A dix-sept, dix-huit ans, je réagissais envers l’occupant comme beaucoup de jeunes de mon âge. Je les ignorais.

Comme les jeunes d’aujourd’hui, nous étions occupés par les chanteurs… Je m’étais mis dans un groupe d’Enfants de Marie, avec un curé, des bonnes sœurs et tout ce que ça comportait à l’époque. J’ai dû mettre la révolution là-dedans avec l’éducation que j’avais eue ! Je crois que j’essayais d’embêter mon père comme ça. J’étais auparavant chez les Benjamines, une structure chrétienne, mais ce n’était quand même pas les « Enfants de Marie » ! C’était par réaction. J’étais adolescente. Je crois que j’avais le même caractère que mon père et ma mère. On ne me faisait pas baisser les yeux.

Il y avait une caserne allemande à Royan. Ils étaient stationnés là avec la kommandantur. J’entendais beaucoup parler de la Résistance mais je n’ai jamais su que mon père cachait du monde… Je ne l’ai su qu’après. On ne se méfiait pas entre jeunes. On savait que la Résistance existait, que des jeunes s’étaient enrôlés dedans. On le savait parce que du jour au lendemain ils étaient partis. Et pas en Allemagne... Ne voulant pas aller au STO en 1942, beaucoup sont partis dans les maquis. Il y avait des gros réseaux par chez nous. J’ai dû en connaître quelques uns particulièrement mais on m’avait appris à la fermer.

Au départ Royan n’était pas loin de la zone libre. La limite se situait vers Angoulême. Au-dessus, c’était la zone occupée, au-dessous la zone libre. Ma commune était entre Angoulême et Bordeaux (à trente kilomètres d’Angoulême et quatre-vingt de Bordeaux) dans la zone côtière. C’était en zone occupée. Quand les Allemands ont pris la zone libre en 1942, quand toute la France a été occupée, il n’y a eu pour nous aucun changement.

1943-44 à Royan

A Royan, les Allemands avaient construit le mur de l’Atlantique. La ville a été détruite presque à 100%. Il n’a dû rester que le casino.

Je n’ai jamais manqué de rien pendant l’occupation, même à Royan. Ma patronne, grainetière, fournissait des graines à des cultivateurs. J’allais chez eux en vélo et je revenais avec un demi cochon, des choses comme ça. Ma mère nous envoyait des tickets de pain parce qu’elle n’en avait pas besoin où elle était. Au point de vue nourriture, tant que j’ai été vers chez moi, je n’ai manqué de rien. Je n’ai commencé à manquer qu’une fois arrivée dans Paris libéré, après août 1944 ….

Les bombardements à Royan : 1943 – 1944

Je suis partie de Royan parce que c’était en zone rouge et que la population a été évacuée. Les civils ne pouvaient plus rester parce que ça bombardait nuit et jour. Les bombardement ont commencé en 1943. J’ai vu des choses horribles... Ça avait beau être des Allemands… Les bateaux, qui n’étaient pas très loin, étaient coupés en deux. Ça prenait feu tout autour. Et ces pauvres types... Ça hurlait ! Et, ça me faisait mal...

Après les bombardements je circulais en vélo à la campagne. Je voyais les nôtres qui avaient sauté en parachute, Américains ou Anglais, enfoncés jusqu’à la taille dans la terre, dans le sable… morts.

Tout a été détruit après mon départ de Royan. J’étais adolescente. J’avais peur. C’est une chose à laquelle on ne s’habituait pas. Et tous ces morts autour de nous… On a quand même vu des gens embarqués à la kommandantur : des Français, des juifs, des gens qui ne devaient pas marcher comme les Allemands le voulaient… Des « terroristes », comme ils disaient.

J’ai pris connaissance du débarquement en Normandie chez moi en Charente, par mon père qui ne se gênait pas pour écouter Radio Londres. Nous étions vraiment informés… trop bien même.

La Libération

Je ne me souviens pas du départ des Allemands. On était tous contents, bien sûr. A ce moment-là les Allemands installés à Angoulême et dans toute la région sud-ouest ont tenté de remonter en Normandie. Ils ont dû passer par la route principale et par les voies ferrées que les résistants faisaient sauter, à Saintes notamment et à Nantes, pour les empêcher de remonter. Nous étions quand même assez loin de ces villes. Juste en dessous d’Angoulême, la division Das Reich a traversé la Dordogne. Ils pendaient régulièrement des hommes dans les villages. Les SS sont passés à Barbezieux. Plein de gens se trouvant sur leur passage, dont notre médecin, ont été fusillés. Est-ce qu’ils avaient été dénoncés ? Nous, nous n’étions pas sur leur passage. On a quand même eu chaud aux fesses vers la fin de guerre.

Mon père en parlait beaucoup mais je ne ressentais pas de haine contre eux. Ce n’est pas mon caractère. On a tellement été élevé à respecter les gens et à être tolérant… C’était quelque chose de terrible. On le vivait assez profondément tout de même, mais je ne me souviens pas avoir eu de la haine… C’était la guerre.

L’après Libération

Nous étions bien sûr très contents. C’était la joie. Il y a eu des fêtes mais aussi des règlements de compte. Les filles qui avaient collaboré avec les Allemands (ou étaient supposées l’avoir fait) ont été mises à moitié nues sur des chars à bœufs : on les tondait sur la place publique devant tout le monde. Des gens qui avaient collaboré et qu’on connaissait se sont ensuite retrouvés FFI. C’est ceux-là qui ont été les plus durs ! Il y eut beaucoup de dénonciations, de choses pas très catholiques.

Tout de suite après la Libération je suis partie de la maison vers Paris. Je voulais changer de vie. C’était une décision personnelle. Je ne pouvais plus rester chez moi, ce n’était pas possible. Il fallait que je travaille. Mon ancienne institutrice m’avait trouvé une place dans une maison bourgeoise en face la gare du Nord. J’ai continué comme bonne mais à Paris. Je ne pouvais pas faire autrement. C’était mon métier.

L’après-guerre : Libération ou libérations ?

J’ai voté pour la première fois en 1946 pour le vote de la Constitution. J’ai bien été éduquée. Le vote des femmes signifiait la libération. Nous étions considérées. Enfin ! La femme avait le droit de vote ! Cela m’a marquée parce que j’ai été militante toute ma vie. Vue mon éducation, je ne pouvais pas faire autrement - même si je contrais mon père pour l’embêter ! J’ai été militante dès que je me suis mise à bosser. Personne ne le voyait mais le vote voulait dire quelque chose pour nous. Même militer voulait dire quelque chose ! J’étais dans la J.O.C., la Jeunesse Ouvrière Catholique. Il fallait s’y engager. J’étais donc jociste puis j’ai continué, syndicaliste…

Que m’a apporté la libération en dehors du vote ? Cela a changé la vie. Mon frère est d’ailleurs revenu d’Allemagne moitié zinzin, le pauvre malheureux… La vie a repris petit à petit.

Pour moi, provinciale, Paris était plus qu’un territoire étranger, même si j’y avais une tante. Je travaillais très dur chez une dame seule qui avait un grand appartement en face de la gare du Nord. Il y avait des cafés en dessous et elle était amie avec ces gens-là. Quand ils fermaient le café à minuit, ou quelque chose comme ça, elle venait me réveiller pour que je leur donne à boire, un jus d’orange. Elle n’était pas capable… J’en ai eu vite marre car je ne me laissais pas faire. Une fois, deux fois, la troisième fois je ne l’ai pas entendue. Je suis restée bien pelotonnée dans mon lit et puis pfft ! Le lendemain, elle m’a dit : « Ecoutez Yvette, ce n’est pas possible. Vous êtes là pour me servir ». J’ai répondu : « Oui madame, mais pas la nuit et le jour ! Puisque c’est comme ça, je m’en vais dans peu de temps. »

Je me suis cherché du boulot ailleurs. J’ai intégré une autre famille où j’étais très bien, du côté de Bercy, mais j’avais la bougeotte. J’ai atterri après à Saint-Cloud. J’étais toujours jociste à l’époque. Je n’allais pas au bal, parce que je n’aimais pas ça, mais j’accompagnais des filles que les patrons ne voulaient pas laisser sortir toutes seules. Je dormais sur mon banc ou je les laissais partir et j’attendais à la gare qu’elles reviennent. Une fois, l’une est rentrée à trois ou quatre heures du matin. Et moi j’étais toujours à la gare en train d’attendre ma fille !

Ce qui devait arriver est arrivé. J’étais dans une autre famille à Saint-Cloud, et cette famille avait un frère. On ne savait pas pourquoi il venait voir sa sœur aussi souvent ! C’est lui que j’ai épousé en 1947. Mais j’étais chrétienne et la libération sexuelle n’était pas encore arrivée… C’était épouvantable parce qu’on n’avait absolument aucune éducation ! Je suis arrivée vierge au mariage… Je soupçonne que mon mari devait également être vierge. J’avais très peur parce que je pensais qu’en donnant un baiser à un homme, copain ou autre, j’allais être enceinte. C’est pourquoi jamais personne ne m’avait embrassée avant mon mari.

Je suis arrivée à Sarcelles en 1959. En 68, mes filles étaient grandes. Elles allaient à Paris. Je tremblais et je me disais : « Toi tu fais grève, tu es dans un syndicat, tu es militante, tu es tout le temps partie ou pratiquement : tu n’as pas le droit d’empêcher ça à tes enfants. »
A cette époque j’étais dans l’A.C.O., l’Action Catholique Ouvrière. Nous étions en couple. Nous avons beaucoup parlé de nos enfants et ça nous a fait drôlement avancer. Une amie m’a dit un jour : « Je suis incapable de faire découvrir son corps à ma fille. Je l’emmène chez un gynéco. » J’ai ouvert les yeux gros comme une soucoupe et j’ai dit « Pourquoi pas ?! » Elles en savaient plus que moi.

Nous pratiquions, nous allions à la messe le dimanche avant le repas familial du dimanche. Là, tout était ouvert au point de vue questions. Ils ont dû se ficher de nous bien des fois… C’était souvent la fille la plus vieille qui nous posait des questions. Bien sûr, on répondait ce qu’on savait. C’était une autre époque. Avec nos parents on n’en parlait pas. Il ne fallait surtout pas que mon père me rencontre avec un garçon ! Petite fille, je jouais avec des garçons mais on ne parlait jamais de choses comme ça… jamais, jamais.

Cette libération-là a été beaucoup plus importante pour les femmes que l’autre… Enfin, ce n’est pas la même chose. Une de mes filles, la plus jeune, m’a dit : « Ecoute maman, il y a vraiment toujours eu un dialogue… Bien sûr avec ce que vous saviez... Mais on ne peut pas vous reprocher de ne pas avoir discuté avec nous, de ne pas avoir au moins essayé de répondre aux questions… »


Voir en ligne : La Bande Dessinée : Les Migrants

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